Chansons restées excellentes, punch de certaines versions

Note globale


Technique médiocre, passages à vide, et bien évidemment mode de vente honteux

Editeur : Geffen (clap clap)
Durée totale : 3 h 00
(2 x 1h30)

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Le droit de vous racheter les 33 tours des Use Your Illusion pour vous rappeler à quel point ce groupe était quand même pas mal !

Fans de vidéo, voici un best-of de votre mets préféré : couleurs passées et instables, définition défaillante, halos, zébrures. Heureusement, la réalisation n'oublie personne. Tout juste la moyenne car à la limite de la laideur sans s'y enfoncer.
Oui, c'est un peu salaud, mais devant le budget et la notoriété du groupe, proposer un tel son est simplement inadmissible. Tous les instruments sont rabotés à la pelleteuse, le chant fluctue et mergitur, et le côté vaporeux n'est pas dû qu'au Tôkyô Dome, loin de là.
7 : entre 9 pour le nombre impressionnant de chansons classiques et 5 pour la cohérence du truc qui fait que même quand deux chansons se suivaient dans le show, on n'en a pas l'impression.
Les bonus revêtent dans ce DVD à peu près l'importance d'un trombone au fond de ma poche.

"I"mgnz : n chrnq sns vylls. nqmnt ds cnsnns. Cmmnt l prndrz-vs ? C srt chnt, hn ? t c srt trs ntprfssnnl. L pr, c'st q'vc n p d'ntrnmnt, vs rrvrz lr crrctmnt. Ms l flttrt cmm n prfm d hn nvrs l chrnqr. Mntnnt, mgnz q'n pls j m trg d'nnncr q'l s'gt d'n cncpt. t q pr rspctr l vlnt rtstq, j vs lvrr ls cnsnns pls trd. l y rt d q tpr ds crss. Ms n mmnt, il faut savoir arrêter de se foutre de la gueule du monde.

C'est pourquoi nous chroniquerons les deux volumes de Use Your Illusion en même temps, et avec toutes les lettres s'il vous plait.

Retour en 1992. Guns'n'Roses est alors un groupe légendaire. Une entité mondialement connue, à défaut d'être respectée. Le monde leur appartient. Evidemment, on connait tous le reste de l'histoire : la chute sera rude, brutale, et en partie à cause de (ou grace à) leurs partenaires de label, Nirvana. En attendant ce gadin monumental, G'n'R a sorti un double album, Use Your Illusion, le I et le II donc, avec soi-disant l'un plus hard que l'autre (jamais pigé ce concept-là, m'enfin). Des singles à ne plus savoir qu'en faire, des clips pharaoniques, une tournée mondiale, le grand jeu en quelque sorte. Et ceS dvdS de retracer un concert de ce tour du monde, ici direction Tôkyô Dome, le temple de X Japan auquel après réécoute ce Guns'n'Roses fait parfois pas mal penser. Carrément même : piano gloubiboulga, riffs bluesy mais rapides, chanteur dégonadé à la tenaille (qui ici a en plus taillé une pipe à un hérisson), ballades crèmeuses intimistes (ou ballades à la crème intime ?)... Mais foin de mécréantise, Guns étant surtout un grand groupe de scène, du moins c'est ce que les spectateurs d'époque disaient. Et que ceS dvdS (j'insiste) ne montrent pas forcément.
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Le plus choquant est donc, vous l'aurez compris, que Geffen ait profité du concept des albums I et II pour nous infliger la sortie séparée de deux DVD d'une heure et demie chacun, là où un simple DVD de trois heures aurait non seulement été beaucoup plus honnête, mais pis est franchement plus artistiquement honnête et abouti. Mais non, si vous désirez avoir le spectacle complet, il vous faudra débourser dîme comptante doublement. C'est scandaleux, d'autant plus que la cohérence du concert est mise à mal par les inserts d'interviews intéressantes mais hyper-mal incrustées, et un drôle de flow qui fait que même si le concert est bien présenté dans l'ordre, on a l'impression de voir une compilation de titres désordonnés (nonobstant la fin du DVD 2). Mais la musique, le plus important dans tout ça, que vaut-elle ?
Passons sur les chansons. Elles ont parfois mal vieilli, mais elles restent presque toutes de grands classiques. Même si on taxé Axl Rose de mégalo prétentieux, des November Rain et autres Civil War ont quand même de la gueule ! Et on ne peut pas accuser le groupe de se reposer : presque trois heures de concert, beaucoup d'epics, un groupe très étoffé, et un chanteur qui gesticule partout. C'est énervant à la longue, mais ça leur permet surtout de faire oublier qu'il n'y a aucune mise en scène. Du tout. C'est un peu léger pour du pomp rock. Plus normal pour un groupe censé être à moitié punk, mais la frustration est quand même bien réelle. Il ne fait pas que bouger comme un pantin d'ailleurs, le père Rose : il lance parfois des cris de belette qui rappellent, on y revient, Toshi : ça gueule, on comprend pas un mot, c'est probablement dans une novlangue, mais le public apprécie. Axl qui était à son époque sexy, jambes rasées et mini-short moulant - profitez bien les filles, il aura plus de mal à le faire maintenant qu'il est devenu un triple Axl.
Le problème principal qui mine le concert, c'est le groupe lui-même. Il ont tous plus ou moins bons (Dizzy Reed faisant plus pièce rapportée, surtout qu'un troisième clavier lui ravit la vedette sur l'excellent Move to the City), plus ou moins bien en place, plus ou moins en forme (pauvre Slash sur November Rain qui nous offre une boulangerie-pâtisserie à tout moment du tantôt), mais on sent que malgré les efforts, le coeur n'y est plus. Slash, toujours lui, montre qu'il peut etre un véritable guitar hero, sur un Double Talkin' Jive d'anthologie, et Duff est parfaitement crédible en chanteur punk des bas-fonds, Estranged est une mini-tuerie (on se surprend à rêver ce que ferait un Dream Theater sur une chanson pareille), mais il y a un fait troublant : les trois derniers titres mis à part, les meilleurs moments du concert sont soit quand ce n'est pas du Guns, soit quand Axl n'est pas là. Je n'ai rien contre le petit gars, mais c'est indéniable : sur tous les autres titres, la machine tourne un peu à vide, c'est agréable mais il n'y a ni le feu sacré du rock'n'roll ni la passion du rock progressif. Ce qui est déjà handicapant en soi, mais pas rhédibitoire.

