Groupe d'enfer (c'est le cas de le dire), son 5.1 du concert, folie douce sur tout le DVD |
Note globale |
Image du concert catastrophique, zone 1 exclusivement |
Editeur
: Rhino
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Durée
totale : 2 h 16
(Ils ont confondu pour les clips "1 h 20" et "120 minutes". Bon, ils ne sont pas publiés dans "Science Today", non plus.) |
- (PCM) Image NTSC |
Rien |
Si les clips sont relativement bien conservés, y compris les premiers, on ne peut pas en dire autant du concert de 1990 qui est affreux, avec de la fumée, des flashes et des caméramen qui apprenaient visiblement leur métier en live eux aussi. | ||
PCM énorme, et 5.1 qui sera soit surprenant (concert), soit un peu trop artificiel (clips). Bon, mais aurait pu être encore meilleur. | ||
Si vous ne connaissez pas ce groupe, vous allez vous régaler : c'est que du mythique et de l'efficace en même temps. Le concert est géant, les clips marrants et/ou soignés, c'est excellent quoi. | ||
Non seulement rien, mais vous gagnez en plus le droit de pucer ou dézoner votre lecteur : bonne chance ! |
Depuis l'invention du DVD (qui remonte quand même à une petite dizaine d'années), il existe une convention tacite qui fait que tous les DVDs de films X (Fesse No More ?) et musicaux sont en zone 0, c'est-à-dire lisibles sur tous les lecteurs dans le monde. Celà tendrait à prouver que le sexe et la musique sont les deux seuls sujets réellement universels (ça tombe bien, j'aime les deux !). Sauf que de temps en temps, nos chers amis Américains font leur petit caca nerveux et sortent quelques-uns de leurs fleurons musicaux uniquement sur leur territoire, en zone 1, illisible ici en Europe, vieux continent de grabataires puants qui ont toujours été jaloux de la réussite incontestable, de l'ouverture d'esprit et de la franchise sans pareille des USA, Mère Patrie de la Paix dans le Monde. Résultat : après Oingo Boingo, et leur magnifique concert d'adieu disponible uniquement outre-Atlantique (ce alors que Boingo n'est pas vraiment connu en Europe), c'est au tour des plus célèbres et plus internationaux Faith No More de voir leur vidéographie digitalisée pour le plus grand plaisir des Ricains, et personne d'autre. Merci et bravo. | |
Donc,
cette chronique est réservée à ceux d'entre vous
qui violent la loi (eeeeeeeh oui !) en utilisant un lecteur dézoné.
Les autres, barrez-vous. Ou enfreignez la loi. Car Faith no More, ce n'est
pas qu'un groupe totalement barge, culte, et ce n'est pas que le groupe
non-correct le plus connu et apprécié du grand public, c'est
aussi une furie tant clipesquement que concertement. Ca tombe bien, ce
double programme propose les deux : FNM en live, au sommet de leur gloire,
puis une grosse sélection de leurs clips de toutes les périodes.
Commençons par le live, histoire de nous mettre dans le bain :
c'est géant. Croyez tout ce que vous avez pu lire sur ce groupe,
parce que c'est vrai. Qu'ils sont tuants : c'est clur. Leur cohésion
rythmique, le gros son du clavier, leur interaction avec le public, rien
n'est usurpé. Que leur chanteur est génial et/ou délingué
: tout à fait Thierry. Il possède une voix très particulière,
contorsionne son visage en grimaces délirantes, émet des
sons d'animaux en rut ou chante comme un pur crooner, le tout en finissant
le concert à moitié à poil, mort de fatigue. Quand
on sait que l'un de ses sports favoris était de chier dans la glacière
des premières parties du groupe, on comprend mieux d'où
vient cette énergie : d'une schizophrénie aïgue. Communément
appelée génie.
