Chanteuse et leadeuse avec belle voix et présence sympathique, deux trois tubes bien fichus, quelques gags de potache souriants

Note globale


Un groupe bien trop jeune, pour un DVD qui vise trop haut, et surtout une image calamiteuse

Editeur : Sony Music
Durée totale : 2 h 12

- (PCM)

Image        PAL

CD audio du concert avec un titre studio nouveau (enfin... inédit)
Menus animés un poil gonflants
Documentaire (54 min, PCM non st)
Clips de My Immortal, Everybody's Fool, Bring Me To Life et Going Under (16 min, 5.1, format respecté)
Bring me to Life "live à Las Vegas" (3 min, bonus caché)

Abomifreux. La compression est hallucinamment bonne vu les conditions, et la définition n'est pas trop mauvaise vu que le tout baigne dans d'horribles lumières bleutées. Pour le reste, c'est une catastrophe. A croire que le réalisateur a voulu se foutre de la gueule du groupe..
Ahhhh c'est sûr, c'est propre. C'est très très propre. Et pourtant c'est brouillon. Cherchez l'erreur. Il y a un ingrédient dans ce mixage, intangible, qui pourrit le tout et rend les guitares plus fadasses que du Beaujolais Nouveau coupé à l'eau de vaisselle.
Que du tube, et pour cause ils ont un album (et quelques démos) dans les pattes. C'est un peu répétitif, mais c'est aussi très agréable. Problème : le milieu un peu trop convenu alors que ça manque cruellement de reprises. Ou d'un album supplémentaire. Ou trois.
Quatre clips vraiment très chouettes, en 5.1 en plus, et pour le reste, vaut mieux oublier. Enfin, vous pouvez regarder une fois, car vous allez forcément vous marrer tant les 5 font les cons. Et puis la coiffeuse d'Amy est plutôt mignonne elle aussi. Hein ? Je m'éloigne du sujet ? Naaaaan, vous y tenez vraiment, à vos quatre points ? ^^.

Parfois les meilleurs chemins sont les routes droites. Même lorsque l'on est adolescent et que l'on se cherche musicalement. Pourquoi aduler Tokio Hotel alors que Bon Jovi est toujours en activité ? Pourquoi s'embêter à vouloir tout Marylin Manson alors qu'un album d'Alice Cooper et un de Nine Inch Nails feraient autant l'affaire ? Et pourquoi passer obligatoirement par la case Evanescence, alors qu'on peut sauter directement à Within Temptation ? La comparaison vaut pour les deux chanteuses, chacune partageant un visage angélique, une longue crinière noire, un goût prononcé pour les belles robes, le lancer du poing en avant, le headbanging forcé et une passion pour Kate Bush (non assumée chez Evanescence, mais pourtant sous-jacente). Elle s'applique aussi à la musique : mélange de gothique, de pop et de metal symphonique, avec grosses guitares sur voix de velours et omniprésence de bandes orchestrales en concert. Là s'arrête la mise en abîme, car malheureusement, c'est au niveau de la qualité qu'apparaît le déséquilibre. D'ailleurs, n'a-t-on pas récemment accusé Within Temptation de s'être "Evanescencisé" ?
N'allons pas jusqu'à en conclure qu'Evanescence est un mauvais groupe. Pas du tout. En vérité, si la bande à Amy Lee était le plus mauvais des groupes pour ados, on en serait ravis. Mais c'est bien cette connotation de formation pour jeunes pubères et jouvencelles qui plombe un peu l'ambiance, ça et sa surmédiatisation depuis le film "Daredevil" (qui situe le niveau, à la baisse). Surexposition et 'target ; djeunz', comment expliquer autrement qu'après un seul album, le groupe enregistre déjà son premier (...et peut-être dernier) DVD ? Qui plus est au Zenith de Paris ? Résultat : un live propulsé par la pub en tête de gondole, promettant un concert complet. Ca a l'air difficile à croire, vu qu'on ressent quelques coupures, mais sinon vous pouvez imaginer la tête des spectateurs venus dans la seconde plus grande salle de la capitale, faisant la queue des heures durant pour avoir droit à cinquante-sept minutes de musique, douche comprise. Pire ! Malgré la durée ridicule, s'invite un sixième musicien : la lassitude ! La faute à un son et un style trop formatés, certes, mais surtout à la plomberie A.O.C. de mettre trois ballades de suite en plein milieu...
Oh, le concert n'est pas mauvais ni véritablement ennuyeux, juste un peu trop lisse. Ce n'est pas par manque d'énergie sur scène, les cheveux volant dans tous les sens. Mais il y a déjà le principe des bandes orchestrales qui joue en sa défaveur. Within et Nightwish se sont fait épingler pour cette même raison, il n'y a aucune raison d'épargner leur dauphin. D'autant que contrairement aux formations europénnes, Evanescence n'a PAS de claviers sur scène. Ca rend les bandes symphoniques d'autant plus factices, et en prime, fait considérablement baisser l'intérêt de voir la jolie Amy au piano, donnant l'impression que "les synthés ça fait pas metôôôôôl, sauf pour Amy paske elle c'est une génie créatrice, de toutes façons tu comprends paaaas !". Quitte à la montrer sous un jour brillant, il aurait été BEAUCOUP plus judicieux de laisser la petiote jouer toutes les parties de synthé en live. Certes, elle n'aurait pas pu danser partout, certes l'impact visuel et sonore aurait été fortement diminué, mais question crédibilité avouez que ç'aurait eu une autre gueule. Heureusement, Mimi Amy réussit quand même dans le domaine où elle ne devait pas décevoir : le chant. Il est excellent, rien à redire. Overdubs ? Sûrement, vu qu'un ingénieur Pro-Tools est cité dans le livret (contrairement au clavier). Ou bien... talent sous-estimé, c'est probable aussi.
Maintenant, si vous le voulez bien, passons aux choses qui fâchent. Et ça se bouscule au portillon. On a déjà vu que moins d'une heure de live et quand même des longueurs, ça paraîssait cohérent, la faute au style. Mais ce n'est pas lui le coupable. Le vrai meurtrier de ce live, même en simple CD audio (livré gratos dans la boîboîte avec un inédit studio en prime), c'est le son du groupe. Dieu qu'il est mauvais ! Sur hi-fi, il sonne rikiki ; au casque, c'est limite tolérable. Les guitares veulent emprunter aux énormes sons telluriques de Pantera meets Dream Theater, à la fois clair et surpuissant, elles sont rabotées et donnent à l'auditeur moins de plaisir que d'acouphènes. La basse est saturée alors que la rendre claire aurait sauvé les meubles, la batterie sonne plastoc, le rendu final est totalement étouffé, seule la voix d'Amy est parfaite. A croire que c'est du sabotage organisé. Le 5.1 spatialise le public (pas assez) et quelques bandes (très bien, ça) mais les guitares font toujours pitié et les basses ronflent trop fort. Un peu pénible à écouter. Et à voir ? La chanteuse est mimi, c'est le Zénith, et puis merde, c'est quand même Hamish Hamilton qui réalise !
C'est Hamish Hamilton qui réalise ? Ah quand même !... Merde ! Lui qui poursuit depuis des années une course d'endurance contre son collègue David Mallet, il vient de se manger un potage de graviers suivi d'un délice aux pneus. Ce live est abominable, c'est peu de le dire, mais pire encore, il est souvent cité en exemple de ce qu'il ne faut pas faire, même par des gens qui n'apprécient pas trop notre cher site ! Le montage est catastrophique. Une encyclopédie du mauvais goût. Aucun effet spécial archipourri ne vous sera épargné, tous les clichés du metal réunis en 57 minutes de migraine intense. A peine se calme-t-on quand Amy se la joue Billy Joel au piano (et encore, les cadreurs ont dû croire que la règle des 180 degrés était un jeu d'après-concert basé sur le pastis). Les couleurs sont un peu noyées dans l'obscurité, les bleus bavent (et comme les escargots, ils bavent beaucoup, les salauds), la définition est pas mal mais dynamitée, les blancs des projos sont brûlés, mais tout ça, vous ne le verrez pas, trop occupés à essayer de décrypter ce qui se passe. Abominable. Nullissime. Limite crétinoïde. Aux antipodes des 4 clips bonus, tous très soignés, très agréables, peut-être un chouïa prétentieux mais à l'efficacité indéniable. En prime, ils sont présentés en 5.1 : un mixage multicanal pas exceptionnel mais aux ouvertures arrières assez délectables. Du beau boulot, là, dommage que ce soit un bonus. Et surtout, dommage que ce ne soit pas le seul bonus.

