Le son entièrement remastérisé et ca s'entend, une inventivité folle |
Note globale |
Quelques clips au goût parfois douteux |
Editeur
: Warner Music Vision
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Durée
totale : 2 h 37
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- - Image PAL |
Menus
animés et crédits soignés |
Certains clips sont vraiment abîmés, la plupart ont de toutes façons un grain assez prononcé, et inévitable vu la complexité des réalisations. Mais c'est du bon boulot vu l'état des masters. A noter le 16/9 sur de rares clips tournés en 1.85. | ||
La piste stéréo vaut à elle seul l'achat même si vous avez tous les albums, le DTS est d'une perfection délectable. Le 5.1 est presqu'aussi bon mais sature un peu, compression oblige. | ||
Un bon best of "commercial" qui possède un regain d'intérêt grâce au remix stereo franchement bandant. Par contre il manque forcément des extraits de I, II, III, IV... | ||
Des trailers sympas, un live inédit à la qualité vraiment mauvaise, et surtout, surtout, des commentaires d'époque de tous les clips, sous-titrés en plus. C'est le seul bonus vraiment intéressant mais il tue. |
Une chose est sûre : Peter Gabriel ne doit pas aller bien dans sa tête. Quelque part, il doit avoir les synapses qui se touchent, le domino dévissé, l'araignée à l'envers. Chanteur hors du commun, grand génie des shows et de la pop synthétique worldisante qui n'appartient qu'à lui, son succès incompréhensible (au vu de son oeuvre somme toute bien plus hermétique qu'une Britney... qui elle n'est plus hermétique depuis l'âge de onze ans, bref...), son succès donc, est dû en très majeure partie aux clips hallucinants qu'il a livrés à des chaines de télé à l'époque pas encore lobotomisées et ravies de passer 10 fois par jour des images inédites et captivantes. Seulement voilà, loin de moi l'idée de dire du mal de l'oeuvre clipesque du Gab, au contraire, mais je dois vous prévenir que vous devrez ranger vos goûts proprets au placard. | |
Le
premier clip de Gab que j'aie vu fut également le premier clip
que j'aie vu point barre : Shock the Monkey. Mélange d'esthétisme
blanc et bleu-gris très sympa, de mouvements de caméra élaborés
et d'images saisissantes, il donne le ton pour ce qui va suivre : Gabriel
aime choquer, interloquer et ravir à la fois. Parmi ses nombreuses
qualités, le DVD nous propose avant presque chaque clip une mini-interview
(à la manière de Sandra, mais ici uniquement avec des reportages
d'époque, ce qui est exceptionnel) et on se rend compte que Peter
Gabriel est fou. Là où un Goldman refuse de passer plus
de deux jours en studio pour un clip, la moyenne d'un tournage chez Gabriel
est de UN MOIS. Vous avez bien lu, un mois. Un long-métrage lambda
(pas un blockbuster) dure entre six à huit semaines; lui met la
moitié pour donner cinq pauvres minutes. Mais il faut reconnaître
que, mauvais goût mis à part, le résultat est souvent
ahurissant. Des clips comme Sledgehammer, Steam ou le pullullent Digging
in the Dirt sont de vrais trésors d'ingéniosité,
Peter passant par tous les états et toutes les couleurs possibles.
Les techniques d'effets spéciaux utilisées sont nombreuses
et variées, et souvent avant-gardistes, et c'est les yeux écarquillés
qu'on regarde une fraise mûrir, un visage se décomposer,
ou, moins classe, des poulets morts danser (merci David Lynch) et une
maison chier. Non, il n'y a pas d'erreur dans la phrase précédente
!
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Dire qu'on attendait ce DVD avec impatience est un doux euphémisme (tout comme dire que j'utilise cette expression trop souvent, d'ailleurs...), mais si on se souvenait de quelques images chocs (Gabriel dans le train sur Steam, le train DANS Gabriel sur Sledgehammer, le Gab qui croise les bras sur un toit de bagnole dans Shock, encore le Gab qui a la gaule comme pas permis sur le très moyen Don't Give Up...), on ne se doutait pas qu'il existait autant de clips ! On trouve même des choses dont on ne se doutait pas : un clip de Passion, par exemple (bien barré d'ailleurs). Le petit gars a tout, tout déballé, sans complexes, même les premiers clips d'une qualité technique et artistique affligeante mais préconisant déjà l'univers noir, onirique et fantasmagorique des oeuvres suivantes. D'ailleurs si Play risque de mettre pas mal de gens mal à l'aise au niveau image, ca reste au niveau son une sacrée expérience, car ce DVD peut être également considéré comme un énième best-of, dont la tracklist est d'ailleurs bien plus pertinente qu'au premier abord. | |
Parlons
du son, justement. Rien que pour lui, les fans doivent se jeter sur l'objet.
Nous trouvons effectivement plus de la moitié des chansons dans
leur version vidéo, donc chaque fois soit légèrement
remixée, soit avec des paroles en plus, des sons en moins, bref
des petites raretés qui feront plaisir à ceux qui connaissent
les albums à la note près. Et surtout tout a été
l'objet d'un remastering. Et pas qu'un peu : la piste DTS est savoureuse
à souhait, fourmillant de mille détails, largement au niveau
de qualité qu'on attendait du Gab. Et si vous n'avez qu'une simple
chaine stéréo, ne partez pas : la piste adéquate
est une véritable merveille. Le son est très lourd, la production
éclatante, vous entendrez plein de détails hyper-spatialisés
que vous n'avez jamais entendu sur disque (et pour cause, certains ont
été rajoutés), et sur une chaine moyenne vous avez
déjà un effet Surround exceptionnel. Pour être bref,
le son est aussi épatant et soigné que l'image l'était
déjà à son époque. Voici un DVD de clips qui
techniquement en remontre à bien d'autres pourtant plus récents.
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Les bonus ? On parle ici d'un DVD du Gab', vous vous attendiez à un amaray pourri peut-être ? Non non, on a droit à des choses, anecdotiques mais présentes. D'abord, une fonction juke-box. Qui fonctionne. Partout. C'est assez rare pour être souligné. Ensuite des bandes-annonces des DVDs du Gab, et ces bandes-annonces sont de véritables pépites du genre. Et puis un bootleg du DVD enregistré en 2004, une rendition de "Games without frontiers" où, soyons honnêtes, si l'image est le "produit fini", ce ne sera pas la peine de se précipiter tant c'est laid. Mais honnêtement, les vrais bonus, ce sont les reportages d'époque (même trente secondes, c'est exquis), et cette "bande" sonore qui mérite bien son patronyme. Les fans ne peuvent pas passer à côté; si certains clips un peu extravagants vous gênent, et c'est compréhensible, éteignez la télé et montez la chaine, vous allez redécouvrir certains chefs-d'oeuvre de la pop progressisante comme vous ne l'avez jamais entendue et pour cause. Ah, j'oubliais, le DVD est livré dans un packaging moche mais bluffant (j'y ai cru) et un livret beau et informatif qui montre que décidément, depuis son "retour" (avec Up ? ou avec Ovo ?), l'ange Gabriel ne se moque pas du monde. | |
1977 - 2002 |
01.
Father, son |