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Qu'ils étaient au sommet en 90, là aussi ce sera difficile de nier, car même si l'album de 95 m'apparaît comme le plus complet, le plus fou, la période The Real Thing d'où est tiré ce concert reste un grand moment de bargerie partagée. Le public est en transe, hurlant pendant tout le concert comme un damné. Vous pourriez tiquer en voyant la courte durée du concert, mais je vous rassure : ces 10 petits titres suffisent largement. Il y a tous les grands tubes, joués plein pot, plus quelques bêtises permettant à Patton d'exulter. Un mini-best-of en somme, avec une présente scénique comme on n'en a que trop rarement revu depuis. L'image a très mal vieilli, les caméras se bousculent et une horrible fumée envahit tout (l'écran comme la scène), mais vous pourrez parfaitement vous rendre compte de ce que donnait l'apocalypse selon Saint Mike : il se jette par terre, il gémit, il trépigne. | |
Rien
que ce petit concert, certes trop court, vaut l'achat, ce même si
vous connaissiez déjà le CD du même nom - car image
crado ou pas, il faut le voir pour le croire. Mais généreux,
l'éditeur a inclus également une compilation des clips.
Là aussi, accrochez-vous, parce que c'est pas mal barré.
Vous avez un patchwork hétéroclite (un bordel, en français)
de clips sages et moins sages, ces derniers montrant le chanteur (ancien
comme nouveau) sautillant sur place en jappant à la volée,
entouré d'images d'incrustation pas mal siphonnées, les
réalisateurs étant fascinés par les yeux dans les
mains et les poissons volants qui explosent (damned, Raymond Domenech
serait-il faiseur de clips à ses heures perdues ?), sans compter
leur penchant pour les zombies à la John Carpenter évoluant
dans des décors fluos qui ressemblent à une pub pour Valentine
avec Jim Martin à la place de la panthère. Mais pour les
moins tarés d'entre vous, il y a aussi des clips plus tranquilles,
à l'instar du très connu "Evidence", qui a marqué
les débuts de Patton dans son look "jeune cadre moyen"
(ce n'est pas pour autant qu'il est devenu un gendre idéal, à
moins que vous aimiez que votre beau-fils se trimballe le willy à
l'air pendant les manifs), ou encore ce Last Cup of Sorrow, très
sympathique hommage au Vertigo d'Hitchcock, et proposant en prime une
apparition de l'adorablement ravissante Jennifer Jason Leigh. Bref, il
y en a pour tous les goûts aussi bien musicalement que visuellement,
et on ne s'ennuie pas vraiment à regarder tous ces clips, chose
rare pour une anthologie de scopitones.
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Techniquement, vous aurez du plutôt bon : la vidéo des clips est relativement précise, notamment la définition et les couleurs de Evidence. Même les premiers clips ont miraculeusement survécu. Par contre, le live est, comme on l'a vu, immonde - mais sa vision indispensable, une sorte de torture qui devient rite de passage. Côté son, on appréciera déjà la présence d'un PCM rendant la musique originale de façon fulgurante (vous pouvez jeter à la poubelle votre CD de Brixton sans regrets), ainsi qu'un 5.1. Bon, celui-ci est artificiel et il faut l'avouer un peu décevant, surtout pour les clips de "Album of the year" où on pensait que la spatialisation aurait été plus évidente. Il n'y a rien de catastrophique non plus, c'est juste qu'on est loin de ce que des Peter Gabriel, The Tea Party ou Steely Dan ont pu faire dans ce domaine (en revanche celui du live est surprenamment meilleur avec une belle présence des claviers sur l'arrière). Et, mais je pense que c'est évident, la principale caractéristique de ce double DVD est son appartenance à la secte néfaste et nauséabonde des DVD musicaux zone 1 only. C'est d'une stupidité qui confine à l'autoaliénation mentale, mais c'est hélas la sombre vérité. Après un tel camouflet, comment pouvez-vous encore avoir foi en les éditeurs ?
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