My
Dying Bride - For darkest eyes
Musique unique, expression nihiliste exacerbée, DVD rempli jusqu'à l'os, piste sonore originale réanimée par Carol Hathaway |
Note globale |
Musique qui ne passe pas toujours bien le cap de la scène, voix vraiment fausse pleurs compris, bonus principal intéressant mais abomifreux |
Editeur
: Peaceville
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Durée
totale : 3 h 31
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- Image NTSC |
Galeries de photos (10 min) |
Une note peut-être un peu condescendante mais enfin soyons raisonnables : groupe confidentiel de metal extrême filmé en broadcast polonais en 1996 sur une scène de 4 mètres carrés. Ca mériterait 4 par rapport au Blu-Ray de Police, mais justement, on n'est pas dans la même commode. Se référer au texte principal pour explicatures. Merci. | ||
Oubliez immédiatement la stéréo : même avec deux enceintes, la piste 5.1, factice mais bien fichue, sonne mille fois plus ample et précise. Il reste quand même quelques cafouillis de fréquences et une sorte de vide lors de certains passages. Le second concert est nullissime, passez votre chemin. | ||
Le concert principal est un peu trop court, le second possède plus de raretés mais est inaudible. Les musiciens ne sont pas des monstres, mais on ne peut qu'applaudir le synthé et violon en direct (et pas derrière une tenture). Enfin le style musical risque de vous ennuyer si vous vous forcez à regarder la pourtant petite heure dix de concert. | ||
C'est du côté historique qu'il faut regarder, et il faut reconnaître que malgré leurs énormes défauts, ces bonus feront le délice des fans des premières heures.Les autres seront décontenancés. |
Mais qu'est-ce que c'est que cette merde, là ? Je ne suis pas fan de My Dying Bride mais là il y a de l'abus ! C'est donc ça leur premier live ? Inécoutable et irregardable, ah ben bravo, pour une première ça fait fort... L'image est calamiteuse, on ne voit rien, tout est dans l'ombre, c'est filmé avec les pieds, on a droit aux ralentis pourris, il y a même des pliures de bande ! Et on ne reconnaît pas les chansons tellement le son est atroce ! C'est en mono, avec un énorme bruit de fond, la caisse claire écrase tout, on n'entend presque pas les guitares, on reconnaît à peine les mélodies au violon - sans elles franchement je serais incapable de dire ce qu'ils jouent. Et puis vé l'ambiance de merde, il y a quatre pèlerins qui font semblant d'applaudir... On voit rien, on entend rien, on comprend rien, le côté culte et confidentiel du genre n'explique pas tout : à un moment il faut quand même pas se foutre de la gueule du monde ! Allez hop, 2/10 à cette bouse et on oublie vite. ...Sauf que j'avais commencé par regarder un bonus. |
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For
Darkest Eyes est donc le premier DVD de My Dying Bride, formation
britannique fondée à Halifax, comme leurs copains de Paradise
Lost, et qui partagent également la même maison de disques
originelle et un certain public, avide de doom atmosphérique morbide.
Là s'arrêtent les points communs car si PLost a rapidement
évolué, MDB propose depuis ses tous débuts une seule
et même vision musicale d'un doom "pur", très lent,
plaintif, misérabiliste, nihiliste, où les chansons ont
besoin de durer huit minutes minimum. Un peu de grognements au milieu
du chant clair, un violon en guise d'instrument lead, des harmonies très
agressives, un léger parfum de Type O Negative en plus roots, voilà
comment qualifier le groupe. Avec une telle identité, on peut comprendre
que leur public soit plus restreint que celui des autres entités
signées chez Peaceville, mais il est tout aussi évident
que la maison de disques avait tout intérêt à gâter
ce public pour un premier DVD aux allures de solde de tout compte.
