Belle image pour un stade magnifique, torrents de larmes au rendez-vous, et un sacré rythme digne des plus grands groupes de rock de tous les temps |
Note globale |
Si vous en voulez plus, faut prendre une guitare et chanter vous-même |
Editeur
: Sony / BMG
|
Durée
totale : 1 h 58
|
- (PCM) Image PAL |
Ben rien... Mais rien, quoi. Comme plein de trucs, mais à l'envers. |
Pas grand-chose à redire : les tons ocres sont beaux, la réalisation nerveuse mais pas idiote, le montage capte les moments d'émotion et le public, il manque juste le côté grandiose de la scène mais ce n'est pas grave du tout. La version Blu-Ray est encore le cran au-dessus. | ||
Note punitive car le 5.1 est bien trop timide face aux 86.000 choristes qui auraient dû remplir votre salon. Mais si vous vous rabattez sur la stéréo, vous aurez tout ce qu'il faut, y compris des basses bien pétaradantes. | ||
Parfait équilibre entre tous les albums alternés comme il faut, énormes tubes étendus comme un chewing-gum, retour sur scène de monstres sacrés, et énormes moments d'émotion. On pourra rétorquer qu'il manque quelques titres, mais pour une fois on ne s'en plaindra pas trop. | ||
Encore une chance qu'il y ait un boitier. Vu la radinerie du truc, on se demandait si... |
Il existe une mode depuis quelques mois dans le monde merveilleux des DVD... et pas que musicaux... c'est le DVD sans aucun bonus, ayé, fini, on montre pas du doigt et tu rentres dans ta niche. Sur le principe, c'est rétrograde, on est d'accord. Le souci, c'est qu'en cette belle (hem) année 2008, une autre mode s'est greffée sur la première : le DVD qui tue. Exemple : 3 h 10 pour Yuma. Pas un atome de bonus, pas même une bande-annonce... mais image et son qualité cinéma. Imparable, on n'a rien à dire ; car à force d'acheter des coffrets avec 15 DVD et 48 heures de bonus, on finissait par oublier l'essentiel : que le programme principal soit bon. Pour les Foo Fighters et leurs deux soirées au nouveau stade de Wembley, plein comme un Polonais, nous avons donc une image aussi belle que possible, du son et même pas en DTS, et absolument rien d'autre. Il fallait donc que le film en lui-même soit exceptionnel, et par essence que le concert l'ait été. Et pire encore. Que le groupe le fût. | |
Au
départ, ce n'était pas gagné d'avance. Foo Fighters,
pour les deux du fond qui suivent pas, est le groupe de Dave Grohl, ancien
batteur de Nirvana. Il y délaissa les fûts pour devenir chanteur
et guitariste. A sa création, il y avait donc de quoi avoir peur.
Les fans de Nirvana pensaient que Grohl aurait forcément
moins de talent que Kurt Cobain, les autres pensaient qu'il en aurait
encore moins. Tremblez, mortels (schlika schlika) ! Pourtant, une
quinzaine d'années plus tard, le groupe est toujours là,
il jouit d'un succès public énorme sans que le chanteur
se fasse un trou dans la tête, et il remplit deux jours de suite
le tout nouveau et immense stade de Wembley. Et quand on vous dit Wembley,
vous pensez à qui ? Mudhoney, les Pixies, les Meat Puppets ? Non,
plutôt Queen, Muse ou Genesis, l'exact opposé (voire l'ennemi)
de la génération grunge. Alors quand Grohl avoue qu'il réalise
là un rêve, on se doute que quelque chose cloche. Et la découverte
des chansons ne laisse aucun doute : visiblement, l'approche "less
is more" ne convient plus à Dave Grohl, qui de plus en plus
préfère les mélodies chaloupées, les rythmes
plus metallisés, les churs pop et les refrains grandiloquents.
