Section cuivres et batteur, toute une époque pour rigoler, infrastructure balaise

Note globale


Concert charcuté, mégalo, kitsch à mort et nombriliste

Editeur : R.C.F.
Durée totale : 1 h 08

Image        PAL

Rien

C'est pas très bien défini, c'est baveux, et surtout c'est très sombre et très clinquant avec des blancs brûlés de partout. Mais surtout, on ne voit qu'une seule personne, à la longue ça lasse. Ce serait Nicole Kidman, je dirai pas, mais...
Un son typique de cette époque, avec des cuivres très puissants mais nasillards, peu de dynamique globale et absolument aucune vraie basse.
Pour qui aime le rock à la Jojo, c'est pas mal du tout, mais le concert étant coupé (et mal) il en devient bancal. De bons moments mais pas assez pour totalement emporter l'adhésion.
Rien, dommage. Ils auraient pu mettre au moins les noms complets des musiciens, ça leur aurait fait plaisir, déjà qu'on sait à peine qu'ils sont là...

En 1977, Johnny Hallyday chantait dans "J'ai oublié de vivre" son regret de chanter "sur des scènes violentes sous des lumières bizarres". Eh bien on dirait qu'il n'y a pas que vivre qu'il ait oublié, car deux ans plus tard, il donne au Pavillon de Paris un spectacle des plus mégalos dont le principal intérêt est le kitsch absolu des décors et costumes. Ah ! Les costumes ! Tout en papier alu et paillettes argentées, dans un décor futuriste style Cosmos 1999, et une "guitare spatiale" Kissienne. Les choristes et cuivres habillés itou. Des lasers d'époque (c.a.d. bien nuls), une scène qui pivote et s'ouvre dans tous les sens, et des éclairages pointés sur Jojo, rien que Jojo. C'est d'ailleurs le principal problème de ce DVD : si vous n'aimez que relativement Hallyday, vous allez choper une crise d'urticaire.
Le début du concert fera exploser de rire les plus trentenaires d'entre vous. Après un vacarme pratiquement couvert par une foule hurlant à la mort "Jo-ni ! Jo-ni !" (ben oui, ils n'allaient pas hurler "Ed-dy !", on y reviendra), on a droit à des fumigènes et lasers qui accusent fortement leur âge... puis arrivent six blaireaux censés être des mécha en train de se fighter, mais visuellement ils ressemblent à un mix bâtard entre Spectroman et le Géant Moussa. On dirait un spectacle de Chantal Goya revu par des visualeux Kaï bourrés de la veille. Puis AhQue arrive, pulvérise les méchants vilains pas beaux (ah ça pas beaux c'est clur !) et, armé donc d'une guitare space et de lunettes à rayon laser d'un parfait ridicule, entonne "L'ange aux yeux de laser". Et c'est parti pour plus d'une heure de nombrilisme acharné, avec 95% des plans uniquement centrés sur Johnny. Quitte à utiliser des effets pourris digne des grands moments de Maritie et Gilbert Carpentier, quitte à faire des ralentis et utiliser des stock shots pas trop raccords (on a vu pire cependant), quitte surtout à complètement zapper les autres zicos. Vous verrez à peine Gilbert Montagné (ouarf ouarf, c'est nul !) et les solos de guitare sont presque chaque fois coupés niveau image. Il n'y en a que pour Johnny, même quand il fait semblant de jouer de la guitare, même quand il ne chante pas, même quand il ne fait que se trémousser en tentant de rester debout.
Autre problème important : le spectacle est coupé. Franchement. Et pour pallier aux faux raccords son pendant les sautes, le monteur n'a rien trouvé de mieux que de remettre, à donf les gamelles, le public scandant "Jo-Ni !". Pauvre public qui de temps en temps est ultra-sur-mixé sans aucune raison (si, pour montrer qu'il déifie son idole). La musique s'en ressent d'autant plus fortement que le son global, correct sans plus, n'est franchement pas adapté à de telles éruptions. Et bien évidemment, il manque des chansons, ce qui est toujours dommageable, et Johnny traverse une période sniffette qui rend sa prestation plus pataude que d'habitude, avec regard dans le vide et autres mouvements hésitants. Heureusement, il reste un groupe derrière qui, s'il ne se voit pas, se laisse entendre à grands renforts d'arrangements de cuivres omniprésents (parfois trop d'ailleurs) et de choristes souvent agréables (mais parfois complètement hors-sujet).

Le DVD, que vous pouvez trouver à tout petit prix, est un simple transfert VHS : le son est comme on l'a vu très moyen (aïgus criards de l'époque et guitares rythmiques un peu fluettes); et l'image, plutôt bien conservée vu l'âge et la source, possède une définition vidéo (moins nulle que prévu) et surtout des effets qui n'ont pas supporté le poids de l'âge. Il n'y a bien sûr rien de plus que l'ancienne VHS : aucun bonus, rien. C'est pourtant le genre de concert dont on aurait aimé avoir un aperçu des coulisses : aussi nuls soient-ils, les effets et cascades qui parsèment le show devaient être bien compliqués à faire (en tant que leader de show, Johnny a toujours eu une réputation de tyran fou), et l'âge aidant on aurait pu "pardonner" (c'est un bien grand mot). Voici donc un DVD clairement sorti uniquement parce que les droits vidéo appartenaient au beau-frère de la concierge du cactus de la première petite amie de Johnny Hallyday, et que marquer "Johnny" sur une jaquette fait vendre ; aucune importance que ce soit sa pire période autant physiquement que moralement que musicalement que... Pauvre Jojo, quand va-t-il obtenir une bonne note sur ce site, lui qui remplit des Stade de France et Parc des Princes comme d'autres ont du mal à faire la moitié du Trabendo ?

1979 - Pavillon de Paris (Paris)


01. L'ange aux yeux de laser
02. Le fils de personne
03. Ma gueule
04. La terre promise
05. Le pénitencier
06. La fin du voyage
07. Sauvez-moi
08. Lucille
09. La première pierre
10. Derrière l'amour
11. Requiem pour un fou
12. Rock'n roll man
13. Gabrielle
14. Salut Charly
15. Rien que huit jours
16. Carole
17. Le bon temps du rock'n'roll


Johnny Hallyday - Chant, guitare   
   Gilbert Montagné - Claviers (non crédité ?!)
Les autres, y'a même pas le prénom, ça fait toujours plaisir