Le son très propre, le timbre de voix de Greg Lake malgré les déraillements, ses arpèges de guitare classique |
Note globale |
Une setlist presque sans courage, et définitivement Emerson qui outrepasse les limites du mauvais goût |
Editeur
: Eagle Vision
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Durée
totale : 1 h 31
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- - Image PAL |
Rien (si, un petit livret assez sympa) |
Une vidéo sans grande classe, la réalisation est plutôt agréable mais des flashs la perturbent, et surtout la définition est moins bonne que d'habitude, presque floue. Rien de dramatique mais on sent que c'aurait pu être mieux. | ||
Trois pistes toutes très propres, la spatialisation n'est pas le point fort mais on suit le concert avec beaucoup de plaisir (techniquement parlant, hein). Bemol : le DTS est mixé vraiment trop bas et donc manque de dynamiques. | ||
Des curiosités (dont la "Powell" Touch and Go, vieillotte et dispensable mais furieusement nostalgique), des classiques, rien de commercial, plein de conneries physiques d'Emerson, et des fautes de notes et de goût par paquets. | ||
Juste un petit livret court mais sympathique et qui fera sourire les fans. |
Décidément, ELP semble rester un groupe maudit, quoi qu'ils fassent - encore qu'ils ne fassent pas toujours quelque chose, justement. Live at Montreux, enregistré vous savez où et vous savez pourquoi, doit être le troisième DVD live d'ELP à être mis sur le marché. Aucun des trois ne dépasse les 90 minutes. Et bonne chance pour trouver des surprises. C'est maintenant quasi-sûr, on n'aura plus jamais, jamais d'extraits de Love Beach, de Hot Seat (d'ailleurs on n'en a jamais eu, point barre), ni de ELPowell. Dommage. Après tout, Black Moon (qui est également un album très commercial) est magnifiquement passé en live les rares fois qu'on le jouait. Mais ici, pour une fois, ELP a de toutes façons une excellente excuse ("raison" est trop poli) pour ne jouer que leurs standards début des seventies : on est ici à Montreux, festival de Jazz. Pas question de jouer The Gambler ou Street War. | |
Et
c'est bien là qu'est le problème car si on pouvait toujours
se demander ce qu'ELP diantre foutait à Montreux, on se le demande
encore plus après avoir vu, pardon, supporté ce DVD. Si
le problème des super-groupes, c'est souvent d'avoir des gros melons
qui jouent chacun de leur côté sans regarder le copain, ELP
en est le plus parfait exemple ! Vous avez donc à droite Carl Palmer
qui se concentré sur ses roulés, tout en assurant une rythmique
désespérément basique et bordélique pendant
les chansons (avec une batterie carrément mixée trop clairement,
ce qui est un comble). Au centre, Greg Lake, dont la voix absolument magnifique
lutte parfois et dérape, mais sans perdre ni le sourire, ni le
charisme, et assurant des parties de basse presqu'inaudibles, et des arpèges
de guitare classique eux parfaitement cristallins et somptueux. Lui, il
chante et joue selon son propre feeling cool, très cool, limite
indolent, peu importe ce qui se passe à sa droite et surtout à
sa gauche.
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Parce que oui, à gauche, vous avez Keith Emerson, un "grand maestro des claviers", un "pionnier des synthétiseurs", et il n'est pas venu seul, il a avec lui ses amis le Gem, l'orgue Hammond, le piano qui sonne mal, et, oui, il est là, le seul, l'unique Moog modulaire ! Et il s'en sert, comme à la grande époque, tripotant tous les boutons. D'ailleurs, il ne tripotera pas que ça : Emerson est la rock star du groupe, celui qui en fait des tonnes, celui qui amuse la galerie, qui bouge tout le temps et se la pète à en faire passer Réjean Lachance pour Robert Fripp et Kiss pour les Choristes. Le problème, c'est qu'on est là aussi pour la musique. Et les habitués de Montreux ne sont là QUE pour la musique. Les Barnum de banlieue, c'est pas la bonne station ici. Et notre Emerson, au demeurant sympathique mais quelque peu imbu de sa personne, de nous chier des notes. Au propre et au figuré. Au figuré car il utilise les sons les plus pourris possibles, les plus datés, les plus infâmes, les plus beauf, et si possible les plus stressants possibles - et attention, sur tous les instruments précités ! Ce qui était novateur et spectaculaire - mais déjà moche - en 1970/74, n'est plus ici qu'improbablement hideux. Certains arrangements à l'orgue frisent les démos du Baker quand il avait une semaine de synthé derrière lui, et les parties au Moog, forcément spectaculaires et intéressantes pour les fans de vieux coucous - dont je suis - donnent des notes d'abord bateau, puis affreuses, et enfin stridentes et/ou insupportables. | |
Et
puis est arrivée la faute de goût inacceptable. En jouant
du machin bidule genre pad rattaché au Moog (je ne connais pas
le terme et j'en ai pas envie), en lui mettant des feux de Bengale et
en déconnant avec pour produire des horreurs sonores, c'est rigolo
sans plus. Mais en jouant avec son cul, là, non, trop c'est trop.
Je comprends que ça passe pour de l'humour, mais il est mal placé
si j'ose dire, et si la musique pendant, ou avant, ou pire même
: après, avait été digne d'éloges, alors oui
on aurait rigolé. Mais de la part d'un instrumentiste qui pas une
seule fois au cours de la soirée ne fera preuve d'un minimum de
bon goût, ça choque, ça coince, ça me fait
même penser qu'ELP est alors devenu un groupe de mes fesses (raccourci
facile mais il l'a cherché). Il ne tentera pas de rattraper le
coup, misant ensuite sur une virtuosité totalement hors-sujet,
prenant le pire des pianistes jazz sans en entamer une once du meilleur,
et même en acoustique on le trouvera rapidement imbuvable (alors
que sur ce terrain il semblait intouchable). Son alors récente
grave blessure à la main n'a rien à voir là dedans,
il le montre par lui-même d'ailleurs, c'est juste une question de
goût. Le groupe n'en a eu que trop rarement, et ce soir-là,
pas du tout.
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Pour résumer, vous naviguerez entre des jolies ballades plombées par Emerson et une voix qui ne défaille que rarement, mais chaque fois au mauvais endroit (ce début de Take a Pebble chanté entièrement un demi-ton en-dessous !!!), des parties (nombreuses) de shuffle où le groupe swingue comme une chaussette, et des parties progressives où vous subirez un magnifique étalage de sonorités débiles, de fausses notes dont le propriétaire n'a rien à foutre, et un manque somptueux et bien affiché d'une quelconque recherche mélodique ou harmonique. Seul le légendaire Take a Pebble cité ci-dessus fait illusion. C'est peu et ça date de 27 ans auparavant. Mais c'est le seul moment purement jazzy et comme par hasard c'est le seul qui pourra intéresser les afiçionados du festival Suisse. Les frasques Moogiennes à l'époque soi-disant impossibles en live faisait crier "haut les coeurs !", 27 ans plus tard c'est le public qui a un haut le coeur; moralité : faut pas vieillir. Un bien décevant chant du vilain petit canard qui n'a pas su à temps décrypter les cygnes... |
6 juillet 1997 - Festival de Montreux (Suisse) |
01.
Karn evil 9 1st impression part 2 |
Keith
Emerson - Claviers
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Greg Lake - Guitare, basse, chant |
Carl
Palmer - Batterie, percussions
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