La musique n'a pas pris une ride, quelques clips qui ont fait date, la petite interview |
Note globale |
Quelques clips nuls, des manques par rapport à la VHS |
Editeur
: Universal
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Durée
totale : 1 h 31
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(PCM) Image PAL |
Interview audio de Mark Knopfler sur toutes les chansons (11 mn st fr uk) |
Aucun effort n'a été fait concernant la restauration. Résultat : les derniers clips font très VHS de qualité, avec une définition moyenne, et les premiers clips font pitié avec leurs rayures partout. | ||
PCM... donc clair. Pas extrêmement brillant mais quand même très acceptable. Un petit 5.1 n'aurait pas fait de mal mais bon... | ||
Des clips en playback raté, d'autres à mourir de rire, et d'autres qui ont mérité leur rotation intense. Assez inégal, et en plus il en manque. | ||
Une petite interview audio sous-titrée en français : c'est rare, et c'est chouette, mais c'est un peu trop court. |
Le packaging, c'est tout un art. Alors le repackaging, pensez ! D'abord, quand on a une compilation de clips de Dire Straits dans les mains, on ne va pas l'appeler "Dire Straits - The videos", ça a déjà été utilisé et ça fait cheap. Non, on va plutôt la rebaptiser "Sultans of Swing - The best of Dire Straits". Il y a les mots "best of" et un titre de chanson connu, ça va faire vendre, ça. Ensuite, on arrête les frais des années 80, l'ancienne jaquette avec juste le bandeau fluo était ringarde. On va mettre du bleu partout, histoire de faire un habillage plus propre, plus pro. Comme ça, ça permettra de refaire la présentation des interludes, donc de couper les interludes originaux, et ce quitte à grapiller un poil sur les débuts de clips. Parce qu'on va reprendre le master Betacam de la cassette originale pour les clips connus, on va pas non plus tout nettoyer à partir des originaux, faut pas déconner ! Et tant qu'on y est, on rajoutera quelques "inédits" : Lady Writer dans un playback d'une crédibilité à faire passer W. Bush pour Mère Thérésa, deux extraits de l'ultra-archi-surestimé "On the night" (dont un qui ne sera pas marqué live non plus, histoire d'appâter le fan qui espèrera un clip rare). On en profitera aussi, au passage, pour oublier le live de Private Investigations (pour éviter que des gens réclament la sortie en DVD d'Alchemy), ainsi que les clips de Wild West End, The Bug, Skateaway (qui assurait pourtant une continuité artistique et thématique avec Romeo et Tunnel), et enfin, pour faire bonne figure, on niera jusqu'à l'existence des trois meilleurs clips de l'ancienne VHS, à savoir ceux des Notting Hillbillies ! Rien que ça ! Voyez-vous, messieurs-dames, c'est cela qu'on appelle "le repackaging". Et des gens sont payés pour çà. Sûrement plus cher que leurs ancêtres qui officiaient sur VHS, d'ailleurs. | |
Mais
bon, voici ce DVD (disponible dans tant de versions qu'on a renoncé
à compter), qui d'ailleurs a été, pour l'anecdote,
conçu en 1998. Et, autre anecdote, il n'y a pas de credits. Enfin
anecdote, pas tant que ça pour les 50/60 personnes qui y ont participé,
mais on n'est plus à ça près, hein... A part ça
? Eh bien vous avez des clips de Dire Straits (non non, sans rire). Un
groupe intriguant car il a débuté en étant aux antipodes
de la mode, refusant pratiquement tout compromis, et pourtant il fût
l'un des grands succès de l'ère "tout-clip-80s"
avec Money for Nothing. Il n'est donc pas étonnant que les clips
soient d'une hétérogénéïté totale
: on passe du laid au soigné, de l'anecdotique au culte, tandis
que la musique elle aussi subit de grandes transformations. Ne comptez
pas sur moi pour dire si c'était en bien ou en mal ; la polémique
fait rage depuis des années et je me suis déjà longuement
exprimé sur le sujet à propos d'On the Night. Reste que
les premiers clips ont vraiment très, mais alors TRES mal vieilli.
