Bonne idée, bons sentiments, commentaire et bonus à foison là où on ne les attendait pas |
Note globale |
James redevenant douloureusement humain, album définitivement bancal |
Editeur
: Ytsejam Records
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Durée
totale : 2 h 57
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Image NTSC |
Commentaire
audio du groupe (non st) |
Quand c'est rougeâtre, le NTSC aidant, c'est épouvantable. Mais pour un bootleg video, et quand on donne dans les tons ouatés de bleu, c'est assez agréable. La définition étant foireuse, privilégiez les petites télés. | ||
Une piste stéréo ample mais qui souffre de quelques inégalités d'amplitude, et un son un peu uniforme et "vieillot", et c'est très révélateur de l'album original. Un mix "sur le grill" signé Rich Mouser, les amateurs apprécieront. Reste que c'est un poil décevant. |
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L'idée est parfumée aux bonnes intentions Pour Homme; le résultat reste bizarrement bancal, un agrégat de mélodies et d'idées qui sont si éloignées du génie d'Images and Words que c'en est stupéfiant. Et puis la soupe à la grimace de LaBrie et Sherinian, bof. Sinon, malgré ses défauts, ce DVD est indispensable. | ||
Pour un bootleg, on a droit à des bonus plus longs que le programme principal. Ca manque de sous-titres mais les fans seront plus que comblés. |
Un premier album est rarement un chef-d'oeuvre absolu, et quand c'est le cas, on a peur, et souvent à raison, pour la suite. Concernant Dream Theater, qui est, vous l'aurez sûrement compris, mon groupe préféré, il faut avouer que le premier album est vraiment à part. Ne serait-ce que pour le groupe lui-même, car il est sorti sur un label de disques différent, et 15 ans plus tard ça continue de les ennuyer (Genesis connaît encore, 35 ans après, le même problème !). Afin de lui redonner une nouvelle jeunesse, le groupe a donc décidé de le réenregistrer en intégralité lors d'une soirée évènement, et ce ne fût pas la seule surprise. Le DVD ci-présent est donc le premier d'une on espère longue série de "bootlegs" officiels, à bien prendre comme tel : technique limitée. Mais coeur gros comme ça du côté de Portnoy, qui n'hésite pas à fouiller dans le grenier et s'investit à fond comme quasiment toujours. Le problème principal, vous l'aurez compris même si vous êtes néophyte, est donc celui-ci : un live consacré à un album particulier voit sa qualité proportionnelle à celle du matériau d'origine. | |
Pendant
cinquante minutes, le groupe, devant un public mi-ravi mi-déçu
(l'ambiguïté de la surprise), joue pour la première
et dernière fois l'intégrale de cet opus de jeunesse, et
si le son est largement meilleur en tant que tel (chaque instrument est
beaucoup mieux enregistré qu'en studio), la première chose
qui frappe est l'omniprésente platitude dynamique de la musique.
On pourra trouver la raison dans le commentaire audio, à savoir
qu'à l'époque le groupe ne savait pas balancer les registres
entre les instruments, toujours est-il que tout est un peu plat, et fait
"vieillot" de la même façon que l'album à
sa sortie. Pourtant ça joue très bien, très vite,
et Jordan Rudess reprend les sons de Kevin Moore donc grimpe d'un ton
dans le bon goût, mais rien n'y fait. Ca plus le côté
très copier/coller de parties plus ou moins (et donc parfois moins)
intéressantes fait de cette rendition live quelque chose de définitif
dans notre appréciation de l'album : il est définitivement
moins bon que les autres. A contratio, si vous aimez l'original (certains
l'adulent), cette version est vraiment meilleure. Le son est meilleur,
les vibes meilleures, Petrucci joue bien mieux (solos lents d'enfer)...
Mais mais mais...
