Incroyable Steve Vai, un concert très hétéroclite, parfait pour débuter dans le metal instrumental, on rit beaucoup aussi |
Note globale |
...Mais rit-on avec Yngwie, ou DE Yngwie ?!? |
Editeur
: Epic
|
Durée
totale : 1 h 43
(+ multi-angles pour les gratteux) |
- (PCM) Image PAL |
Tourbook
(2 min PCM) |
Tout est moyen tendance bon : montage, couleurs, cadrages, définition... Pour du 2003 c'est un peu limite mais si la musique est intemporelle, ce serait sympa de faire semblant que la vidéo le soit aussi. | ||
De même pour le son ! C'est un peu brouillon et le 5.1 est comme d'habitude plus gadget que génial, mais ça a la pêche, on entend bien les différences entre les guitares, et le public est pas trop mal. | ||
Satch : best-of. Yngwie : best-of (pas dur). Vai : pas un best-of, mais le meilleur de, nuance. La jam : best-of du best-of. Pour les amateurs de guitare, de bon rock ou de pitreries, excellent. | ||
Rien de transcendant. Du gadget. Sympathique, mais du gadget. Dommage, un commentaire audio du duo des non-joueurs disant du mal de celui qui joue, c'aurait été mythique !!! |
7 ans (de réflexion ?) après le premier G3, les gratteux fous délivrent un second DVD propice aux exploits pyrotechniques sur 6, 7 ou 12 cordes. Vous connaissez désormais le principe : Joe Satriani et Steve Vai, deux légendes de la guitare s'il en est, invitent un troisième virtuose pour donner trois mini-concerts séparés, puis finir par un buf sur des grands standards du rock. Cette fois, c'est le suédois Yngwie Malmsteen qui s'y colle, prodige de la guitare baroque, admirateur acharné de Ritchie Blackmore et Jimi Hendrix, et... restons-en là pour l'instant. Trois guitaristes donc, réunis dans le Colorado pour une réunion au sommet, dans une ambiance bon enfant, avec pour but une avalanche d'acrobaties diverses. Jusque là, rien que de très banal. | |
Une
fois le DVD entre les mains, une plaisante surprise saute aux yeux : la
durée. Certes, le concert n'est toujours pas complet, mais Epic
propose quand même plus de titres que dans les autres disques. Assez
pour que les trois concerts séparés de chaque guitariste
fassent office d'introduction. Ca tombe bien, c'est exactement sous cet
angle que notre Live at Denver se montre le plus intéressant. Joe
Satriani est le premier à passer à la casserole : décevant
en 1996, il revient beaucoup plus en forme ici, délivrant un mini
best-of enfin pertinent : le boogie, le Extremist, un peu d'acoustique,
du bruit, tout y passe, le Ex-Satchis en 5 volumes. Au tour de Steve Vai
: trois titres certes, mais quelle magnificence ! Car le "double-premier"
est une merveille qui vaut à elle seule l'achat de ce disque, un
instrumental délicat doublé d'une chanson prog pleine d'émotion,
où en prime Steve nous gratifie de sa belle voix.
|
|
Dans cette équation, restait l'inconnue Ygnwie Malmsteen. Logiquement, si les deux premiers concerts donnent un aperçu très représentatif des musiciens, le troisième devrait l'être tout autant, pas vrai ? Ce sera effectivement le cas. Hélas. Efflanqué d'un fûtal en cuir type broie-couilles, prenant des poses rock à deux balles toutes les trois minutes (ça fait cher le cachet), dégueulant des torrents de notes baroques (et bas-rock) jusqu'aux confinements de l'autoérotisme, et terminant son set par la débile destruction du matériel (idée à la con par excellence), Malmsteen donne un récital de 20 minutes qui vient parfaitement confirmer sa double réputation : oui, il est un immense virtuose de la guitare néoclassique, et oui, si c'est un dieu de la guitare, c'est certainemement Bacchus, le dieu du vin, tant il saoûle. 80% du set est axé sur le début de carrière du prodige suédois, et vous ne verrez pas un pet de différence lorsqu'il passe au nouveau morceau : ces 20 minutes sont complètement représentatives de l'oeuvre intégrale de Ygnwie, et malheureusement, nombre d'entre vous choisiront sûrement de s'en contenter. | |
La
jam de fin est elle aussi un joli résumé. Une reprise de
Neil Young et deux d'Hendrix : classic rock au dernier degré, mais
avec trois branleurs de manche au pouvoir. Trois ? Disons deux et demi.
Notre Malmsteen passe le set ENTIER (une demi-heure !) à déverser
des cascades de gammes chromatiques, et la spatialisation isolant parfaitement
les trois gratteux, vous aurez sur votre droite un bourdon pinté
au Beaujolais qui tente de forniquer votre store à lamelles, tandis
qu'ailleurs deux gaillards tentent de faire simplement de la musique.
Plus drôle, la façon qu'a Malmsteen, en plein milieu d'un
solo à trois, de se barrer sur le devant de la scène pour
faire ses pitreries et voler la vedette. Ca fait rire les deux autres,
et ils ont bien raison : on ne va pas en pleurer ! Le seul regret est
d'entendre le grizzly nordique vociférer du Hendrix : le garçon
possède une jolie voix blues, et il devrait l'utiliser plus souvent
au lieu de scalloper des guitares à dix mille balles qu'il va de
toutes façons détruire en bon chenapan.
|
|
Le reste du package n'est guère différent des habitudes du G3. On retrouve la même image relativement propre et réalisée sans trop de panache (c'est pas du Michael Bay), le même son stereo PCM très précis, et le même 5.1 qui ne spatialise absolument rien mais laisse respirer sur les arrières une réverb énorme. Les bonus sont également facultatifs : trois biographies, pas mal et un peu sensationnalistes, une "fretcam" (gros plan guitare sur trois morceaux que de toutes façons vous ne saurez jamais jouer), et un scan du tourbook qui sert de deuxième générique. L'intérêt principal n'est donc ni technique ni frivole, mais bel et bien le programme principal, ou plutôt les programmes principaux : d'abord de l'action, ensuite de l'émotion, puis du rire, et au final tout explose dans un énorme bordel. Tiens, au fond je me demande si c'est quand même pas Michael Bay le réalisateur...
PS : A quand un G3 en DVD avec le si gentil et si doué Patrick Rondat, histoire de monter la qualité d'un cran définitif ? |
20 octobre 2003 - The Fillmore Auditorium (Denver, USA) |
Joe
Satriani |
Joe
Satriani - Guitare,
chant, harmonica
|
Steve Vai - Guitare, chant |
Yngwie
J. Malmsteen
- Guitare, chant
|
Jeff Campitelli, Jeremy Colson, Patrick Johansson - Batterie |
Matt
Bissonnette, Billy Sheehan - Basse
|
Galen Henson, Dave Weiner - Guitare |
Tony
McAlpine - Guitare,
claviers
|
Jocke Svalberg - Claviers |