Que des tubes bien évidemment, beaucoup de clips très intéressants, toute une époque

Note globale


Les premiers clips, c'est, en gros, "je joue de la guitare en play-back en ayant l'air rebelle de la mort"

Editeur : Sony Music Video
Durée totale : 3 h 00

Image        PAL

Rien, juste un menu animé beau, très long et bien casse-burnes
Le standard des clips, formaté pour un passage télé, sans trop de problèmes mais sans réelle brillance. La définition n'est pas mauvaise en soi, mais elle manque cruellement d'une brillance qui aurait été bienvenue, surtout sur les derniers clips où le grain vidéo est trop présent.
Tout ca aurait franchement mérité un 5.1. Il n'y a hélas qu'une stéréo, mais largement assez bonne pour qu'on y trouve son compte, à l'exception du volume un poil trop bas.
Ben y'a tout... Sauf les excellents clips pour l'album Chansons Pour Les Pieds, dommage... Et bien sûr, il y a les fameux premiers clips d'un inintérêt total et absolu.
Strictement rien, même pas un petit making-of ou un hommage à Carole...

Qu'on le veuille ou non, JJG est une icône. Et a-t-on déjà vu une icône sans représentation visuelle ? Non (déjà que dans le dictionnaire, ca la ficherait mal...). Donc JJG a été représenté télévisuellement au travers de clips qui étaient là pour faire vendre et soutenir l'artiste. Mais, au fur et à mesure du temps et des tubes, ses clips sont devenus une référence dans l'inconscient collectif. La parution d'une anthologie de tous les scopitones de Gigigé nous laissait dans l'expectative : comment cette collection avait supporté l'épreuve du temps ? Nos mémoires n'auraient-elles pas idéalisés notre belle jeunesse ? N'avait-on pas adulé les clips de Goldman faute de mieux dans le PAF d'alors ?
Le premier contact avec le DVD est on ne peut plus repoussant. Outre le fait que certains l'ont payé jusqu'à presque 50 euros, ce qui était proprement scandaleux pour ne pas dire plus (heureusement on le trouve maintenant à un prix plus que décent), l'ordre chronologique fait qu'on doit subir, c'est bien le terme, les premiers tubes. Musicalement, ca n'a pas pris une seule ride. Et le son PCM remastérisé (ca s'entend, ou alors c'est psychosomatique) fait honneur à des refrains parfaits qu'on connait tous sur le bout des ongles. Mais alors l'image, quelle catastrophe... Dans le genre minimaliste, on ne peut guère faire mieux. Deux plans (plan large en pied et gros plan), un effet spécial pourri (le mot est très faible) comme tout décor, et un playback pas raté mais où Jean-Jacques se force à sourire quand bien même il chante des paroles à faire pâlir Roger Gicquel. C'est à se bidonner tellement c'est amateur.
Puis vient Je marche seul. C'est pas grand chose, mais ce clip a une histoire, une trame, un fond géopolitique. C'est peu, certes, c'est très mal joué, certes (Goldman n'est pas un bon acteur, il le sait, l'a avoué sans honte vu que c'est pas son métier et il a horreur de faire des clips, ce qui est paradoxal pour la suite). Mais nous sommes en France, en 1985. On se découvre à peine une identité pop-rock, via Indo, les Rita, Axel Bauer ou, justement, Goldman. Et à cette époque, les clips intelligents et mis en scène comme des courts-métrages, ca n'existe pas, ou si peu. Niagara n'existe pas encore ! Ce clip, et les suivants du même album, sont quasiment des pionniers dans le genre. Goldman comprend qu'il tient là une mine d'or : s'il prend plus de temps pour conceptualiser ses clips, les confier techniquement et artistiquement à des gens plus compétents et plus inventifs, il sait que non seulement l'investissement de départ sera rentabilisé, les gens étant intrigués par les clips, mais qu'en plus, celà lui permet de passer le moins de temps possible à faire ce dont il a horreur : du play-back des heures durant.
Et donc plus le temps, et ce DVD, passe, plus on trouve des idées, des bonnes images, du sourire ou des ambiances qui après une seule vision restent dans la mémoire. Le second DVD, débutant avec Frederick Goldman Jones, ne possède quasiment pas un seul mauvais clip, et ratisse large au niveau des inspirations et des styles. Très souvent émouvante, cette deuxième partie se targue en plus de distiller un nombre incalculable de perles musicales, bien moins connues du grand public que les tubes FM 80s, mais à la production savoureuse. Finie la rock'n'roll attitude, le ton se fait plus intimiste, plus noir, les clips sont lents, contemplatifs, et c'est un vrai bonheur de les regarder à la suite, comme le grand long-métrage d'une vie qui passerait, avec son cortège de regrets.

Le contraste entre les périodes est saisissant, mais ce qu'il y a de plus exceptionnel, c'est la symétrie entre l'imagerie devenant mature et les paroles des chansons de plus en plus portées sur la vieillesse, les chagrins, les regrets. A force de ne pas vouloir passer trop de temps sur ses clips, Goldman aurait-il malgré lui construit une oeuvre audiovisuelle ayant un sens et une assise ? Pour vous en convaincre, rien ne vaut l'achat. Surtout si vous n'avez pas de disque de Goldman chez vous car, outre les gros tubes immanquables dans une discothèque, vous pourrez également découvrir des joyaux à l'état brut. Les fans ne s'y sont pas trompés : même à un prix de Tartuffe, ce double programme avait déjà trouvé son public; maintenant que Sony a décidé d'arrêter la saignée à blanc des brebis acheteuses, inutile de réfléchir : prenez et savourez. Même si pendant trente minutes, il sera également permis de rire.

PS : On oubliera rapidement les clips tirés du "film" Astérix, aussi rares qu'oubliables, merci pour eux...

1981 - 1998


01. Il suffira d'un signe
02. Quand la musique est bonne
03. Comme toi
04. Au bout de mes rêves
05. Envole-moi
06. Encore un matin
07. Long is the road (American)
08. Je marche seul
09. Je te donne
10. Pas toi
11. La vie par procuration
12. Elle a fait un bébé toute seule
13. Là-bas
14. C'est ta chance
15. Puisque tu pars
16. Il changeait la vie
17. Peur de rien blues
18. Nuit
19. A nos actes manqués
20. Né en 17 à Leidenstadt
21. C'est pas d'l'amour
22. Un, deux, trois
23. Tu manques
24. Il suffira d'un signe
25. Je commence demain
26. Rouge
27. Juste après
28. Des vies
29. Fermer les yeux
30. Pas toi (live)
31. Think
32. Elle attend
33. Sache que je
34. On ira
35. Quand tu danses
36. Bonne idée
37. Elle ne me voit pas
38. Bélénos
39. Pas toi (live)
40. Nos mains
41. Le rapt (live)