Un concert en demi-teintes, rien de surprenant me direz-vous, on en a déjà vu et on en verra encore. Mais que dire lorsque le DVD lui-même ne donne pas envie ni de regarder ni d'écouter ? Pur transfert VHS fait à la va-vite, ce double DVD, pardon, ceS dvdS, sont d'une médiocrité technique sidérante pour un si gros groupe. L'image est purement fonctionnelle, bourrée de défauts inhérents au support et à l'ancienneté, mais c'est le son qui achève le tout. Il est bien stéréo, c'est la seule chose qu'on puisse lui reconnaître ; mais quel manque de patate, quelle définition désastreuse ! La voix basse d'Axl est presqu'inaudible (surtout quand il court partout) et le tout est si plat qu'il endort plus qu'il ne fait taper du pied. Pour tout dire, une fois le volume I terminé, le chroniqueur consciencieux que je suis n'avait pas envie de regarder le volume II. Alors pensez donc, l'acheter !!! On se surprend alors à rêver d'un nouveau DVD de la tournée actuelle qui serait bourré de contradictions : techniquement au top mais avec Axl et Dizzy comme uniques légataires du Guns originel. Intéressant pas vrai ? En tous cas plus intriguant que ceS dvdS qui, à force d'extrême banalité, font oublier la saveur d'un groupe qui mérite définitivement une seconde chance.


29-01-2011

1992 - Tôkyô Dome (Tôkyô, Japon)


01. Nightrain
02. Mr Brownstone
03. Live and let die
04. It's so easy
05. Bad obsession
06. Attitude
07. Pretty tied up
08. Welcome to the jungle
09. Don't cry
10. Double talkin' jive
11. Civil war
12. Wild horses
13. Patience
14. November rain

15. You could be mine
16. Drum & guitar solo
17. Theme from The Godfather
18. Sweet child o'mine
19. So fine
20. Rocket Queen
21. Move to the city
22. Knockin' on heaven's door
23. Estranged
24. Paradise city


Axl Rose - Chant, claviers   
   Slash, Gilby Clarke - Guitare, choeurs
DIzzy Reed - Claviers, choeurs   
   Duff McKagan - Basse, percussions, choeurs
Matt Sorum - Batterie, percussions, choeurs   
   Ted Andreadis - Claviers, harmonica, choeurs
Ce Ce Worrall, Lisa Maxwell, Anne King - Cuivres   
   Tracy Amos, Roberta Freeman - Choeurs