Un soin d'orfèvre dans les détails du spectacle, une technique irréprochable, de bons bonus sous-titrés

Note globale


Spectacle un peu bancal avec une chanteuse et des titres parfois décalés, un poil trop prétentieux sauf quand il le fallait

Editeur : Columbia
Durée totale : 4 h 53

- (PCM)

Image        PAL

Superbe livret mange-boules avec les paroles
Reportage : Because you loved me (41 min 16/9 st fr uk)
Making-of : Accès illimité (114 min 16/9 st fr uk)
Backstage : Les secrets (44 min 16/9 st fr uk)

Les nombreux bleus bavent un peu, et la définition, bien que superbe, semble un peu manquer de piquant, défaut courant lors des transferts de HD en SD. A part ces défauts, voici une image somptueuse, de grande classe, à la fluidité impeccable et aux noirs profonds. Le Blu-Ray corrige ces défauts et est simplement magnifique.
La piste stéréo est très propre, trop même puisque les instruments sont rabotés. Mais c'est du très beau boulot. Le 5.1, en Dolby seulement (qui souffre légèrement), est fantastique d'un bout à l'autre : présence, spatialisation, chaleur du public, centrale très active, on est au coeur du spectacle dès les premières secondes. Un disque de référence.
Pas vraiment un spectacle, encore moins un concert, pas raté, ni prenant, ni exhaustif, A New Day est un show unique en son genre, qui connaît des moments de grâce et aussi des limites. Gageons que le tout aurait eu plus d'impact si l'artiste n'avait pas été Céline Dion.
Si on réussit à pardonner la déification nombriliste de Céline Dion, les bonus sont à eux seuls une bonne raison d'acheter le disque. Tous sous-titrés en français ET anglais (indispensable vu que le Québecquois est une langue à part), parfois passionnants, toujours agréables.

5 ans, c’est long. C’est très long. On peut toujours dire que ce n’est pas grand chose sur le court fil de la vie, mais 5 ans, ça peut paraître très , très long. J’en connais même pour qui ça semble une éternité. Si on prend par exemple le laps de temps entre 2007 et 2012 (au hasard), les jours, les heures, les minutes semblent s’égréner au ralenti. Demandez à Céline Dion. Comme le dit si bien le beau livret en papier glacé et poil pubien sur la langue qui accompagne ce coffret, voilà une chanteuse qui avait pour habitude d’aller aux quatre coins du monde, et qui se retrouve coincée pendant 5 ans au même endroit, à chanter les mêmes chansons, et à inviter des gens (riches) à venir la voir. Les rumeurs de dépression nerveuse au bout de sa première année ne sont peut-être que des rumeurs, mais elles sont parfaitement crédibles : vous en auriez fait autant à moins. Car ça a beau être un rêve éveillé et patin couffin, le métier de chanteuse, dans ces conditions et avec des millions (!) de dollars en jeu, redevient un métier.
Après une première tentative de captation du spectacle avortée, pendant sa période « look de Patricia Kaas après un accident de bagnole », voici donc l’une des dernières représentations du show qui a coûté le plus cher dans l’histoire de Vegas. Et par rapport à ce que l’on connaissait déjà de Céline, se pose la question cruciale de la nature du show. Est-ce un concert ? Un récital ? Ou cette fois un « spectacle » ? Un peu entre les trois, se dit-on dès l'entrée en scène de Dion qui fait plus Barbara Streisand que jamais. Erreur ! On peut rayer le mot "concert", car si c'en est bien un (tous les instruments sont en live, mixés/rabotés/réduits en pu-pu-pudding), les zicos sont 90% du temps... cachés ! C'est clairement un choix du metteur en scène Franco Dragone, qui l'assume en plus, et vous vous doutez bien que ça nous fait tiquer quelque peu, le culte de la personnalité en étant exacerbé. Plus grave lorsque Céline présente ses musiciens... sans les nommer ! Donc concert, c'est triste mais on raye. Récital alors ? Oh, pitié...
Fort heureusement, c'est bel et bien un spectacle auquel on est convié. La production n'a pas lésiné sur les moyens : outre le plus grand écran LED du monde, la scène comporte pour chaque morceau des décors, costumes et chorégraphies flamboyants. Etait-ce le bon choix ? Pour durer cinq ans, oui, et certains moments sont clairement réussis, notamment ces cadres volants avec les danseurs à l'intérieur, ou encore cette marée humaine avec ses vagues dansées. Le souci, c'est Céline Dion. Sa voix et ses chansons ne se marient pas aussi bien au grand spectacle qu'une Madonna, point de référence dans ce domaine. Le spectacle est tellement grandiloquent qu'il en devient poussif par moments, trop décalé par rapport aux chansons. Ca repart toujours, mais il n'y a pas cette symbiose permanente musique/image qu'on peut rencontrer ailleurs.
Côté voix, rien à redire, comme d'habitude elle est impeccable et fait passer beaucoup d'émotions sans casser les noix ; et la diversité du répertoire présenté est un soulagement (sa voix se marie bien même à l'Eurobeat !). En revanche, malgré ses années de carrière et cinq ans à rôder le show, elle laisse flotter l'ambiance plus que de raison : avant tout, elle doit définitivement abandonner les poses Sentai, et ensuite, ses tentatives d'humour pourront vous gêner (ou vous ravir, si vous étiez dans la salle). Un gentil hommage à Frank Sinatra et un mini-medley (réduire la chanson de Steinman à deux minutes, quel crime !) ne suffiront pas à retirer de ce spectacle son côté certes charmant, grandiloquent et professionnel, mais un peu trop froid pour emporter l'adhésion. On rajoutera un final étrange, seul moment de tout le spectacle où la scène n'explose pas dans tous les sens, lors de la transpose finale de la Chanson du Bâteau qui Coule. S'il y avait un endroit où Céline et Franco auraient pu se lâcher comme des porcs sur les effets racoleurs sans qu'on en soit gênés le moins du monde, c'était bien là.
Si vous attendiez un concert parfait de la grande Québecquoise, c'est donc raté. Non pas que l'on passe un mauvais moment, mais le karma du spectacle est en balance constante. Les bonus viendront améliorer tout ça, en grande pompe. En particulier avec un backstage de près de deux heures qui pour certains paraîtra plus intéressant que le concert lui-même. Si l'on excepte vingt minutes de Célineries "dans l'intimité", avec René, René-Charles et tous les autres (René Camus, René Oldfield, René Spielberg et René Né-Cheri), nous avons le spectacle presque entier vu des coulisses... et c'est pas triste. On peut se rendre alors compte de la logistique colossale qui prime chaque soir, du souci inouï du détail, de trucs de scène invraisemblables (pour un concert un poil mou, ils passent tous leur temps à courir, même le pianiste), on découvre de nombreux corps de métier souvent passés sous silence, et, bonus ultime, vous pouvez entendre le batteur (gros boeuf dans l'âme, et pas vraiment métronomique) en coulisses. Ces fameuses coulisses cachées par Dragone, et ici... non mixées ! Ô bonheur : enfin vous avez une preuve tangible de la raison pour laquelle quand vous jouez de la batterie, ça ne sonne pas pareil que sur un disque. Montrez donc ça à tous les esprits retords qui vous accusent de jouer trop fort !
Second bonus : 40 minutes de fans. Ouh là. On a peur rien qu'à lire l'intitulé et à raison : ce sont 40 minutes de flagornerie poussée jusqu'au vice, d'ébaudissements, de télé-réalité spéciale Fan De..., et justement, c'en est si long et si unilatéral qu'on finit par trouver cela agréable, à défaut d'être intéressant. C'en est presque terrifiant. Il ne reste qu'à faire son mea culpa avec le dernier bonus, un making-of rétrospectif de 40 minutes aussi, mais pas les mêmes. Celles-ci se montrent bien courtes tant les divers protagonistes sont intéressants. Et même si vous n'accrochez pas aux déluges de larmes de Caylin' Dzion, car il y en a, vous apprendrez moults détails, comprendrez mieux l'enjeu de ce show, et serez même prêts à pardonner à Franco Dragone ses choix tant il y met de la bonne volonté. Sur trois bonus, cela en fait donc deux d'intéressants, voire bien mieux que ça. Reste la technique.

