Reportage génial et mordant, archives rarissimes et passionnantes, folie de Keith Emerson parfaitement retranscrite, sous-titres partout, bel objet |
Note globale |
Rien sur la réunion, et puis musicalement il reste des fautes de goûts par paquets de treize |
Editeur
: Sanctuary
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Durée
totale : 4 h 08
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Image PAL |
Crédits
sur fond d'archives rares (3 min) |
Ca va du sublime (le documentaire) au pourri sentant très fort le gruyère moisi (les premiers clips) en passant par le presqu'irregardable (les archives des premiers groupes) et le classique video. Hétéroclite. | ||
Je suis surpris par la qualité relative de tout ce bazar, qui mélange les pires conditions d'enregistrement possibles. Vu la rareté et les moyens, une bonne note, car c'aurait pu être bien pire. | ||
Le documentaire est absolument passionnant, la musique est variée et les extraits sont longs. Et puis il y a le concert du California Jam enfin en entier. Pour les fans, excellent. Les autres, vous pourrez au moins rigoler un peu. | ||
Un soin tout particulièrement évident. Des sous-titres, du 16/9 sur le reportage, des interviews pertinentes, un livret drôle, que du bonheur. Manque juste un addendum sur la vraie fin de carrière. |
Parfois, pas toujours il faut l'avouer, on peut et doit faire la différence entre ce qui est bon et ce qui nous plaît. En l'occurence, si la musique d'ELP peut rebuter, et pas qu'un peu, nul besoin de déterrer la hache de guerre pour se rendre compte que ce DVD est exceptionnel à plus d'un titre. Certes, on pourra, à la fin de ces quatre heures de programme, continuer de dire que la musique d'Emerson, Lake & Palmer était nullissime, et on pourra même se servir des exemples précis qui ont défilé devant nos yeux et assailli nos oreilles. Mais au moins, on n'aura plus du tout la mauvaise excuse d'être peut-être tombé sur un mauvais programme : Sanctuary a fait en sorte que les fans soient aux anges, comme jamais ils ne l'ont été avec ELP, et que les autres puissent avoir la vision la plus extraordinairement large possible du trio, du moins de sa période 70-78. Car après Love Beach, rien, nada, que dalle, woualou, sauf des extraits de live de 1992, le mythique live au Royal Albert Hall de Londres, mais uniquement pour des vieilleries (ou un Touch and Go qui est passé de titre introuvable à incontournable en live). Mais, franchement, tout ce manque, on s'en fout un peu. Et c'est un fan de Black Moon qui vous dit ça. | |
Le
DVD part dans tous les sens, ce qui est la meilleure façon d'appréhender
un groupe qui de toutes façons suivait sensiblement le même
chemin. On a des live mythiques de divers horizons, des featurettes, un
reportage d'une heure. Et on débute par des clips et pas n'importe
lesquels : ceux des anciens groupes des membres. Archi-rares, ces images
font office de préambule efficace : tout donnera dans l'excès,
étant donné le caractère explosif des trois musiciens
séparés. Imaginez ce que ces trois-là pourront faire
une fois réunis et avec la voie libre : non, n'imaginez pas, vous
seriez forcément en-dessous. Sans vouloir spoiler, vous aurez dans
ce DVD, dans le désordre : un orgue Hammond servant de cheval à
bascule puis torturé à coups de poignards dans les touches,
un piano qui tourne sur lui-même à la VERTICALE (!), un vrai
tigre complètement paniqué sur un plateau télé,
des costumes d'un mauvais goût qui arrivent encore à choquer
même après avoir vu une chorégraphie de Sheila chez
les Carpentier, une tournée avec orchestre symphonique qui a ruiné
les musiciens (et je parle de vraie ruine avec avocats et tout le toutim)...
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Bref, tout dans l'excès, dans le grandiose, dans le portnawak haut de gamme. Les nombreux extraits vous en convaincront. Par nombreux, j'entends : exhaustifs. Tout ce que vous désiriez voir, "goûter" d'ELP d'après leur réputation, se trouve dans ce DVD, des arpèges flottantes sur les cordes à vif de Take a Pebble au concert de réunion en passant par le California Jam (en entier svp), les Moogeries, les clips de Works, j'en passe et... des meilleurs ? Des moins bons ? Dans ce fatras de notes souvent fausses, de sueur et de rock'n'roll attitude à faire passer Led Zep pour une tournée acoustique de Roch Voisine, difficile de séparer le blanc du jaune, l'impressionnant du kitsch, l'indispensable du regrettable. Dans tous les cas, c'est fascinant. | |
Et
le meilleur, la cerise sur le gâteau, c'est le documentaire. Hélas,
il se concentre lui aussi sur 70-78. Dommage, j'aurais adoré savoir
ce que pensent les membres des deux albums "90s". Surtout Lake
qui doit défendre Hot Seat bec et ongles, vu qu'il y prend une
place de grand choix. N'empêche, ces 60 minutes sont un délice.
Un pur chef-d'oeuvre de politiquement incorrect. Il n'y a rien de plus
drôle que d'entendre trois musiciens dire trois choses complètement
différentes sur le même disque. Bizarrement, c'est sur leurs
mémorables engueulades qu'ils sont d'accord, au détail près.
Lake fatigué mais serein, Palmer jeune comme au premier jour, et
Emerson aigri et se la pétant grave mais avec beaucoup d'humour,
ils sont épatants et leur histoire, qu'on aime la musique ou pas
(et la seconde option est largement partagée de nos jours), est
incroyablement passionnante et caustique. En plus vous n'en perdrez pas
une miette vu que c'est sous-titré.
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Sous-titré et furieusement soigné, comme l'ensemble de ce double DVD. Le son était censé être en 5.1, un sale sticker a été collé sur le fourreau pour changer en "stéréo" : aucun souci, ça ne manque pas du tout. Surtout que pour le reste, il n'y a que du très, très bon. Les menus sont animés mais "sautables", remplis d'images d'archives rares. Même les crédits sont faits à base de bouts de pellicule exhumés d'on ne sait où. Tout est sous-titré, et en plusieurs langues. Les petits bonus, bien trop courts (on aurait aimé 4 heures...), comportent entre autres des explications des pochettes, et une interview "pré-funéraire" avec Bob Moog. En bref, que du sublime. S'ajoute à celà un livret assez conséquent et plein d'umour (je ne mets pas de h parce que les auteurs l'ont déjà consommé), et on a là un DVD "anthologique" d'anthologie, vous saisissez ? Si vous aimez ELP, si vous connaissez, si vous vous en êtes occupé ne serait-ce qu'à un petit moment de votre vie, ce double programme est indispensable; si vous haïssez, ça pourra vous faire marrer tout en vous procurant du vrai plaisir; si vous voulez vous renseigner sur ce que les années 70 avaient de plus over-the-top, vous êtes tombés sur la bonne pioche. |
1970 - 1997 |
01.
Take a pebble |
Keith
Emerson - Claviers
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Greg Lake - Guitare, basse, chant |
Carl
Palmer - Batterie, percussions
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