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Eh oui, impossible de passer ça sous silence (dommage d'ailleurs) : LaBrie. Lui qui est mon chanteur préféré quand il est bon (c.a.d. très souvent) peut aussi être ignoble lorsqu'il sort les fausses notes, et ici il donne un festival non stop. Son registre vocal, pourtant très étendu, n'est pas celui de Dominici, le chanteur original, et en plus les mélodies vocales sont de moins en moins intéressantes au fur et à mesure de l'album. Si on rajoute à ça une petite forme physique (il fait la gueule tout du long), on a des moments crispants : voir par exemple comment il chie Afterlife ! Pour celà, pour cette contre-performance qui aurait mérité un overdub (c'est dire !), ce live n'est pas la version ultime de l'album, même si elle reste franchement supérieure à l'original. D'ailleurs, LaBrie a peut-être des raisons de bouder : la seconde partie voit la présence sur deux titres dudit Dominici, et pour un gars de 55 ans qui n'a pas chanté depuis des années, il faut dire qu'on a droit à de sacrés beaux restes ! Ses fausses notes sont aussi franches et hideuses que celles de James, mais les bonnes sont plus chaleureuses, plus fortes en caractère. Surprenant donc. Comme est surprenant ce Metropolis de 14 minutes avec Rudess ET Sherinian aux claviers (Sherinian qui lui aussi fait un peu la tronche mais bon, là c'est peut-être son côté rock star), un Metropo troppo donc, qui est peut-être la meilleure version existante tant les (rares) paroles chantées à l'unison par les deux brailleurs sont hallucinantes (voix complémentaires et ici JUSTES !). | |
Les
fans du groupe, malgré la catastrophe vocale, seront donc aux anges
car Iron Mike a sorti de derrière les fagots un bon concert, pas
aussi bon que prévu mais quand même agréable. Mais
s'arrêter là serait mal connaître le gars : comme d'habitude
il a blindé le deuveudeu de goodies. Déjà, un petit
livret de 4 pages : c'est con mais je connais des supergroupes qui ne
le font encore pas. Ensuite, un commentaire audio. Fourni, il revient
moins sur le concert lui-même que sur la genèse de l'album
et les influences. Ainsi, le groupe rend hommage (mérité)
au talent de parolier de Kevin Moore et révèle qu'il était
grand fan de Fish (en relisant ses géniales paroles, c'est pas
si bête comme connexion !). De même, dès que ça
s'énerve, on pense tout de suite à Rush, depuis 15 ans,
mais les passages lents ou en arpèges (les meilleurs), eux, on
sait maintenant d'où ils viennent : Marillion (que le groupe cite
au bas mot quinze fois). Bref, un commentaire qui éclaire, qui
saisit les forces et les faiblesses de l'album, qui comme souvent met
à nu ses intervenants (surtout John Myung dont les propos ont fait
sensation) et qui a donc un petit défaut, s'éloigner trop
du concert - ainsi on ne saura jamais pourquoi Rudess sur le début
de Killing Hand se prend une pêche par un Kurzweil enragé.
Histoire de, vous avez aussi un documentaire de 75 minutes sur les débuts
du groupe, 88/90. La qualité est à en suer du pus mais les
die-hard fans seront aux anges : quelle rigolade ! Ils ressemblent tous
à des caniches, Dominici fume et boit comme un trou, Petrucci se
bat contre une acnée persistante, les futals moule-burnes en spandex
brillent sous les, pardon, le spot, et mesdemoiselles, vous avez "more
Kev' Mo" qui a décidément la classe, l'enculé
(en plus il est grand, il est mince, il a les yeux bleus, y m'énerve
!). Histoire de, vous avez un bonus inédit, rarement (jamais ?)
fait en DVD et très sympa : le best of en vidéo du commentaire
audio. Ouf, Mikey ne m'a pas piqué ma super idée, mais il
en est pas loin ! ;)
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La série des "official bootlegs" de Dream Theater est clairement destinée aux fans, pas au grand public; et cette chronique l'est aussi. C'est donc avec un peu de regrets que je me rends compte que 1/ jamais je n'aimerai vraiment ce premier album et 2/ James LaBrie n'est pas parfait, et plus il faiblit plus il s'enfonce. Acheter cette galette n'est pas une sinécure (à moins que Gibert Joseph, magasin excellent s'il en est, ait la bonne idée de l'importer), donc la note est franche et claire (euh... j'espère que toutes les notes de ce site le sont !), ce n'est pas le concert du siècle, en partie à cause d'une ambiance disons bizarre... pas franche, elle... mais de toutes façons même avec des fausses notes ce mix de WDADU reste supérieur aux 539 remasters qui risquent de re-re-redéferler sur le marché, et le côté "trop-plein" du DVD fait pencher la balance du bon côté. Même les fans seront d'accord pour dire que de tous les divid du groupe, celui-ci est peut-être le moins important, et en plus pour l'acheter, whalou. Mais c'est Dream Theater. Fans de LaBrie, évitez. Fans de Rush (et Tiles), fans de voix soul (Dominici !), fans de Marillion période Clutching, faites un effort, vous risquez d'être agréablement surpris.
PS : Attention au choc... après avoir posé pour "Gay Caniche Forever" puis s'être engagé dans Al-Qaïda, désormais Mike Portnoy ressemble à Alain Chabat ! |
6 mars 2004 - Los Angeles (USA) |
01.
A fortune in lies |
Mike
Portnoy - Batterie,
choeurs
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John Petrucci - Guitare, choeurs |
Jordan
Rudess, Derek Sherinian
- Claviers
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James LaBrie, Charlie Dominici - Chant, choeurs |
John
Myung - Basse
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