Quelques très jolis clips

Note globale


Pour être honnête, artistiquement ça vaut plus. Mais ce DVD dégage un drôle de fumet.

Editeur : Virgin Music
Durée totale : 0 h 47

(96/24) - - (PCM)

Image        PAL

Commentaire audio de Michael Cretu (uk / de, non st)
Galerie de 9 photos

Le manque de 16/9 est regrettable, mais surtout le mélange de sources d'époques différentes rend le tout peu hétérogène et parfois trouble et aliasé. En revanche quand c'est beau, c'est superbe : même zoomé, I Love You-machin-truc est cristallin.
Lorsqu'on est chroniqueur, on a le choix entre critiquer ce qui existe et ce qui était potentiellement possible. Permettez-moi donc de faire une moyenne avec une note de zéro pour le mixage "surround", coefficient 2 puisque deux formats différents.
On ne va pas faire le bégueule : c'est mignon, tant musicalement que visuellement, et si ce video-album était la pire chose existante en musique, nous serions au paradis (ou en enfer, si Christine Boutin nous délivre un visa). Par contre ce n'est pas le meilleur Enigma, et il y a au moins un clip qui vous fera grincer des dents. On ne *RATE* pas une scène lesbienne, merde !
Un ahurissant foutage de gueule. Pourtant, la très courte interview de Michael Cretu est fortement intéressante, avec accent germanique délicieux en sus, mais à 20 euros le DVD de 47 minutes, permettez-moi de faire mon enculé. D'avance merci, cordialement.

Enigma porte bien son nom : ce groupe est une énigme. Et avant tout pour ceux qui apprendront que ledit groupe a survécu aux années 90 et a sorti plus d'un album. Bien plus d'un album puisque voici le septième. Ca peut paraître incroyable que ce projet initié par Michael Cretu (ex-mari et producteur de la belle Sandra), et qui a explosé les charts au début des années 90, puisse exister encore. Rappelez-vous de ce premier album : mélange d'obscurantisme religieux à deux balles et de libido salopante, de boites à rythmes lancinantes et de glapissements de jeunes nonnes lubriques. Plus commercial tu peux pas. Ce genre d'initiative est souvent vouée à prendre l'eau mais dès le second album, Cretu s'est redécouvert une âme d'artiste et la qualité musicale a fait un bond en avant exponentiel. Certes, depuis quelques années le niveau est un peu retombé, mais les faits sont là : Enigma en est à son septième CD, avec une fierté légitime, et le présente ici en "vidéo-album" et "remix surround 5.1". Du moins c'est ce qu'il y a marqué sur la jaquette, ou plutôt, pour éviter que l'on puisse utiliser le mot "arnaque", c'est ce qu'il n'y a pas marqué.
Nous voici donc devant 12 titres, tous mis en clips. Et en tant que vidéo-album, il serait de bon ton de prendre lesdits clips comme un tout, un flot incessant d'images et de sensations. Les néophytes pourront tenter de le faire. Tenter seulement. Les personnes ayant un peu suivi la carrière d'Enigma seront suffoquées de voir qu'environ 20% des images sont reprises telles quelles, ou légèrement trafiquées, des anciens clips ! So long pour l'intégrité artistique, mais après tout, les images nouvelles restant parfaitement dans l'identité visuelle du groupe, pourquoi pas ? Malheureusement, en tant qu'album vidéo, le projet est un peu en dents de scie. Les clips sont trop individuels, leur qualité trop disparate, et même en simple album de musique on se rend vite compte que l'album est un peu... court. Ce qui n'est pas mauvais en soi, tant on est désormais habitués à des pensums mille fois trop longs. Mais ce qui en dit tout aussi... long sur la cohérence musicale quelque peu relative.
Pendant 50 minutes le spectateur se voit donc constamment partagé. Au rayon des bonnes nouvelles, The Same Parents est une vraie réussite autant artistique que technique, et The Language of Sound part d'une belle idée. N'arrivant pas à marier idéalement image et son, Je T'Aime Till my Dying Day est un clip visuellement magnifique (avec un petit côté 100th Window de Massive Attack), collé sur une des chansons les plus tape-nerfs d'Enigma, halètement de chiennes catholiques bimillio-anté-décanonnantes inclus. Au contraire, Fata Morgana ravit les oreilles, avec ce riff de guitare torturé et cette boite à rythme paresseuse, presque pas en place, tandis que l'image est d'un goût pour le moins ravageur...
Et puis il y a aussi les ratés. Quelques-uns. Pratiquement rien de honteux, mais largement pas à la hauteur des espérances. Seven Lives est horripilant avec ses effets "Saw III" à en choper la gerbe. Hell's Heaven est cucul la praline, tout autant que sa musique (au moins il y a cohérence). La Puerta del Cielo est régressif : je ne pensais pas qu'on pouvait encore faire en 2008 des clips comme ça. Mais surtout, parce que ce n'était pas indispensable et qu'on s'en serait bien passé, il y a de l'érotisme au rabais dans un très laid Touchness où de pauvres couples de lesbiennes (les belles en focale courte, les moins belles en gros plan) tentent vainement pendant 4 minutes de s'embrasser, se contorsionnant à qui mieux-mieux sans même être capable de se frotter le bout du nez. Regardez ce clip dans le métro, et vous aurez honte. Pas parce que c'est cochon : parce que c'est ridicule.
Somme toute, les 50 minutes passent relativement agréablement, avec un seul heurt majeur, quelques bâillements rapidement maîtrisés, et de bonnes minutes de plaisir. Le manque de 16/9ème se fait sentir, bien que la qualité d'image soit tout à fait acceptable, et le tout est un peu kitsch mais finalement pas plus que Remember the Future, le premier DVD de clips d'Enigma. Non, ce Seven Lives, lui, possède plein d'atouts. Hein ? Si, c'est écrit sur la jaq... Ah ouais. Attendez. Soufflez un bon coup. Prenez un grand verre d'eau et buvez-le d'une traite. Découvrons le mixage surround. Hum. Oui. Sauf que ce n'est pas un mixage surround. Il y a bien marqué "DTS 96/24" sur la jaquette, et je confirme ; c'est bien du DTS 96/24. Avec deux canaux. Il n'y a pas un ATOME de spatialisation sur ce DVD, et une ouverture sur les arrières qui s'arrête à environ dix centimètres de votre écran. Ri-di-cule. Et pourtant, ça n'est pas un mensonge : techniquement, vous avez bien l'album en DTS.