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Vous trouverez donc plus de trois heures de programme reprenant tout ce que Bride a pu collecter de 1992 à 1996. Clips et live. Passons tout de suite sur les clips : les quatre premiers sont vraiment de la foutance de faciès modèle géant, tout à fait dans l'esprit des clips de musique extrême de 1990 à 1994 : un camescope, des ralentis solarisés en surimpression, des gros plans de pieds qui marchent ou de hiboux s'envolant, et ça fera la rue Michel ! Comme par hasard, le clip de Cry of Mankind est de très, très très loin le meilleur, définitivement professionnel, même si ce n'est pas encore la panacée. Les lives se partagent entre un "gros morceau" (Pologne 1996) et trois autres périodes. Comme on l'a déjà vu, le live de 1993 est un caca. Mais un caca historique puisque reprenant quelques morceaux obscurs des débuts. Celui de 1992 est beaucoup plus agréable. D'abord parce qu'il ne dure que huit minutes (faut pas charrier). Ensuite parce qu'on se fend franchement la poire devant cette façon touchante de faire croire que ça a été filmé en le faisant exprès. | |
Mais
le gros pavé, c'est évidemment Pologne 1996, à priori
le même jour que pour le DVD d'Anathema. Du reste c'est la même
scène et la même équipe de réalisation. C'est
évidemment sur ces 70 minutes polonaises que l'on peut véritablement
juger de la qualité live de Ma Fiancée Agonisante. Une qualité
qui ne va pas sans heurts. Ne vous fiez pas à la courte durée
: ce live est un gros morceau, de part la longueur des chansons, la sépulcralité
générale, une certaine répétitivité
du gimmick consistant à mettre un violon solo au premier plan,
et surtout une écriture très bordélique qui privilégie
les cassures de rythme parfois choquantes. Ce que le groupe arrive à
faire sur disque - décrire une humanité pré-apocalyptique
noire comme l'ébène - ne passe pas toujours en concert.
D'abord parce qu'il y a un contraste trop important entre les premiers
rangs qui se transforment en violent mosh-pit et la scène totalement
placide. Ensuite parce qu'il a beau être adorable, Aaron Stainthorpe
en fait un peu trop dans le style Beau Jésus Crucifié.
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Et ce n'est pas qu'une question de présence, mais simplement musicale : curieusement convaincant en chant death, le pauvre a beaucoup de mal avec son chant clair, murmuré et pleuré, étant totalement faux sur des chansons entières (des chansons de My Dying Bride !). Même le solennel de la chose est mis à mal, qui par le violon pouvant aussi déraper, qui par les synthés par moments pourris jusqu'à la moelle, bien à fond et en nettoyant les coins (ouin-ouin ! fît le chanteur ? pouin-pouin ! firent les trombones...). Tout n'est pas à jeter évidemment, et les fans trouveront ici un groupe autrement plus solide qu'en 1993. Le succès est passé par là, et les clâmeurs accueillant l'excellent Cry of Mankind (encore lui) ne trompent pas. Finissant son set sur un titre aux accents quasi-punk, le sextet montre que le doom atmosphérique possède plusieurs facettes, et qu'une réelle identité est possible dans ce domaine ; l'hermétisme absolu de leurs compositions est ce qui fait la diférence avec le succès plus immédiat de ses congénères. | |
Pour une vidéo de 1996, les fans seront ravis de voir que le résultat est techniquement meilleur qu'Anathema... voire que pas mal d'autres groupes de metal de cette décennie. L'image est ainsi relativement bien définie pour de la vidéo polonaise de 1996, et pour un groupe aussi sombre, on appréciera particulièrement les couleurs, et les incessants jeux de lumière (effets de "lens flare" donnant au tout un cachet un peu rétro mais efficace). Le son fera immanquablement penser à celui du Live at Last de Pendragon, filmé la même année au même endroit : la stéréo d'origine est chiche et molle, mais le remix 5.1, sans pour autant en mettre partout, redonne un sérieux coup de peinture. Enfin la présentation générale est tout à fait correcte, belle jaquette, galeries de photos, pas grand-chose à redire, à part que bien sûr le groupe remettra le couvert quelques années plus tard. En l'état, un DVD qui contentera les fans sans pour autant constituer la meilleure introduction possible. Quant à savoir ce qu'il vaut par rapport aux DVD suivants, eh bien mes chers lecteurs, il vous faudra attendre ; il n'y a pas que My Dying Bride qui sache faire geindre sur une longue durée !
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1er mars 1996
- Studio TV (Cracovie, Pologne) |
Krakow Willem
II Dynamo 23. Sear me - Bonus Clips |
Aaron
Stainthorpe -
Chant
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Andrew Craighan, Calvin Robertshaw - Guitare |
Martin
Powell - Claviers,
violon
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Rick Miah - Batterie |
Adrian
Jackson - Basse
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