La
chronique de ce DVD a été modifiée afin que sa partie
consacrée au son corresponde mieux aux critères hi-fi développés
depuis quelques années. Nous tenons à présenter nos
excuses pour les erreurs de jugement qui s'étaient glissées
dans l'ancienne chronique et vous rappelons que si vous ne disposez pas
d'un appareillage hi-fi adapté, particulièrement des décodeurs
DTS ou Dolby Digital trop anciens ou mal exploités, vous pourrez
subir à l'écoute de ce DVD des problèmes tels que
des grésillements, des baisses intempestives de volume ou un mauvais
équilibrage entre le caisson de basse et les différentes
enceintes.
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Concert quasi-liturgique, chanteur génial, clips franchement excellents, bonus euh... exhaustifs |
Note globale |
Image Inside Out (ca y est c'est un critère !), son DTS pas parfaitement à la hauteur, certains bonus dispensables (mais bon y'en a tellement) |
Editeur
: Inside Out
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Durée
totale : 8 h 37 (!)
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- Image PAL |
Clips
de For every tear that falls, The masterplan, Blinded, I'm sorry,
More than ever (live) et A touch of blessing (25 min) |
La réalisation est nerveuse, le cadre magnifique, la compression se débrouille relativement bien vu le brouillard, mais l'ensemble est bien trop bleu baveux pour prétendre à la moyenne. Une fois de plus, image Inside Out décevante. | ||
Le DTS est plus précis sur le public et possède des synthés assez enveloppants, mais souffre d'un écho de salle sale. Ah ah. La stéréo est un peu moins brouillonne, plus chaleureuse. A vous de jouer avec les potards pour faire une moyenne. | ||
Un best-of bien fichu, sans temps morts, un chanteur possédé, un show rôdé, un quatuor à cordes, que demander de plus pour un premier live ? Ah oui, une technique irréprochable. | ||
Il y a de tout en quantité ahurissante. Si les trois heures et des bananes de road movie stupide ne feront rire que les proches et les fans hardcore, les interviews sont plutôt bien menées, et les clips sont de loin parmi les plus beaux de la fertile scène metal prog. |
Même si ce DVD avait été mauvais, ou passé inaperçu, il aurait au moins fait parler de lui pour ce record ultime. Fort heureusement, il est loin d'être mauvais, et a battu des records de vente (numéro un des ventes de DVD en Suède pendant deux semaines de suite, et je parle de DVDs tous styles confondus !). Mais les accrocs de détails s'y seraient intéressés rien que pour l'accroche : "plus de 6 heures et demie de bonus !". Sur un seul et même DVD ? Eh bien oui. 6 heures 43 très exactement ! Le record de longueur est donc pulvérisé. Bien évidemment l'image n'est pas ce qui se fait de plus top mais comme la source est déjà mauvaise (camescope flou), les mecs d'Evergrey se sont dit : "quitte à avoir une qualité pourrie, autant tout mettre !" Et vous aurez donc tout, tout tout tout. Non sous-titré (et encore, quand ils parlent en Suédois c'est st anglais !), mais on peut dire que vraiment, ils ne se sont pas foutus de la tête du monde. | |
Mais
débuter cette chronique par les bonus, c'est un peu réducteur.
Car avoir pété les scores de vente de cette façon,
c'est avant tout grâce à la musique. Et Evergrey, qui est
un des groupes les plus méconnus et sous-estimés de la galaxie
prog-metal, est de ce point de vue absolument irréprochable. Ils
ont fait mouche grâce à une formule sans concessions : un
son énorme, très lourd, des mélodies somptueuses
très "dark", des synthés se baladant souvent dans
les infrabasses, un chant ultra-expressif et grave (comme pour Rage c'est
un bonheur), et surtout des chansons de quatre minutes et des albums de
quarante-cinq. Donc aucune note en trop. Et pourtant, à aucun moment
ils n'usurpent leur appellation metal PROG. C'est un état d'esprit
indéfinissable, Evergrey est aussi prog que Saga, Oldfield ou Thiéfaine,
mais bon, ils "en sont" quand même et pour notre plus
grand bonheur, car niveau live ça cogne sévère.
