Technique magnifique, public gigantesque, nombreuses surprises, très beau panorama de leur carrière, et accessoirement tout est sous-titré ! |
Note globale |
Petits coups de mou sur certaines chansons, deux-trois titres un peu redondants avec les autres DVD |
Editeur
: Virgin
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Durée
totale : 5 h 42
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- - Image PAL |
Livret
avec des photos sublimes |
C'est éblouissant au propre comme au figuré. Le gigantisme de la scène, de l'écran et du public est parfaitement rendu, les couleurs sont exceptionnelles, les noirs pas trop mauvais étant donné les conditions de tournage, et les gros plans sur le public sont à en tirer des larmes de joie. Encore une réussite du grand David Mallet, et digne de la sortie Blu-Ray que tout le monde attend. | ||
Excellent, sans faire de merveilles mais tout à fait délicieux. La stéréo est plus chaleureuse, moins mécanique que le CD de la tournée, le 5.1 apporte des spatialisations uniquement sur la batterie et le public mais ouvre grand la porte aux instruments de l'avant, et le DTS rajoute des basses monstrueuses et encore plus de chaleur. | ||
Oh que c'est difficile de noter CA. Si vous regardez la tracklist en-dessous de l'article, ça mérite 5/6 maxi. Mais justement, il y a bien plus que ça, y compris un titre qui n'en a pas (de titre) et qui dure 2 h 30 : la communion. | ||
Un gros documentaire trop long mais passionnant sur bien des points, et plein de petits modules qui le complètent, plus des sous-titres un peu partout et dans toutes les langues. Généreux, copieux même, et tout à fait dans l'esprit des Box Genesis. Ah non, merde, y'a des sous-titres, j'oubliais. |
When In Rome : vous connaissez le dicton. Quand tu es à Rome, fais comme les Romains (conduis en scooter, pisse dans les impasses, envoie tout le monde va fanculo et tutti quanti). Autrement dit : pour te fondre dans la masse, deviens la masse. En ces temps de réunions de vieux groupes (Led Zep, Police, Van Halen), il aurait donc été facile et compréhensible pour Genesis de sortir un The Way we Still Walk, avec un best-of des chansons pop jouées en plus mou. Du reste, à première vue, ce très attendu triple DVD (au packaging chiant à en faire craquer nerveusement un moine Shaolin) a l'air d'une légère fumisterie : un groupe usé ressassant des niaiseries, avec image et son meilleurs que The Way... uniquement grâce au numérique, plein de les gens pour mettre de la ambiance, et basta. Mais il faut toujours dépasser la première couche, surtout chez un groupe aussi extraordinaire, et ce qui avait l'air d'un mauvais DVD s'est transformé en expérience humaine profonde. C'est que ça ne se passe pas n'importe où. C'est à Rome. En Italie. La mère patrie du rock progressif à l'ancienne. Mais surtout, en Italie, on trouve une espèce animale rare : les Italiens. Des bipèdes très bruyants qui se réunissent souvent en nombre, et dont le chant caractéristique est souvent proche des mélopées de Genesis qu'ils connaissent par cur. | |
Ce
concert gratuit fut donc donné sur les ruines du Circus Maximus,
et marqua la fin de la tournée européenne de Genesis. Moment
idéal pour garder une trace de cette peut-être ultime tournée,
dont l'un des points d'orgue était l'inclusion du plus grand écran
géant du monde. Donc qui demande beaucoup de recul, donc un grand
stade, et donc... un paquet de gens. C'est la première baffe que
va vous mettre When In Rome : le public immense, à perte de vue.
Et pour une fois, ce n'est pas une expression : en se reculant aussi loin
que possible, les caméras n'arrivent même pas à filmer
les derniers rangs du public. Une véritable mer humaine, un océan
de visages. On parle d'un demi-million de spectateurs : ça se voit,
et c'est terriblement impressionnant. On y reviendra, à ce public,
mais avant tout que se passe-t-il sur scène ?
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Pas grand-chose, diront les détracteurs. Il est vrai que si la Genèse n'a jamais été le groupe de rock le plus dynamique du monde, ici on ressent quand même le poids des ans, particulièrement sur Phil Collins - pas vocalement, mais niveau punch. Le groupe est très sage, appliqué, et ne se laisse pas déborder par l'enthousiasme lorsqu'il joue de nombreux tubes déjà multi-interprétés en live. Parmi eux, quelques ballades qui feront grincer des dents, mais qui réussissent quand même à tirer leur épingle du jeu : Throwing It... requinqué par un public joueur, et Follow You hissé à bout de bras par les projections sur l'écran géant revisitant toutes les grandes pochettes Genesiennes. Seule Hold on My Heart, d'ailleurs fraîchement accueillie, n'arrive pas à trouver sa place. Autre moment à vide : le duo de batterie. Certes l'âge n'est pas le même, mais quand on compare ce duo à celui récemment offert par leurs dauphins, à savoir Spock's Beard, le gouffre de punch et de créativité entre les deux est béant. On retrouve d'ailleurs un défaut propre aux deux formations : les sons de synthé de Tony Banks ne sont vraiment plus dignes de son talent. Enfin, contrairement à tant de leurs confrères, Genesis a bien versé dans la démesure technologique et les rétroprojections calées au millimètre, mais sans céder aux charmes des bandes en pagaille : ils sont bien en live, et la meilleure preuve en est ce flottement terrible pendant l'extrait de Fifth of Firth, où Tony et Phil mettent une éternité à se caler (d'ailleurs Collins en rigole). | |
Vu
comme ça, effectivement, ce DVD prend des allures de ...And Then
There Were Walkers..., et ce ne serait qu'un gentil petit concert de Genesis,
pas de quoi s'émerveiller. Sauf que ce n'est pas un concert. C'est
une célébration de ce que Genesis a signifié pour
tout un chacun, un tour d'honneur non pas pour se faire du pognon avec
les tubes au ralenti, mais pour évoquer le bon temps passé
avec son public. Et c'est ainsi que ce DVD tape dans le mille. Déjà,
outre le fait que leur son soit toujours relativement massif, on remarquera
que Mike Rutherford, habituellement parent pauvre du mixage, est plus
clair et plus fort que jamais, et que globalement le concert est moins
froid, moins aseptisé que le CD 'Live over Europe' qui pourtant
avait plus d'atouts de son côté. Plus d'atouts ? Voire...
