Savoir-faire, choeurs du public, 5.1 avec ambiance festive, excellente guitare lead |
Note globale |
Formule musicale trop étriquée, concert filmé un poil platement, manque de grandiosité, de spectacle pur |
Editeur
: Nuclear Blast
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Durée
totale : 1 h 58
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- Image PAL |
Sous-titres
fr uk sur les interventions |
Le 16/9, la louma, un montage incisif mais rarement agressif, des choses bonnes en somme, mais le tout ne rend pas très bien sur télé : bien trop de noirs, rythme un peu plan-plan, le tout fait très propre mais pas aussi bandant que prévu, un peu comme une magnifique pintade farcie de Noel... un 14 Juillet au camping et rotie au feu de cailloux. | ||
Assez propre, la stéréo manque cruellement de couilles. Rien de mauvais, mais châtré. Le 5.1 retire la propreté, mais ajoute deux grosses baballes poilues et juteuses qui rendent le tout extrêmement vivant. | ||
Les fans seront aux anges (j'ai l'impression d'avoir déjà écrit cette phrase cent fois) : tous les albums sont représentés, il y a deux ballades, des refrains tubesques, et leurs héros reçoivent des galettes en cire peintes à l'airbrush couleur jaune. Maintenant, c'est une note à la hausse, car si vous n'avez pas aimé ce concert, vous n'aimerez jamais Hammerfall, et ça c'est définitif. | ||
La moyenne pour le soin général : jaquette pas mal, roadmovie pas mal, livret pas mal, tout pas mal quoi, pas question de descendre en-dessous de 5. |
Les détracteurs de DVD musicaux (et par extension ne lisant pas ce site) ont pour principal argument que rien ne remplace la sensation d'un vrai concert. Si l'argument est contestable dans notre domaine, car un live en DVD va au-delà du "remplacement de concert manqué", il n'empêche qu'il se tient : dans l'absolu, regarder Muse sur sa télé ou les acclamer au milieu d'un stade ne procure pas les mêmes feelings. Mais avec les nouvelles technologies, nous pouvons répondre que regarder un concert en DVD peut en retour être une expérience multiple. Exemple avec ce live d'Hammerfall, double exemple même. Mais avant, une page de pub. | |
Aaaahhhh
doub doub doub doub ! Moi, pour rester pur, j'utilise du true metal. (Parce
qu'il existe donc du false metal). Chez moi, pas de synthétiseurs
de tafiottes, pas de rythmes compliqués, que des guitares en duel
et des refrains mélodiques et virils exaltant le biceps saillant
et la pillosité subaissellique grasse et moîte. Une ballade
par album (deux si la princesse à sauver meurt en même temps
que le dragon), une chanson de dix minutes de temps en temps pour faire
épique, le tour est joué. Une formule éprouvée,
carrée, inaltérable. Tant et si bien que le néophyte
risque bien vite d'y trouver le même souci qu'avec des AC/DC ou
des Motörhead : "tout se ressemble". Sauf qu'en prime,
il n'y a pas cet ancrage profond dans le blues et le rock'n'roll qui rendent
chaque chanson des groupes ci-cités différente de par les
petits détails, l'idée de départ, la batterie syncopée,
ou autres fioritures réservées aux habitués. Dans
le true metal, et particulièrement dans Hammerfall qui en est un
important représentant, ces petits détails auront beau se
transformer en gigantesques immeubles, rien ne permettra de faire oublier
qu'il y a derrière cette foutue formule, ces murs invisibles étriquant
la vision artistique de façon carcérale. Il n'est pas étonnant
que ce DVD partage la même note et les mêmes impressions que
le récent test du Isabelle Boulay : ne vous étranglez pas
d'indignation, les mêmes causes ont conduit aux mêmes punitions.
C'est propre, c'est pro, c'est bien fait, on comprend qu'il y ait un public
fidèle. Mais on se lasse.
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Il faut dire aussi que ça part mal. La scène est très bien filmée, l'image est très belle, mais le tout est si sombre qu'on ne voit finalement que peu de choses (même pendant les lightshow assez dynamiques, tout ce concert donne l'impression d'avoir été tourné dans une cave éclairée par le feu rouge du quartier). Avant de passer aux choses sérieuses, un guignol déguisé en monstre-héros-brrrr passe devant le public, un énorme marteau en balsa dans la main. Ca ne rassure pas, comme première image. Le spectacle commence, première phrase du chanteur et premier overdub ! Qu'on ne s'inquiète pas, le concert ne tournera pas à la farce. Les titres, savamment choisis, sont bien interprétés (même si les retouches studio se sentent pas mal), le duo de guitaristes est au point (avec un avantage en guitare solo à Stefan, beaucoup plus fluide qu'Oskar), le bassiste se la pète (et nous gratifie d'un solo sympathique mais qui échappe de justesse à l'inutile), le chanteur passe son temps à encourager le public en suédois, le show se passe bien. Mais surtout, il se passe. Les fans hurleront en chur chaque phrase de chaque refrain, mais l'auditeur occasionnel aura du mal à partager un tel engouement, à part peut-être Crimson Thunder qui fait participer le public plus que d'habitude (plus que de raison ?). | |
La
fin du concert verra le groupe se faire remettre un disque d'or pour ses
ventes qui paraîtront ridicules aux fans de Céline Dion ou
Mariah Carey, mais qu'il faut replacer dans le contexte : la Suède
n'est pas l'Amérique, et Hammerfall à la radio c'est pas
pour demain. Il est indéniable que le groupe est un gros vendeur,
et ça se comprend : c'est bien fait, dans son genre. Et tant que
la formule marchera, pourquoi changer ? Mais il est également indéniable
que ce tournage en rond risque fort de repousser le néophyte. Maintenant,
nous avions vu qu'un DVD ne restitue pas un vrai concert, c'est clair...