Bref, des chansons épiques. Avec un petit côté Led
Zep (ta tiiiiiinnnnn ?).
|
|
Et comment mieux débuter le concert que par un chef-d'oeuvre corroborant ces propos ? Le dernier album des Foo, Echoes Silence Patience and Grace, constitue un summum dans leur avancée vers une pop-metal accessible et chaleureuse, et The Pretender avec sa mélodie ravageuse en est un magnifique exemple. Si la perfection du studio n'est pas atteinte, cette chanson va donner le ton pour tout le reste : ça va jouer fort, grosses guitares, grosse batterie, gros son, chanteur capable de brailler, refrains repris en chur par tout le stade, bref du rock. Mais à la Springsteen ou à la Pearl Jam, les deux références qui viennent le plus à l'esprit en regardant - non, en vivant - ce concert. Le rythme d'enchaînement des chansons est génial, il n'y a que du tube, ça ne retombe presque jamais, les chansons sont étendues jusqu'à trois fois leur durée... (Led Zep ? Ta.. tin tin.. tin tsoiiiiinnnn ?!). Et en regardant ce disque, on en vient à se dire qu'à part le concert de réunion de Luna Sea, ça faisait longtemps qu'on n'avait pas eu entre les mains un VRAI DVD de ROCK. Le manque absolu de bonus ne fait que confirmer l'impression : we are Foo Fighters, and we play rock'n'roll, et tant pis si ça vous plait pas. | |
Et
pour ne pas plaire, il faudrait faire la fine bouche tant le groupe a
mis le paquet. Certes, Grohl n'est pas toujours super-juste, mais il est
convaincant dans tous les domaines. Certes, le son 5.1 n'est pas à
la hauteur des attentes : ne vous fiez pas à l'intro tourbillonnante,
le son surround manque cruellement de vie à l'arrière, surtout
avec un tel public qui méritait tous les honneurs. Certes, les
ultra-fans seront outrés de voir qu'il n'y a aucun titre du premier
album, alors que certains avaient été joués l'un
des deux soirs. Premier album qui est le seul ayant vraiment des rapports
musicaux avec Nirvana : que tous ses extraits aient été
virés du DVD, certains crieront au scandale ; moi j'appelle ça
un aveu. A part ces détails, vous avez une image excellente, avec
quelques coups de grisou pour faire rock mais rien d'alarmant (le Blu-Ray
semble encore meilleur), un son stéréo qui dépote,
et un public qui se laisse prendre au jeu jusqu'à en faire fondre
en larmes notre Dave. Qui déclare vivre le plus beau jour de sa
vie.
|
|
Et il y a de quoi. Il a réussi à complètement effacer son passé de batteur Nirvanesque. Il a pu souder un groupe carré et enthousiasmant (ce Taylor Hawkins, quelle machine de guerre ). Il s'est affirmé en tant que compositeur à part entière, et si 86.000 (times 2) personnes se sont déplacées, c'est bien pour le voir, LUI, et pas son passé. Ce sont ses chansons, les My Hero et autres Everlong, qui sont reprises en chur avec une ferveur à vous tirer les larmes de les noeils. Et comme si ça ne suffisait pas, il a pu se permettre d'inviter deux stars qui en quelque sorte l'adoubent (NDPerceval : le chevaliérisent) en direct. Et pas n'importe qui : John Paul Jones et Jimmy Page. Bref, Led Zeppelin quoi (ta tiiiinnn !!!). Ce sont donc Taylor Hawkins (quel coffre !!!) et lui-même qui vont devenir le nouveau Robert Plant, le temps d'une chanson. Quel rêve de gosse peut être aussi ultimement extravagant ? Nos deux papys s'en tirent pas mal du tout, ils ont gardé la classe, mais le plus grand compliment que l'on puisse faire, est que Grohl n'avait pas besoin de Jones et Page pour faire de ce DVD une pièce de choix. Ca ne fait que la rendre encore plus ultime. Alors non, il n'y a pas d'orchestre philharmonique, il n'y a pas 8 couches de synthés en DTS, il n'y a pas 2 heures d'interviews sous-titrées en moldave, il y a juste un putain de groupe de rock qui joue fort des chansons hurlables à l'unis(s)on. Et je ne peux pas mettre moins de neuf à un disque qui m'a fait verser ma petite larmichouille pendant 5 minutes. Le temps d'un Best of You qui, l'espace d'une chanson et d'une fin de soirée incroyable, est devenu le Best of Us All. Et
|
Juin 2008 - Wembley Stadium (Londres) |
01.
The pretender |
Yes indeed, I look like Clapton that much... |
Dave
Grohl - Chant,
guitare, batterie
|
Taylor Hawkins - Batterie, chant, choeurs |
Nate
Mendel - Basse,
choeurs
|
Chris Shiflett - Guitare, choeurs |
Jessy
Greene - Violon, violoncelle, choeurs
|
Drew Hester - Percussions, triangle (!!) |
Rami
Jaffee - Claviers, Mellotron (eh ouais), accordéon
|
Pat Smear - Guitare, choeurs |
Jimmy
Page - Guitare
|
John Paul Jones - Basse |