Déjà, lorsqu'un making-of dure aussi longtemps que le concert, l'un a intérêt à être très bon et l'autre très court. On oubliera vite la "rendition live" à Las Vegas tellement en playback qu'on en vient à se demander jusqu'où s'est étendue l'influence de Pascal Sevran, pour se concentrer sur le documentaire de 54 minutes (diantre, à 3 minutes près...) divisé en 4 parties. 4 parties ? Chic ! On pourra aller directement à ce qu'on préfère ! Au menu donc : Life on the Road, Showtime, Bloopers et Evanescence Unleashed. Comme vous ne parlez pas l'anglais, je traduis : des conneries, du trac (et un peu de musique), encore des conneries et enfin des super-conneries. Lamentable. Je ne vais pas faire mon bégueule : il y a évidemment quelques gags très drôles là-dedans, mais une telle débauche de branleurs en tournée méritait-elle 54 minutes ? Non et d'autant plus que tous les gestes obscènes et mots crus sont censurés par des bips, première place au stupidomètre. Pas ça qui fera oublier la réputation de "groupe pour adolescents". Cette collection de bêtises pré-pubères, et les menus animés d'un chiant terminal, sont d'autres détails qui font passer ce groupe pour prétentieux et hautement sur-estimé. Dommage car le tronc (Amy, seule survivante) est intéressant et, on l'avait déjà vu, Evanescence n'est pas mauvais. Ce DVD, en revanche...


24-06-2008

25 mai 2004 - Le Zénith (Paris, Fwrâââânce)


01. Haunted
02. Going under
03. Taking over me
04. Everybody's fool
05. Thoughtless
06. My last breath
07. Farther away
08. Breathe no more
09. My immortal
10. Bring me to life
11. Tourniquet
12. Imaginary
13. Whisper


Amy Lee - Chant, claviers   
   John LeCompt - Guitare, chant, choeurs
Terry Balsamo - Guitare, choeurs   
   William Boyd - Basse
Rocky Gray - Batterie