Nous sommes en 1983 et Sardou est Vivant, du moins c'est le titre de la vidéo relatant son troisième passage au Palais des Congrès à Paris. Un titre qui est à la fois un jeu de mot sur le fait qu'il s'agit d'un enregistrement public et aussi d'une des chansons interprétée lors du spectacle et plus jamais, à ma connaissance, par la suite.

En 1983 Michel Sardou a déjà sorti plusieurs albums live, un pour presque chacun de ses spectacles. L'avantage est que cela réduit les risques de piratage et que ça permet d'avoir des versions live de chansons rares. L'inconvénient c'est qu'on a des redondances d'un live sur l'autre, et celui-ci ne fait pas exception à la règle comme nous le verrons plus loin. Comme ses précédents enregistrements en public, celui-ci sort en double vinyl mais également, pour la première fois en VHS, comme le seront tous ses live suivants (excepté Bercy 89). La VHS, tout comme le disque, ont été numérisés, il existe déjà plusieurs éditions de ce DVD, mais celle-ci est la dernière, faite après le rachat de Trema, maison de disques de Sardou, par Universal.

Ce DVD est un simple transfert de la VHS d'origine au format DVD, l'image est regardable sans être vraiment transcendante. Côté son nous avons 3 pistes, Stéréo, 5.1 et DTS.
La réalisation est très focalisée sur Sardou (c'est le même réalisateur que le Johnny de 1982) mais on voit de temps en temps des plan larges, dès le début, et quelques plans rapides sauf pendant les solos (voir plus bas).

L'intérêt de cette vidéo c'est le témoignage historique qu'elle représente, voilà comment Sardou était visuellement parlant. La mise en scène est classique, Sardou est accompagné par une vingtaine de musiciens et choristes qui sont un peu les uns sur les autres et qui ne bougent pas. Sardou lui-même bouge très peu, il ne sautille pas partout, n'incite pas directement le public à participer, quand le public chante il le fait tout seul et Sardou sait pertinemment où le public va chanter.

Jusque là on pourrait croire que l'on va avoir à faire à un concert chiant, mais ce n'est pas le cas. Il ne faut pas oublier que Sardou est très charismatique et possède une magnifique voix dont il sait se servir, du moins à l'époque, et ses musiciens sont également très pro, on ne s'ennuie nullement durant tout le programme. S'ajoute à cela le décor, pas aussi grandiose que ceux de Johnny, ce qui fait que ça n'a pas réellement vieilli. Le décor est donc composé de portes coulissantes dorées qui tournent autour de la scène ainsi que de lumières qui viennent égayer la scène sans être trop tape à l'œil.

Enfin, Sardou c'est aussi, et surtout, ses chansons, des chansons qui plaisent aux gens, des chansons qui restent en tête avec de belles mélodies qui ont fait de lui un chanteur populaire, une place qui fait des envieux. Comme nous sommes en 1983 nous n'avons bien entendu aucune chanson des albums postérieurs à cette date, ce qui inclut aussi son album sorti en 1983 justement.

On retrouve principalement des chansons issues de ses deux derniers disques sortis en 1981 et 1982 incluant, entre autres, de futurs classiques tels que Afrique Adieu ou Les Lacs du Connemara. On retrouve aussi des vieilleries comme La Maladie d'Amour, Dix ans plus tôt, En Chantant, Les Villes de Solitude (suivi par un solo de guitare et des solos de batterie, fait rare chez Sardou pour être souligné). On retrouve aussi Je viens du Sud, remis au goût du jour par Chimène Badi ou encore Le Roi Barbare, une chanson épique qui sera remplacée par l'An Mil. On retrouve aussi le fameux sketch Maman qui vient clôre la première partie. Car le concert est découpé en deux parties qui ne sont pas tout à fait de la même longueur, ce qui est à l'origine de différences entre le version audio et la version Vidéo ; la version audio ne contient pas Et Mourir de Plaisir, et Les Années 30 et En Chantant interviennent plus tôt sur le disque que sur la Vidéo. Notons également que le DVD ne contient pas le même concert que le disque.

Côté bonus… strictement rien.

Bref un bon DVD mais un peu cher par rapport au contenu, le concert date de 1983, il est déjà amorti. Il intéressera ceux qui recherchent l'enregistrement public de 1983, en effet si auparavant la version vidéo était plus difficilement trouvable que la version audio, aujourd'hui ce serait plutôt l'inverse.


25-03-2008

Les titres :

Introduction instrumentale
Afrique adieu
Je viens du sud
Victoria
Merci… pour tout (Merci Papa)
Musica
Je vole
L'Anatole
Le surveillant général
La maladie d'amour
Et mourir de plaisir
Maman (incluant un extrait de Comme d'habitude)
Vivant
Si j'étais
L'autre femme
Les villes de solitude
Dix ans plus tôt
Il était là (Le fauteuil)
Le temps des colonies
Un roi barbare
Préservation
Les années trente
En chantant
Etre une femme
Les lacs du Connemara


Les musiciens (leurs instruments ne sont pas crédités sur la vidéo, se reporter au disque):

Direction d'orchestre et clarinette : René Coll
Piano: Didier Euzet
Batterie: Gino Accacio
Claviers: Michel Rousset et Roger Loubet
Guitares électriques: Armand Tobia et André Djeranian
Trompettes: Gilles Bagur, Jo Maonda et Alain Carbonnel
Trombone: Jean-Jacques Faure
Percussions: Jean-François Brusco
Percussions électroniques: Patrice Locci
Choristes: Jean Pierre Abdeldjelil dit Virgil, Schezwae Powell, Janice Mabry et Nancy Tricotin
Voix de la Maman: Jackie Sardou
? : Jean Pierre Ducos, Antonio Cardinal