Les deux premiers sont des playbacks, par moments bien ratés (pauvre
John Illsey !), et dont les uniques intérêts sont l'appréciation
du jeu main droite de Mark (même en playback, il garde son identité),
et la présence rare et souvent oubliée du petit frère
David : même si lui aussi foire son playback dans les grandes largeurs,
on est tout de même content de le revoir.
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Les deux (et donc pas trois) clips tirés de Making Movies sont eux touchants de naïveté ! D'un esthétisme ultra-dépouillé, ils prennent le texte au premier degré d'une façon inimaginable. On y trouve des "wheels turning", des "chains of silver" et autres (Skateaway n'était pas mieux d'ailleurs), et il est difficile de les revoir sans franchement rigoler. Pareil pour Private Investigations : la première partie est un hommage sympa au polar américain de l'âge d'or, la seconde, à vouloir trop coller à la musique, est roborative. Plus intéressant est le clip de Twisting by the Pool : un clip pour un truc introuvable, c'est toujours sympathique, pas vrai ? Et puis on arrive à Money for Nothing, signé comme par hasard Steve Barron. Et comme par hasard encore, ce fût LE clip passé en boucle sur MTV (ils n'avaient pas lu le texte ou quoi ?). De même pour Brothers in Arms, reprenant le style crayonné de "Take on me" de a-Ha de Steve Barron de (j'eûsse craint qu'il n'y eût point assez de de). On peut d'ailleurs se rendre compte à quel point d'abord le style de Barron est resté plus ou moins efficace, et ensuite que les images de synthèse ont vraiment pris un sale coup de vieux. Ce qui était extraordinaire voilà 20 ans est désormais risible. C'est cruel, la vie. | |
Par contre, s'il y a un clip qui n'a pas pris une ride, c'est Walk of Life : le bêtisier du sport, ça marche à tous les coups. Vous trouverez toujours un copain qui ne l'a pas vu pour se marrer avec lui. Niveau créativité artistique c'est zéro, mais ça fait du bien par moments de laisser la prétention au placard et simplement prendre du bon temps. C'est la même chose avec les deux clips du dernier album : autant Heavy Fuel repose uniquement sur la performance de son acteur pataud (avec un côté Spinal Tap pas transcendant mais toujours très sympathique), autant Calling Elvis, hommage aux Sentinelles de l'Air (mais sans Anthony Kavanagh), est bourré de petits détails charmants. Ah tiens ? C'est signé d'un certain Steve Barron ! Que l'monde est p'tit ! Pour terminer, vous avez droit à trois (TROIS !) extraits de On The Night, ce qui est largement trop (quitte à changer la tracklist de la VHS originale, pourquoi pas un live de 86 ?), et basta. Pas de 5.1, rien. Rien ? Non, pas exactement : vous avez en fait une mini-interview audio de Knopfler qui, en 10 minutes (sous-titrées en français), revient sur chacune des chansons présentes. C'est gentil mais terriblement frustrant : on aurait aimé la même chose pour TOUTES les chansons de Dire Straits, et quand il parle pendant 25 secondes sur un titre, on a envie de foutre des baffes au téléviseur pour qu'il en crache un peu plus. Même constat pour le DVD, même constat pour le groupe : il règne un sentiment d'inachevé qui n'arrivera pas à faire oublier les merveilles d'antan, mais il est bien présent. Et comme l'univers visuel du groupe est pour moitié raté, nous arrivons à une moyenne qui relègue cette compilation au rang d'anecdote, particulièrement pour ceux qui ne possèdent pas encore l'intégrale studio. Mais ces gens-là sont quand même très rares. Eh là bas au fond, pourquoi tu tousses ?
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1978 - 1992 |
01.
Sultans of swing |