On continue ? Bien sûr que oui, ce serait dommage de ne pas profiter des bonnes choses. Outre donc ce merveilleux mixage stéréo en DTS, vous avez aussi un commentaire audio. En anglais ET en allemand, wow ! Ben dites-donc, c'est que ça plaisante pas, chez Virgin (pourtant question sens de l'humour, ils sont en train de se blinder en direct live, là). Un commentaire audio non sous-titré, comme 95% des commentaires audio musicaux, mais après tout, on n'est plus à ça près. Donc, Michael Cretu commente son oeuvre. Pendant environ cinq minutes. Il s'agit d'une simple interview, découpée en rondelles et éparpillée. Le monsieur est d'ailleurs très intéressant, là n'est pas la question : il parle cinq minutes, et jamais des clips dont il ignorait alors probablement l'existence. Mais ce n'est pas un mensonge : techniquement, c'est un commentaire audio. Allez, on va pas se quitter fâchés, il y a aussi une galerie de photos. Neuf photos. Toutes de Michael. Et les 3/4 ratées. Là aussi, pas de tromperie : techniquement, c'est une galerie de photos. Du coup, si on y repense, ce DVD est-il vraiment un album vidéo ? Techniquement oui. Pas le droit de se plaindre. Des énigmes, il en existe encore pléthore ; mais concernant la sodomie marketing, Virgin semble avoir résolu l'équation depuis l'époque Grégorienne.


01-04-2010

2008 - Allemagne / Ibiza


01. Encounters
02. Seven lives
03. Touchness
04. The same parents
05. Fata Morgana
06. Hell's heaven
07. La puerta del cielo
08. Distorted love
09. Je t'aime till my dying day
10. Déjà vu
11. Between generations
12. The language of sound