Mandylion en intégralité, la fraîcheur d'Anneke

Note globale


Groupe encore un peu vert, son stéréo abominable et image en service minimum

Editeur : Century Media
Durée totale : 1 h 27

-

Image        PAL

Clips de Liberty Bell et Leaves (inclus dans le programme principal)
Discographie ultra-simpliste

Celle-là on vous l'a pas faite souvent : un 4/10 punitif ! Car il faut avouer que le résultat final aurait pu être vraiment, largement, completement, ChristineBravoElleAimePasLesAdverbesment pire. Mais bon, 4/10 car le tout est quand même le degré zéro de l'implication artistique...
Là par contre c'est un 4/10 très mérité, et limite gentil. Parce que la stéréo est simplement abominable. Alors comme d'habitude chez cet éditeur, le 5.1 est inexplicablement meilleur, boosté à mort, mais il ne peut pas cacher les grosses lacunes de l'original. Pas foncièrement glop.
Oui, ça parait bizarre une note pareille. Mais dites-vous que vous avez Mandylion en live intégral. Et ça, vous ne le verrez pas tous les jours. Sinon oui, on a connu Gathering bien plus en forme, mais il faut être honnête, ce n'est pas inécoutable ; juste touchant.
Deux clips fondateurs, une discographie très moyenne. Vous avez vu ? J'ai mon brevet du Politiquement Correct avec mention "pillosité anale enclosée dans une cavité prémaxiliaire".

Les photos de jeunesse ne plaisent jamais aux gens qui sont dessus. On possède tous dans nos tiroirs de vieux polaroïds passés avec notre ancienne coupe de cheveux, nos anciennes lunettes, nos anciennes fringues, et nos chers boutons. La seule raison pour laquelle on n'a pas encore brûlé toutes ces atrocités, c'est qu'on trouve toujours des proches qui s'ébaudissent devant la touchante naïveté des clichés, qu'ils représentent une époque qu'on ne doit pas renier, que c'est une partie de notre évolution en tant qu'être humain, et j'en passe. Ils s'en foutent eux, ils sont pas dessus ! Et voilà comment le portrait, la bouche de travers à cause de l'appareil, le mullet avec les côtés du crâne rasés, le sweat-shirt orange et les lunettes carrées se transmettent de repas de famille en album Facebook, au lieu d'aller là où est sa place : dans le barbecue. L'art fonctionne de la même manière et certains renient leurs premiers méfaits. C'est le cas de Gathering, qui doit vivre avec sur la conscience le poids de ce premier DVD non assumé.
Il faut dire que ce disque s'inscrit dans la plus pure lignée des VHS-de-metal-retranscrites-telles-quelles comme ont pu connaître des Anathema, My Dying Bride et consorts, par contrat obligés de voir apparaître dans les bacs des DVD dont la qualité est souvent indigne de leur talent actuel. Ce qui serait unilatéralement condamnable si ces vieilleries ne faisaient pas office de témoignage d'époque. Ainsi, nous avons ici un aperçu de ce qu'était Gathering quand leur succès venait juste d'éclore, qu'ils avaient encore deux guitaristes, et qu'ils n'avaient pas encore versé dans l'expérimental. Difficile de refuser un petit coup d'oeil, que le groupe soutienne cette sortie ou non.
Le DVD propose donc deux clips et deux live de 40 minutes chacun, le premier en plein jour et en festival metal, le second en salle donc avec un plus grand contrôle. On va passer vite sur les clips, sympathiques, tenant à 90% sur la beauté d'Anneke - sa beauté intérieure, celle qui jaillit à travers ses yeux dès qu'elle se met à chanter. Le reste, c'est l'intégrale de l'album Mandylion, avec quelques redites, deux extraits de Nighttime Birds (qui définitivement ressemble trop à son prédécesseur, qualité incluse) et rien d'autre puisque le groupe était réticent à proposer des extraits de leurs premiers méfaits. Une façon donc concrète et officielle de découvrir comment The Gathering est devenu la révélation de l'année puis plus tard un groupe si incontournable. Il faut dire que les chansons de Mandylion ne sont pas ce qu'on a fait de plus mauvais dans le genre gothique atmosphérique, et que c'est pratiquement impossible de résister au charme médusant, à la joie de vivre extravertie d'une Anneke toujours souriante, bondissante, faisant de l'air-drum et délivrant, malgré quelques couacs, des lignes de chant d'une beauté formelle sidérante.
Las, on comprend pourquoi le groupe a tant fulminé à la sortie de ce In Motion. Si la petite Hollandaise était déjà prête à accéder au star system, ce n'était pas encore le cas du groupe qui, malgré des arrangements d'une cohérence rare à l'époque, tâtonne encore et joue de façon souvent "sloppy", hésitante. C'est particulièrement flagrant sur les deux interprétations de Strange Machines, dont le groove central semble poser un problème majeur dans la conscience de chaque instrumentiste : alors, binaire ou ternaire, ce rythme ? Batteur et clavier ont choisi, bassiste et guitaristes aussi... On est évidemment très loin de la perfection du sublime A Sound Relief, qui reste encore aujourd'hui un modèle de DVD musical à tous les niveaux, mais ces hésitations, ces plantages, ce côté semi-amateur seraient plus touchants qu'autre chose si la technique n'était pas aussi cruelle.

Car là aussi, on est très très loin d'un Sound Relief. Les images sont étonnantes côté définition pour de la vidéo, hâtive elle aussi, de 1996, mais la réalisation est souvent aux abonnés absents, les cadreurs semblant souvent s'en cogner royalement, surtout le second concert (cette remarque ne s'adresse évidemment pas au petit saligaud qui a été payé pour filmer Anneke en gros plan). Le concert de jour donne l'impression que le groupe est perdu sur scène, celui en salles que le lieu du concert était une cage à lapins (NDBohort : Des jeunes lapins). Le son surtout est totalement indigne de ce qu'on connait de Gathering live ; il est simplement médiocre, avec de nombreuses pertes de signal, une balance mal équilibrée, des guitares grinçantes, et le second concert est carrément miné avec le clavier très en avant et tout le reste enregistré au fond d'un pot de yaourt. Seule la voix surnage, comme toujours. A bien y réfléchir, c'est même la seule chose de véritablement mise en valeur sur ce DVD, pas étonnant que le groupe n'aime pas ce disque, ce n'est pas un groupe qu'on trouve dessus mais le Van Giesbergen Show ! Dommage, mais comme je sais que vous êtes tous amoureux fous de la craquante batave, il vous suffira de faire comme pour vos vieilles photos moisies ; ok, on la garde. Mais on découpe les copains qu'on ne voit plus.


26-10-2010

1996 - Festival Dynamo Open Air (Pays-Bas)
1997 - Katowice (Pologne)


   Dynamo Open Air
01. Eleanor
02. Fear the sea
03. Leaves
04. In motion #2
05. Adrenaline
06. Strange Machines

   Katowice
07. Confusion
08. The May song
09. New moon, different day
10. Mandylion / Sand & mercury
11. Adrenaline
12. Strange machines


Anneke Van Giesbergen - Chant   
   René Rutten, Jelmer Wiersma - Guitare
Hans Rutten - Batterie   
   Hugo Prinsen Geerligs - Basse
Frank Boeijen - Claviers