et c'est là que les possesseurs de home cinema vont avoir un sérieux
avantage sur les autres : le son 5.1. Oh, il n'est pas plus propre. Il
n'est même pas réellement spatialisé : les claviers
sont sur l'avant, le public a une jolie présence discrète
sur l'arrière mais chaque chur massif se trouve DEVANT vous
(ça c'est stupidissime !), rien de 5.1 en somme. Sauf que les mixeurs
se sont lâchés : la reverb arrière est monstrueusement
surdéveloppée, et la paire basse/grosse caisse est bazardée
dans le caisson de basse, avec un ordre de mission clair et assumé
: aucun survivant ! Il y a autant de finesse dans ce mixage que dans Half-Life
2 lorsque vous écrasez des policiers à l'aide de containers
qui se balancent au bout d'une grue : splouasch beurps wlooooosch argh
biiiiik grââââ... Subtilité ? Niet. Recherche
profonde de l'humanisme dans l'inexorable mécanisation de l'industrialisme
colonial ? Que dalle. Gros boeufs qui headbanguent limite caricature en
gueulant des paroles du style "la gloire est dans les intestins de
à toi et tu eûsse déchiré" ? Là
oui, tout à fait mon préfet. Ca ne va pas augmenter l'intrinsèque
qualité des chansons, mais je vous garantis que le concert complet
sera beaucoup plus intéressant et enthousiasmant en 5.1. Tout comme
le live d'Isabelle Boulay devenait soudain plus prenant avec des arpèges
de guitare délicieusement mis sur l'arrière. Ahhhh, c'est
chiant ce parallèle, hein ?
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Mais Hammerfall étant un groupe vendeur, on ne pouvait pas se quitter sans les sacrosaints bonus. Rien que le packaging en lui-même montre qu'un soin certain a été apporté : belle jaquette, livret sympa avec de nombreuses photos, interventions sous-titrées en de nombreuses langues (avec plain de fhaute mais l'essentiel est là), liner notes, menus bien fichus. On en a fait du progrès depuis Stratovarius' Infinite Visions, la daube qui a mené à la création de ce site ! Et évidemment, le traditionnel homemovie est de la partie. Le concert se terminant sur l'image traumatisante du batteur montrant ses grosses fesses blanches au public, on pouvait craindre le pire. Même si le niveau intellectuel n'est pas haut, on sera soulagés de voir ce bonus comme une rigolade, et pas une pure séance de torture : il dure 15 minutes, la durée idéale, montre certaines choses intéressantes (la visite in extenso d'un tourbus), et quelques gags font mouche. C'est tout ? Pas vraiment. Nous avions vu que regarder un concert en DVD prenait de multiples angles, eh bien en voilà un troisième : une chanson prise sur la tournée, presque sans lightshow, avec quelques caméras à l'épaule, et uniquement des gros plans, du chanteur, des gratteux, mais surtout de la foule, de le beaucoup de la foule. Et curieusement, c'est cet extrait qu'on retiendra le plus ! Bien plus vivant et authentique que le vrai concert, il compense sa technique décevante par une ambiance de folie et de vraie complicité. 100 minutes comme ça auraient-elles été supportables ? Pas sûr mais du coup, on a envie d'essayer ! Comment faire ? T'as qu'à aller à un concert, entends-je d'ici. Pas faux. En même temps, on parle d'Hammerfall, là. Ce n'est pas mauvais, mais c'est comme le café à l'entreprise : rien ne semble nous empêcher de se rendre malade avec... tant que c'est gratuit.
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20 février 2003 - Lisebergshallen (Göteborg, Suède) |
01.
Lords of the arcane |
Oscar
Dronjak, Stefan Elmgren
- Guitare, choeurs (excellents)
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Joacim Cans - Chant |
Magnus
Rosen - Basse
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Anders Johansson - Batterie, lune dans le caniveau |
Illustre
inconnu qu'on cache quelque part derrière le rideau - Claviers
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