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Le Maître de cérémonie, inutile de chercher plus loin : c'est Tom Englund. Principal compositeur, guitariste soliste (eh oui), chanteur exceptionnel (mais quelle chaleur !), bête de scène, ultra-charismatique, il est simplement phénoménal. A la rigueur, les plus mâles de nos lecteurs (et chroniqueurs, en un seul mot) auront plus d'yeux pour la choriste et co-chanteuse, avec une voix grave et veloutée elle aussi, un visage d'ange et un corps de sculpturale démonesse, une vraie beauté à la présence metal impériale, mais pas touche : c'est la femme du chanteur ! (et il est costaud l'en... le bougre.). Les autres musiciens sont carrés, plus ou moins extravertis, et délivrent un set SANS faille. Parfois c'est un poil roboratif (et encore c'est plus "huilé" que "robotique") mais allez donc chercher une seule erreur ! Même le quartet à cordes est, mais là c'est plus attendu, totalement carré, délivrant des bribes de pathos délicieuses, notamment sur l'un des clous du spectacle, servant d'entracte au chanteur : le quasi-instrumental "When the walls break down" émouvant plus que de raison, avec son narrateur explosant en sanglots (un prêcheur nous dit le livret, j'ai toujours cru que c'était un pédophile en prison, et donc vaut mieux imprimer la légende, sur ce coup-là). Un titre anti-commercial au possible, et pourtant il fait le pont entre les deux parties du concert, c'est dire son importance. Et tout le concert est ainsi, à la fois concis et émouvant, puissant et accessible. | |
Une
magnifique introduction au groupe, donc, doublé d'un live extrêmement
convaincant pour les fans (même s'il manque le cruel et cynique
Ambassador, dont le hurlement final à glacer le sang aurait peut-être
foudroyé le pauvre chanteur sur place). Question technique on se
posait cependant des questions : c'est Inside Out, l'éditeur. Tremblez,
pauvres mortels ! (Tchika tchika !). Niveau son, c'est agréable
sans convaincre totalement : si la stéréo souffre d'un certain
écho, retirant donc de la précision clinique inhérente
à Evergrey, mais possède une belle patate, le DTS est plus
précis, le public étant très présent (c'est
tant mieux vu l'enthousiasme d'icelui) mais souffre quand même du
similaire fouillis. Niveau image, c'est curieux. Déjà, la
jaquette annonce un 16/9 qui est bien évidemment absent : honnêtement,
on s'y attendait ! L'image elle-même est, ben : curieuse... On mélange
magnifiques images à la compression totalement invisible (avec
fumée, halos et cie !) et horreurs granuleuses. Le ton ultra-bleuté
est saoûlant et certains plans sont vraiment hideux à tous
points de vue. Et pourtant, c'est un progrès de la part d'I/O.
C'est juste que les défauts sont encore plus ignobles que d'habitude,
mais les qualités sont bien présentes et il ne faut pas
les passer sous silence.
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Et puis il y a donc les bonus qui sont souvent aussi dingues et débiles que le groupe est dark et sérieux. Souvent sous-titrés en anglais car nos bonshommes parlent le suédois (la plupart du temps en titubant et en bégayant), ils sont dans la lignée de ce qu'on peut en attendre : rots, pets, jeux de mots et extraits de concerts. Ne comptez donc pas sur moi pour en dire du bien, celà dit si ce genre de choses vous intéresse, vous en avez presque trois heures. Vous avez aussi de très longues interviews non sous-titrées mais facilement compréhensibles qui sont excellentes car survolant un grand nombre d'aspects du groupe, et plus généralement d'un groupe (démocratie, tournées, plan de carrière, influences, fan-club etc). Enfin, last but not least, les clips du groupe : surprise ! ils sont tous excellents ! Très bien filmés, toujours intelligents, pas abrutissants, bénéfiçiant d'une recherche artistique rare (mention spéciale à Touch of Blessing d'une efficacité monstrueuse), ils apportent un réel plus et leur beauté alliée à la très faible durée de toutes les chansons présentées assied le potentiel commercial du groupe (et puis vous pourrez encore mieux admirer la belle Carina). Potentiel commercial ? Mais après tout, le groupe en a-t-il besoin ? Parce que numéro un des ventes, deux semaines de suite, ça n'arrive pas par hasard. Vous avez ici les tenants et aboutissants d'un succès. Et même si le groupe n'a pas toujours la prestance qui est sienne ici, et que sa froideur extrême peut rebuter beaucoup de fans habituels de metal prog, on peut parier gros sur le futur du quintet, futur qui passe obligatoirement par ce beau et riche DVD qui est, vous l'aurez compris, un bel investissement, si vous n'êtes pas trop exigent côté technique. |
9 octobre 2004 - Stora Teatern (Gothenburg, Suède) |
01.
Blinded |
Tom
S. Englund - Chant, guitare
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Henri Danhage - Guitare, choeurs |
Michael
Hakansson - Basse
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Rikard Zander - Claviers, choeurs |
Jonas
Ekdahl - Batterie
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Carina Englund, Tinna KArlsdotter, Andy Engberg - Choeurs |
Peter
Svensson, Nicola Vorukva, Lotte Lybeck, Karin Claesson - Quartet à
cordes
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