Enorme setlist, brillante mise en scène, les invités, les medleys, le punch, et accessoirement un chant nickel pendant trois heures |
Note globale |
Image et son (surtout image) pas à la hauteur d'un tel monument |
Editeur
: Mercury
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Durée
totale : 4 h 49
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- Image PAL |
Paroles
sous-titrées |
C'est une réalisation politiquement correcte associée à de la vidéo d'époque. La restauration a l'air carrément pas mal, le tout se tient et est regardable, mais pour un spectacle de cette ampleur c'est presque indigne. Pour une fois ce n'est pas une note punitive, mais l'inverse. Une note euh... Johnny ? Tu sais, toi ? | ||
Il y a quelque chose de petit dans le son, ce qui est excusable vu l'année et les conditions. Dans tous les cas prenez le 5.1 : les basses sont bien mieux définies et le public est partout sur les arrières. Hélas la musique n'est pas spatialisée mais on dira qu'il n'y avait plus de place. | ||
C'est absolument impossible de mettre moins. Vous avez TOUT ce qu'il faut savoir sur Johnny. Oui, OK, il manque de extraits de Hamlet. J'y tiens. Sinon, sans rire, quand on enquille des tubes à une vitesse aussi effarante, ça mérite le dix. | ||
Le making-of est un peu bancal mais regorge de bonnes choses. Les paroles sous-titrées sont aussi un plus, car c'est rare et ça peut toujours être utile. En revanche les clips n'apportent strictement rien au schmilblick, et c'est peu de le dire. |
Avez-vous déjà couru un marathon ? 42 kilomètres 500. Certains d'entre nous ne pourraient même pas courir les 500 mètres. Il faut fournir un effort constant, en quantité mais aussi en qualité, la seconde déteignant sur la première. C'est une prouesse physique hors du commun, et c'est un peu ce que se sont infligés Johnny Hallyday et ses musiciens en décidant de fêter le 50ème anniversaire du chanteur avec les grands moyens : trois soirs au Parc des Princes (à l'époque le plus gros stade, notre cher S.D.F. n'ayant pas encore trouvé domicile), pour des concerts... marathons de 3 heures bien tassées. Oui, vous connaissez la rengaine : le coup du live marathon, on vous l'a souvent fait, et à part pour Springsteen vous avez rarement vu des live ressemblant à autre chose qu'une promenade au bord du lac le dimanche. Sauf que dans le cas qui nous occupe aujourd'hui, parler de marathon est encore faible. | |
C'est
la principale caractéristique de ce spectacle : l'enquillement
de titres sans jamais souffler. Des concerts de Johnny en DVD, il y en
a, des bons et des pendables, mais celui-ci est, et a toujours été
dès sa conception en 1992, celui qui les enterre tous. Je n'ai
jamais vu une telle débauche de tubes se succéder sans pratiquement
aucun arrêt, chanteur et zicos se donnant à fond tout-le-temps,
avec à peine un entracte qui sur le DVD ne dure que trente secondes.
Tous les grands titres de Johnny pré-Lorada sont là, TOUS.
C'est dingue et c'en devient fascinant, car même si on n'aime ni
le personnage ni les setlists privilégiant les chansons connues,
il faut reconnaitre que pour un concert-anniversaire, donc pas comme les
autres, Jean-Philippe Smet ne s'est vraiment pas foutu de la gueule du
monde. C'est simple, si vous deviez résumer Johnny à un
seul disque à acheter pour le connaître un minimum et ne
pas mourir idiot (NDKaworu : What ?!),
c'est sans conteste possible celui-ci.
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Mieux encore, on parlait de marathon, de sport : Johnny donne de sa personne pendant trois heures sans faiblir. Pousser de tels cris sur la dernière chanson alors qu'on a chanté comme un boeuf pendant 180 minutes, ça force le respect. Plus encore quand on a osé une entrée en scène aussi mégalo, aussi dangereuse - et qui par ailleurs met parfaitement à jour les effets de bord de la stupidité d'un "fan" quelqu'il soit et du phénomène de masse. Les musiciens ne sont pas en reste, vu qu'eux ne peuvent carrément pas pauser du tout. Yves Sanna à la batterie transpire donc pendant trois heures (aidé sur un titre par un David Hallyday qui est un batteur aussi fin, subtil et groovy que votre serviteur...), Jannick Top se chargeant de la direction musicale prend parfois le relais à la basse, mais il en est deux autres qui sont au taquet tout du long, ce sont les gratteux. Et pas n'importe qui : l'excellent Nono, et le moins connu (du grand public) mais peut-être encore plus impressionnant Thibault Abrial, les deux faisant preuve d'une grande capacité d'adaptation, passant du rock'n'roll en son clair gentil aux solos fiévreux de metalleux de base (le plus à l'aise des deux étant curieusement Abrial). Cuivres, claviers et jolies choristes viennent compléter ce qui est déjà sur le papier un très bon concert. | |
Anniversaire
oblige Johnny n'en reste pas là. La mise en scène peut paraitre
sympa mais un peu démesurée par rapport au spectacle proposé,
avec un sentiment d'inachevé. Rassurez-vous, c'est ce qu'on est
censés ressentir pendant la première partie, afin que la
seconde nous mette un bon coup derrière la nuque. Ca danse, ça
explose, ça fuse, ça flambe, on en prend vraiment plein
la mouille dans une grande tradition américaine, une vraie, pas
trois pétards piqués à la MJC de la Garenne-Bezons.
