Un super bon concert plein de chaleur, une section rythmique fantastique, les fans vont adorer |
Note globale |
Arrivé à la frontière entre rock et jazz, on dirait que le gars a perdu ses papiers... |
Editeur
: Columbia
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Durée
totale : 2 h 49
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- Image NTSC |
Documentaire
"Three nights on the town" (36 min 16/9 non st) |
C'est mauve mais pas baveux, c'est classe sans endormir, excellent. On regrettera les deux caméras anamorphiques sur le batteur qui laissent à penser que le concert aurait pu être en 16/9. Aurait pu. | ||
Parfois très brillant et chaud, le remix 5.1 peut aussi se montrer caverneux ou trop timide, mais rarement. Le stéréo, en PCM (!), est parfaitement digne des productions de Hornsby. Un son globalement très bon. | ||
Un petit régal, même si vous ne connaissez pas une seule chanson vous aurez le sourire jusqu'au bout. C'est distrayant, classe, sans prise de tête, un p'tit bonheur. Manque juste un tube énorme genre The road goes on et c'était le panard ultime. | ||
Bien que non sous-titré (et accrochez-vous car Bruce a un débit semblable à Philippe Léotard, enfin ça dépend du débit), le documentaire est vraiment sympathique. Il donne envie d'en avoir plus concernant les deux premiers concerts. |
Chroniquer un DVD, par moments, c'est vraiment pas drôle. Sur certains cas, il faut carrément se forcer. Et puis parfois, ça redevient un vrai plaisir, et c'est exactement ce qui s'est passé ici : après dix minutes pour se mettre dans le bain, je me suis demandé comment j'ai pu, depuis l'achat voilà quelques mois, douter de la capacité de Bruce Hornsby à délivrer un concert qui donne le sourire jusqu'aux sourcils. L'Elton John du pauvre selon certains (ou Billy Joel du riche, c'est selon où vous vous placez) a donné trois concerts différents trois soirs de suite à New York, un jazz au Carnegie Hall, un recital pour piano dans la salle classique de Steinway, et un concert "nouvel album + gros tubes" de facture plus classique au Town Hall, qui ressemble énormément à notre Olympia en un chouia plus petit. C'est ce dernier concert qui est représenté ici, et avec une classe assez impressionnante. | |
Pianiste,
chanteur, compositeur immédiatement identifiable (écrire
une parodie de Bruce Hornsby est très facile, j'en sais quelque
chose), il donne avec son groupe une représentation qui dès
les premières minutes vous met à l'aise : ça joue
merveilleusement, sans accroc, sans non plus enclencher le pilotage automatique,
avec notamment une section rythmique qu'on aimerait tous avoir - le batteur
s'amuse et frime un peu, et le bassiste balance des mini-slaps méchants
comme un Rottweiler, graisseux comme pas deux et enthousiasmants. D'ailleurs,
l'enthousiasme, c'est bien la qualité qu'on ne peut pas leur retirer
: tout le monde est heureux d'être là, et Bruce s'amuse,
double voire triple les durées de ses déjà longues
chansons (ah ! ce Jacob's Ladder !), parle avec le public, fait mumuse
avec le clavier, improvise des paroles ou des bêtises, bien cambré
(!) sur son tabouret, lui qui mesure deux mètres et des bananes.
Le public n'est pas amorphe non plus, avec une petite bombe qui se met
à danser au premier rang dès le premier titre et qui n'arrêtera
pas de la soirée - et comment lui en vouloir ?
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Si on rajoute qu'au beau milieu d'une chanson, le groupe balance, d'une façon incroyablement fluide et naturelle, une reprise aussi inattendue que jouissive (j'ai failli la chanter dans le train, de bonheur), que le son est immersif, qu'on voit tous les musiciens quand il faut et comme il faut (juste deux caméras anamorphosées sur le batteur, va savoir pourquoi), et que le 5.1 est subtil mais chaleureux, on ne pourra que craquer. Et du reste, ce qu'on peut dire de mauvais sur cette galette, ce sont des fioritures. A commencer par le plus important, une question de conscience qui plane, et pas qu'en sous-entendu, pendant le concert, le documentaire, la jaquette, et la carrière de Bruce : il se dit artiste de jazz. Il tente de le prouver, il a un diplôme en piano jazz, il tente pendant le concert quelques accords méchants, mais soyons honnêtes : Bruce est un artiste de adult rock, principalement, à 99%. D'ailleurs il dit bien qu'à un moment de sa vie, il avait le choix entre jazz et rock, et qu'il a choisi la seconde option... "et je suis content de mon choix" déclare-t-il. Nous aussi, d'ailleurs. | |
L'autre
'tit problème, c'est la façon curieuse dont Columbia a vendu
ce DVD : outre un dos de jaquette hideux au possible, on a l'impression
en l'achetant que c'est un immense bordel avec un peu de tout dans tous
les sens. En fait non, c'est un concert avec un documentaire, point barre.
Documentaire qui laisse un arrière-goût d'inachevé
: il y a quelques extraits des deux autres concerts et vu la qualité
du premier, on se prend à rêver d'un double DVD bourré
à craquer genre Cure Trilogy. Reste que, même non sous-titré,
et malgré l'accent à couper au couteau du Hornsby, on passe
un moment agréable, pas inoubliable mais plein de gentilesse et
de bonne humeur. Sauf bien sûr quand, pour la seconde soirée
- le récital - on écoute Bruce qui se plaint de ne pas être
assez bon. Grrrrr...
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Donc, les surprises venant toujours de là où on ne les attendait pas, le manque cruel de live officiel de Hornsby est ici balayé d'un revers de manche. Ne payant pas de mine, c'est le moins qu'on puisse dire, ce DVD est non seulement indispensable aux fans comme témoin phare du talent de leur idole, mais hautement recommendable si vous connaissez de nom mais n'osiez pas franchir le pas. Pour celà, il faudra cependant que vous puissiez le trouver - n'hésitez pas à fouiller les bacs parisiens car ça en vaut vraiment la peine. Notre site est actuellement envahi de concerts franchement bons, et celui-ci n'a pas déparé. De Hornsby à Horny, il n'y a qu'un pas que ma vulgarité habituelle n'hésitera pas à franchir, totalement annihilée par la classe folle de ce musicien à la fois hors-normes et parfaitement à l'aise dans son moule. Non, SON moule. Dites, c'est vous qui êtes vulgaires, là ! ^^ |
29 octobre 2004 - Town Hall (New-York) |
01.
Candy mountain run |
Bruce
Hornsby - Chant,
piano, accordéon
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Bobby Read - Cuivres, choeurs |
Sonny
Emory - Batterie
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Jervonny Collier - Basse |
Doug
Derryberry - Guitare, choeurs
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John "JT" Thomas - Claviers |