C'est simple, ça explose tout. En DVD déjà, et en Blu-Ray encore plus. L'image est d'une très haute qualité, souffrant en DVD du manque de détail et de profondeur que l'on devine cachés derrière le voile de la SD - ce qui n'empêche pas le spectacle d'être très bien capté, les couleurs et lumières chatoyant les iris. Mais plus que l'image, c'est le son qui terrasse : oubliez cette stéréo jolie mais sans âme, et faites péter le 5.1, pétaradant comme pas deux, n'hésitant pas une seconde à racoler au moindre effet sonore, spatialisant les instruments et percussions autant que faire se peu, rendant le tout immersif. Pas sûr que les spectateurs aient eu dans la salle une telle excellence sonore. Le Blu-Ray offre une compression audio moins chargée, rendant ce disque certifié démo, presque à égalité avec le live de Within Temptation. Ennuyeux, un concert de Céline Dion ? Pas avec un tel support. Oui, bien sûr, le coté musical est très Disneyien, factice et très grand public, avec du politiquement correct à tous les étages (déplacé parfois, voir ces pauvres rappeurs d'infortune), et Céline Dion elle-même (avec tout le respect indû) a l'air un peu allumée ; mais on ne peut décemment pas descendre un DVD ayant réuni tant de talents et sur une si grande échelle. Et puis ce sera l'occasion d'initier Tatie Constance aux joies du home cinema.


29-01-2010

2007 - Caesar's Palace (Las Vegas, Nevada, U.S.A.)


01. A new day has come
02. The power of love
03. It's all coming back to me now (short)
04. Because you loved me (short)
05. To love you more
06. I'm alive
07. I drove all night
08. Seduces me
09. If I could
10. Pour que tu m'aimes encore
11. I surrender
12. Ammore Annascunnuto
13. All the way
14. I've got the world on a string
15. I wish
16. Love can move mountains
17. River deep, mountain high
18. My heart will go on


Céline Dion - Chant   
   Claude Lemay - Claviers, direction
Jean-Sébastien Carré - Violon, guitare, choeurs   
   André Coutu - Guitare
Nannette Fortier - Percussion   
   Yves Frulla - Claviers, accordéon
Marc Langis - Basse   
   Dominique Messier - Batterie
Elise Duguay - Choeurs, violoncelle, flute   
   Mary-Lou Gauthier, Barnev Valsaint - Choeurs