Les solos de Martin Taylor, l'acoustique de Clapton, de sympathiques rencontres et interviews |
Note globale |
La moyenne d'âge et le "chouingue" dignes de Pascal Sevran, le son franchement pas digne d'un gros coup '2005 |
Editeur
: TF1 Video
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Durée
totale : 2 h 47
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- - Image PAL |
Fonction
juke-box imbitable (et de toutes façons vous avez une télécommande,
non ?) |
La définition est simplement parfaite et les couleurs ne bavent presque pas, ce qui est un exploit herculéen devant les lumières mauves d'une hideur de pestiféré. Une image classe. | ||
La stereo est très chaleureuse, mais les deux pistes surround, assez différentes, sont trop disparates selon les morceaux et la réverb arrière est si ennuyeuse qu'on aurait préféré la couper. Le public rend chaleureusement, la voix en 5.1 est catastrophique, en DTS c'est plus propre mais aussi plus plat. | ||
Un "best-of" du King sans le King, un hommage à Moore avec très peu de Moore, et autant de classe chez certains (les grandes stars notamment) que de lourdeur. Dans l'ensemble un concert absolument pas inoubliable. | ||
16/9e, superbe image, son clair, sous-titré, plein d'anecdotes, que voulez-vous de plus ? |
Au départ, l'idée était bonne. Inviter Scotty Moore, guitariste ô combien important dans l'histoire du rock'n'roll, pour rendre hommage à Zeu King, dont il a été le guitariste émérite (émérite mieux que ça d'ailleurs), c'était bon. Inviter de prestigieux musiciens pour l'accompagner et lui rendre hommage, à son tour, c'était encore mieux. On imaginait un hommage vibrant et consciencieux, à l'instar de ce qu'a fait Jeff Beck avec l'"autre" grand guitariste des fifties, Cliff Gallup. On a salivé quand on a vu quelques pointures se pointer : Knopfler, Clapton, Gilmour, oui, lui, Dieu ! Bref, on était contents. | |
Et
puis est venue l'heure du concert, et après, peu de temps après,
une heure quarante à tout casser (et quinze minutes de moins ici),
on était toujours contents. Mais un peu mal à l'aise. J'explique.
Techniquement, rien à redire, Scotty Moore n'a pas progressé
d'un iota depuis 40 ans mais on s'en tape : il a gardé son style
unique. Ne pas oublier qu'à l'époque, des guitaristes, il
y en avait très peu de connus, sauf dans le blues, et si le rock'n'roll
puise ses racines dans ledit blues, il devait absolument à l'époque
s'en détacher. A l'époque, pas de guitar hero, à
part des Wes Montgomery intouchables ou des Robert Johnson morts, donc
: total void de ce côté là. Scotty a donc pratiquement
créé à lui tout seul un style, et influencé,
qu'on le veuille ou non, pléthore (terme phillistin qui signifie
"vachement beaucoup") de guitaristes de la nouvelle génération,
moi, vous et vos copains compris. Et par voie de conséquence, si
on voulait vraiment rendre hommage à ce King de la guitare, on
aurait été plus avisé de prendre des jeunes. Ou en
tous cas, pas des croulants.
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Car c'est horrible à dire, mais la très grande majorité des musiciens présents ici prennent d'un seul coup 40 ans dans la gueule. Ouch ! Mark Knopfler en chemise rayée avec ses lunettes, qui a autant de peps dans ce DVD que dans celui de On the Night (le bon goût des solos en plus, cependant). Aie ! Clapton assis, la barbe blanche avec sa guitare acoustique et en plus mixé avec les pieds. Iiiik ! David Gilmour qui est obligé de rester dans le girond de son DVD live précédent en jouant, chantant, respirant, voire pensant leeeeeentement. Et la section rythmique ! Ron Wood et Bill Wyman réunis, donnant le ton : tous vieux. Non, tous croulants. Le souci, ce n'est pas l'âge des musiciens, c'est leur façon de jouer à deux à l'heure, en faisant bien attention à ne jamais augmenter le tempo. Et le tout est donc non pas un hommage, mais une sorte de retour en arrière un peu malsain : Elvis, c'était le rythme, la fougue, et la nouveauté. Je ne suis pas sûr, du tout, que jouer ultra-mollement et sans améliorer le son d'un iota soit la bonne façon de célébrer son talent. | |
Heureusement qu'on a des bonus. Ils durent plus longtemps que le concert, ce qui en dit très long sur la qualité d'icelui et la façon dont il a été traité (un DVD musical TF1 Vidéo, je vous rappelle). Ils sont aussi effrénés qu'un discours de François Hollande mais là, on ne parle plus musique mais souvenirs : Scotty Moore qui se souvient de ses concerts, Jerry Schilling, meilleur ami d'Elvis, qui raconte quelques anecdotes sympathiques et sincères, et les musiciens invités qui rendent un hommage, trop court hélas, à Scotty et son style marquant. Le tout en 16/9 sous-titré et très agréable. Plus agréable en tout cas que le son du concert qui en surround est inégal de façon inquiétante pour un tel produit : selon les groupes présents, le son est plus ou moins précis, et il y a un fossé entre la configuration "acoustique" au son absolument mauvais, surtout vu le budget et l'âge du DVD (décembre 2004, enregistré par Patrice Cramer, mixage DTS, merde, qu'est-ce qu'il vous faut de plus ?), et les deux groupes "rock" avec une réverb "twang" sur les arrières absolument chiante (je ne trouve aucun autre mot) et qui gâche le plaisir. Et puis, parce qu'il faut bien terminer sur une note optimiste, il y a Martin Taylor sur trois instrumentaux. Si vous ne le connaissiez pas, vous apprendrez son nom rapidement. Il a un toucher du diable et permet, dans cette frégate du troisième âge, de donner une leçon de bon goût qui est le meilleur moment de la soirée, et certainement le plus apprécié par Scotty Moore. Pourtant, c'est le seul moment où il ne joue pas. Et si un bonhomme de cette taille donne libre voix et kudos à sa descendance, on peut mieux comprendre pourquoi Elvis a eu tant d'importance. |
Décembre 2004 - Abbey Road (Londres, Royaume-Uni) |
Mark
Knopfler |
Bill
Wyman, Pete Pritchard
- Basse
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Terry Taylor, Dave Briggs, Ron Wood - Guitare |
Chris
Stainton, Liam Grundy,
Steve Shepherd - Claviers
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Graham Broad, Jimmy Russell - Batterie |
Frank
Mead, Nick Payn - Saxophone
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Simon Nicol - Guitare |
Dave
Pegg - Basse
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