Car un demi-million de gueulards, c'est déjà suffisant pour
réveiller l'attention, mais en prime ce sont des gueulards de
qualité. C'est là que tout se joue. C'est là
que tout est pardonné. Les gros tubes sont repris en (très
gros) chur, certes, mais ce n'est rien comparé aux torrents
d'émotion que procurent les surprises.
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Afterglow, Behind the Lines, Ripples, In the Cage, Los Endos, Carpet Crawlers (sans le rôt de Neal Morse)... Autant de chansons magnifiques reprises par cinq cent mille voix, toutes paroles comprises, et c'est sûrement le point le plus fort de ce DVD : voir des gamines de vingt ans, voire des jeunes mamans de trente, hurler de joie dès qu'une chanson date d'avant leur naissance. Joyau étincelant, Ripples est copieusement applaudie deux fois, une fois par refrain : la première pour remercier le groupe de sa générosité, la seconde pour féliciter Phil d'avoir tenu les notes. Et une bonne moitié de ces gens n'étaient même pas une lueur lubrique dans les yeux de leur père en 1976 ! Plus fort encore, la première partie est parsemée de petites citations de vieilleries cultes, et la réaction du public est des plus émouvantes. Quand le somptueux Cinema Show pointe le bout de sa grandiloquence. Quand la boucle est bouclée avec le final de Duke inattendu et qui prend aux tripes. Et quand au détour de deux accords, tout Rome chante le final de Stagnation : c'est à couper le souffle. Alors oui, on peut trouver le groupe fatigué, moins mordant. Mais sa musique est intemporelle, et c'est précisement ce qu'ils nous prouvent ici, par a + b. |
...Les fans de prog ne sont donc que des vieux chauves à lunettes. N'est-ce pas ? |
Bénéficiant
d'un gros budget, ce DVD a été soigné aux petits
oignons, et c'est son autre arme fatale. Le son est très précis,
la stéréo agréable, le Dolby ouvre sur les arrières
avec la batterie qui se balade parfois dans votre dos, mais surtout le
DTS donne au tout une chaleur et une dynamique jouissives. Il n'y a pas
de spatialisations, ou si peu, mais vos enceintes arrières seront
accaparées par le seul instrument qui en était vraiment
digne : le public. L'image est absolument somptueuse. Les couleurs sont
superbes, la définition classieuse, la compression invisible et
l'écran géant est aussi bien capté que possible.
Dire que ce live devait être un des produits phare de lancement
du Blu-Ray : on comprend pourquoi ! C'est tout simplement magnifique à
tous les niveaux. De plus tout a été sous-titré en
plusieurs langues (hors paroles), permettant à tous de comprendre
les interventions de Phil (qui s'est pas trop cassé le cul d'ailleurs)
et... les nombreux bonus ! Oui, des bonus de Genesis sous-titrés,
ça faisait longtemps !
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Bonus qui hélas pêchent par excès de générosité. Outre des petits modules spécifiques à chaque chanson, vous trouverez un documentaire intitulé Come Rain or Shine, très long, sûrement un peu trop, et qui comme son nom l'indique vous montrera ciel bleu et trombes d'eau (euphémisme). Des bonus revenant sur les retrouvailles, les répétitions, mais surtout sur la logistique. De quoi tout savoir sur l'écran géant, le vortex de Domino, la scène originale et de traviole, les effets, les clips... mais pas tout à fait assez sur la musique elle-même, bien qu'à ce niveau le documentaire soit supérieur à quantité d'autres. Les séquences sont jetées en vrac et il manque à tout ce beau monde, outre plus de concision, un vrai fil rouge pour en faire un grand rockumentaire. Car au final, il reste une grande question non élucidée : pourquoi refaire une telle tournée ? Pour lancer un dernier adieu ? Pour recommencer un cycle ? Pour faire oublier Calling... dont l'absence totale est très discutable ? Sujet quelque peu évité, alors que vous trouverez la réponse facilement, si facilement : il suffit de regarder ce concert. Et même si ce n'est pas forcément vrai, on aura l'impression qu'ils l'ont, avant tout, fait pour ce qui leur est plus cher au monde. Nous.
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14 juillet 2007 - Cirque Maxime (Rome, Italie) |
01.
Duke's intro |
Phil
Collins - Chant,
batterie
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Tony Banks - Claviers, choeurs |
Mike
Rutherford, Daryl Stuermer - Guitare, basse, choeurs
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Chester Thompson - Batterie |