Son chaud, concert court mais bon, public bouillant, et puis KEVIIIIIIIIIIIIN !

Note globale


La technique est digne d'un bootleg, et je suis poli

Editeur : Inside Out
Durée totale : 2 h 05

Image        NTSC

"Documentaire" bulgare avec titres live (25 min non st)

Ignoble. Ca bave, ca tremble, ca zoome, les lumières sont cramées, le noir est grisâtre et entre les deux c'est souvent flou. Quant au montage il est pertinent comme un pansement sur un poisson.
Une stéréo simple mais très surprenante, très rock, très costaud. Absolument pas ce que vous pouviez en attendre, mais une bonne note car malgré ses défauts elle met parfaitement dans l'ambiance live.
Ce n'est pas le concert parfait, loin de là, mais ca bouge bien, certains slows sont très émouvants, l'ambiance est du tonnerre et les bons titres s'enquillent sans arrêt. On rajoute un miracle de seize minutes, un voeu pieu devenu réalité, et c'est le top.
A part une connerie backstage qui m'a fait bien rire, pas grand chose à se mettre sous les yeux, et quelques notes à surtout tenir éloignées des oreilles.

Ah ! La Grèce, la Grèce, mais c'est mystérieux, la Grèce ! On ne connaît finalement que peu de Grecs célèbres (nonobstant quelques antiques fouteurs de merde qui pesaient cinq tonnes pour cent trente mètres, genre Zeus, Poséidon, Demis Roussos...). Eh bien figurez-vous que dans ce DVD, les deux roadies s'appellent, je vous jure que c'est vrai, Vangelis et Nikos !!! Bon, c'est tout ce qu'on a retenu de la Grèce ? Non. On retiendra aussi que, Grèce ou pas, bon public ou pas, jolie surprise ou pas, eh ben question DVD live, pour Fates Warning, c'est pas encore pour tout de suite...
Il faut dire que si Inside Out a la fâcheuse habitude depuis deux ans de nous décevoir terriblement (mais passez PRO, merde!!!), là on a carrément l'impression qu'ils ont juste récupéré un bootleg. Déjà, impossible de passer ça sous silence, ce DVD devait sortir en 5.1. Et si des disques hurlaient à la mort pour sortir en surround, ce sont bien les trois derniers albums de FW. Synthés à grain partout, effets sonores, grosses intros lentes avec percus et pédale d'écho, on en salivait d'avance. Final, bôm ! Le rêve est terminé. Le son sera de la simple stéréo, qui plus est brute de fonderie. Limite sale. Limite bootleg d'excellente qualité. Celà dit, curieusement on ne s'en plaindra pas : quitte à avoir foiré le son, autant y aller franco et présenter la face la plus rock et la plus chaleureusement live possible. Alors les deux guitares sur un canal chacune, la voix bien en avant, grosse réverb naturelle sur la section rythmique, public très présent, et vas-y Marcel ! On n'a peut-être pas un live de grande qualité sonore, au sens technique du terme, mais on a vraiment l'impression d'y être, et c'est un plus indéniable.
On ne pourra pas en dire autant de l'image. Car si on continue de parler de bootleg, l'image en est totalement (in)digne. Faite de bric et de brac avec cinq camescopes baveux qui tremblent sans cesse et font des zoom à la con pour se la péter "rock'n'roll", l'image de ce DVD continue de repousser les limites de la décence que propose Inside Out depuis quelque temps. Les couleurs, la définition, les cadrages sont abomifreux. Surtout ces derniers. Non mais vous vous rendez compte ? C'est la première fois en dix ans qu'un certain musicien remet les pieds sur une scène, et aucun caméraman n'est foutu de le cadrer correctement ! La seule image en gros plan qu'on ait de lui, c'est une tâche de blanc brûlé ! Totalement impardonnable, tant musicalement l'évènement auquel on assiste est improbable, inattendu et énhauuurme. Mais laissons tomber l'image, qui de toutes façons a fait de même avec nous, et revenons justement à la musique elle-même : énorme, c'est aussi quelque part comment on pourrait qualifier le groupe ce soir-là.
Drivé par un public totalement hystérique, fan de la moindre note, Fates Warning, qui est pourtant alors dans une position critique (à l'heure qu'il est le groupe est peut-être décédé, allez savoir), donne un concert franchement digne d'intérêt. Les excellentes chansons s'enquillent les unes après les autres, et si chacun pourra hurler après sa chanson favorite qui manquera forcément (moi c'est Something From Nothing), et qu'il n'y a aucun extrait de la période 80s, on a quand même droit à une sorte de best-of au rythme imparable. Bien qu'auteur de fausses notes parfois éprouvantes, Ray Alder chante tout ce qu'il peut avec son sens aigü du pathos, une émotion à vif qui le rapproche des "nouvelles chanteuses françaises" (avec leurs défauts aussi, oui oui), tandis que ses compères font de leur mieux, notamment Joey Vera, le fidèle bassiste qui se la donne grave pendant tout le concert. Impassible, concentré comme un pack de Candia, Jim Matheos n'a qu'un seul et unique but : respecter fidèlement ses propres compositions, souvent alambiquées, laissant aux autres le soin de faire le spectacle.
Et la batterie, vous inquièterez-vous ? Il est vrai que la principale caractéristique de Fates Warning depuis "que ça marche", c'est d'avoir mélangé du metal bien gras, bien costaud, avec un batteur exceptionnel, Mark Zonder pour ne pas le citer, très fin et subtil, bien loin des gros boeufs à la Mike Portnoy ou Mike Mangini qui parsèment le petit monde du metal prog. Et quel meilleur choix pour le remplacer au charleston, pardon, au pied levé, que Nick D'Virgilio ? Apportant sa sensibilité jazzy, il fait office de backup de luxe, et fait comme d'habitude des merveilles, se trompant rarement et ne tirant jamais la couverture en partant dans des délires poum-tchikatchikapoum-tchac usuels. Excellent concert, musiciens remarquables, il ne manquait qu'une surprise. Elle est venue, et quelle surprise ! Alors qu'un pauvre synthé inutilisé se morfondait depuis plus d'une heure sur le côté de la scène, il se vit d'un seul coup branché et allumé... et une étrange et vibrante rumeur commence à parcourir le public, et vous l'entendez, et vous la ressentez, puis vient, timide, la première hésitation d'un spectateur... "Kevin ?". Dix secondes plus tard, tout le public hurle "KE-VIN !" et le doute n'est plus permis : Kevin Moore, Dieu vivant du synthétiseur à grain et du bon goût, est venu jouer sur un titre, et quel titre ! Riche en émotions fortes, Still Remains vous foutra des frissons dans le dos. Rendez-vous compte, vous avez sur la même scène Nick D'V et Kev'Mo qui jouent ensemble ! Et malgré tout ce que vous pourriez craindre, c'est réussi, fin, beau. Les miracles existent, vous en avez un pile là, devant vous.