Mais un anniversaire n'en est pas un si on n'invite pas des copains, et
là aussi les surprises sont délicieuses. A un tel point
que nous n'en parlerons pas ici, afin de vous ménager le suspens.
Disons en une phrase que si Johnny est le fils de Personne, le père
lui fait honneur. Résumons, voulez-vous ? Trois heures de concert
bien concentrées. Uniquement des tubes, avec le public hurlant
tout du long. Des musiciens triés sur le volet. Une première
partie qui en remontre déjà aux meilleurs concerts de Hallyday,
une seconde qui met le turbo puissance dix. Damned, serait-on en face
du concert parfait ? Sur le papier, oui. Après, ça dépend
de votre appréciation du blond rocker, mais en aucune façon
on ne peut nier la puissance et la pertinence de ce petit gig intimiste.
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Ce concert évènement était évidemment diffusé par la déjà toute-puissante TF1 et la non moins importante RTL, et..
...eh, mais revenez oh ! Vous êtes pourtant habitués aux gros mots dans ces colonnes, putain ! Oui je sais, ça arrache un peu la face de cautionner ce genre de médias, mais ils ne font pas QUE des mauvaises choses (NDKaworu : What ?!). La preuve, ce concert était sorti à l'époque en VHS musicale (NDBaker : Si, ça a existé. Je vous jure.). Et elle avait pulvérisé les records de vente. Mais elle n'était pas seule, le making-of avait eu lui aussi son heure de gloire. Et c'est évidemment avec une certaine satisfaction qu'on le retrouve in extenso ici, malgré son style faussement détâché façon rencontre-entre-potes et ses traits d'humour lourds comme un 38 tonnes chargé de plomb. Making-of un peu trop long, surtout sur sa dernière demi-heure qui fait carrément double emploi avec le concert, mais qui montre largement assez côté musiciens et surtout coulisses, un tel évènement ne se préparant pas en une semaine. |
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Ainsi on se rappelle que Johnny faisait la pub pour La Gaule Le Goût (sprrrrrcht ! oh, Johnny !), que Chirac était partout, que (là ça devient comique) Toubon était ministre de la culture (parfois vaut mieux oublier), qu'à l'époque les roadies portaient des T-Shirts Marillion (classe), que le pont est un vrai pont fonctionnel, que le saut en élastique ne plaisantait pas, qu'il y a un cascadeur en feu pendant Le Feu et que la danseuse sur Gabrielle est en réalité à poil... Autant de détails pas forcément évidents lors de la première vision, car, et c'est là le principal problème de ce DVD, l'image ne rend à aucun moment justice au gigantisme du spectacle. Pourtant il y a des loumas partout, la réalisation est sage (bien trop même), mais les couleurs sont pâlottes, la définition relativement passée, et le tout est plan-plan au possible. C'est d'ailleurs le seul défaut réel de ce double DVD qui au-delà de ses défauts purement Hallydesques (le meilleur rocker Français ayant jamais été mal entouré), propose trois heures totalement dingues et un making-of qui ne fait que renforcer le sentiment de faste. Le meilleur DVD de Hallyday ? Sans aucun doute. Le meilleur DVD de rock français ? Non, mais un de ces ancêtres indispensables dans toute vidéothèque. De quoi finir par aimer Johnny ? Pas garanti. Mais au moins, vous ne pourrez pas dire que vous n'aurez pas essayé. Maintenant, crampons slibard velcro bandana Knopfler déo Axe, hop ! On essaie le marathon.
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1993 - Parc des Princes (Paris) |
01.
L'idole des jeunes |
Johnny
Hallyday - Chant
Eddy Mitchell, Paul Personne, David Hallyday, Sylvie Vartan et Joey Greco - Invités et... parce qu'ils ne sont pas crédités aux instruments et qu'il y en a plein : Thibault Abrial, Michel Ansellem, Erick Bamy, Jacques Bessot François Constantin, Mimi Félixine, Eric Giausserand Norbert Krief (ouaiiiiiiiiiiiis !), Rebecca Leigh White, Zeitial Massiah Aileen McGouclin, Christian Padovan, Alex Perdigon, Bruno Ribera Serge Roux, Moira Ruskin, Yves Sanna, Thierry Tamain Jannick Top (il mérite sa ligne à lui tout seul) |