Histoire de faire retomber la sauce, parlons un peu des bonus. Gniark gniark gniark. D'habitude, les bonus, c'est pour en donner plus, pour prolonger le plaisir. Ici, dix minutes après avoir connu une petite forme d'extase musicale, on va se recasser la binette façon mâchoire on the trottoir. D'abord, nous avons deux titres live bonus avec, on en parlait justement, Mike Portnoy. Grand fan de Fates Warning, sûrement beaucoup plus que NDV d'ailleurs, il ne va bien sûr pas massacrer les chansons, mais force est de constater que son style flamboyant ne convient pas du tout aux compos ouatées de Matheos. Enfin ça, c'est si vous arrivez à décrypter ledit bonus dont le son est d'une médiocrité qui fait froid dans le dos, accouplé à une image en 16/9 non désanamorphosé et piteusement floue, filmée du pire endroit possible, et faisant douter de la progression qu'il y a eu entre le ZX81 et le MPEG4. Pour finir, des répétitions moyennes (du sympa et du très mauvais), une émission en bulgare non sous-titré (mais bien sûûûr), et trois autres titres lives avec Ray Alder malade qui pousse un incessant vagissement de fausses notes à faire peur à Enrique Iglesias, une horreur comme vous en aurez rarement entendu, heureusement pour votre santé auditive. Par un coup de bol extraordinaire, Alder était en forme le jour du vrai concert, ses copains aussi, et ont donc donné le concert trop court mais aussi sympathique qu'accessible que vous tenez dans vos mains. Ne vous attendez à rien d'autre, c'est regrettable mais après tout c'est tout aussi bien comme ça.

qui vous a présenté ici sa plus mauvaise fin d'article de toute sa carrière, et haut la main.

20 février 2005 - Gagarin 205 (Athènes, Grèce)


01. One
02. A pleasant shade of grey III
03. Life in still water
04. Simple human
05. Heal me
06. Pieces of me
07. Face the fear
08. Quietus
09. Another perfect day
10. A pleasant shade of grey XI
11. The eleventh hour
12. Point of view
13. Monument
14. Still remains
15. Nothing left to say
16. Another perfect day - Bonus
17. The eleventh hour - Bonus


Ray Alder - Chant   
   Jim Matheos, Frank Aresti - Guitare
Joey Vera - Basse   
   Nick D'Virgilio, Mike Portnoy - Batterie
Kevin Moore - Claviers