Bon imitateur, public dans la poche, Gilbert Montagné

Note globale


Court, pas assez de prises de risques, son 5.1 décalé

Editeur : TF1 Vidéo
Durée totale : 2 h 22

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Image        PAL

Des noirs très profonds, une compression qui se débrouille bien avec très peu d'éléments. La réalisation est bonne sans plus.

Une journée avec Nicolas (4 min)
Les trophées du foot à l'Olympia (5 min)
Chez les Guignols (5 min)
A la radio (2 min)
Chez Drucker (5 min)
Aux putes... non c'est pour rire
Une passion cachée (3 min)
Un sport d'équipe (21 min)
Crédits (1 min)

La stéréo est brillante, très précise. Le 5.1 est très immersif, très agréable, mais irregardable. En tant que DVD-Audio d'humour (une première mondiale) c'est très bien, sinon restez en stéréo.
On se marre bien malgré des textes parfois plan-plan et peu de nouveautés par rapport aux Guignols et autres. Du déjà vu mais agréable.
Plein de petites featurettes montrant Canteloup un peu partout, sans aller bien loin, et heureusement une plus longue qui montre l'envers du décor.
Ca y est, les imitateurs sont de nouveau à la mode. Mais si mais si, regardez, il y en a partout. Comme si c'était la saison et qu'ils poussaient. Non pas que je vais me plaindre : j'adore ça, les imitations. En faire, en écouter, en inventer. Et on ne peut pas dire que Nicolas Canteloup soit un mauvais imitateur : il est dans l'équipe des sacro-saints Guignols depuis maintenant un paquet d'années. Son atout majeur ? Il maîtrise l'accent du sud-ouest comme personne. Et donc son intonation particulière fait que malgré le talent d'Yves Lecoq et Dan Herzog, Canteloup est et restera à jamais les voix de Cabrel, Jacquet, Barthez, Laporte, autant de personnes nées au sud de la Loire. Cependant, ce revival d'imitateurs (et d'humoristes) n'est pas sans danger pour le maintien d'une certaine qualité globale. Quand on fera remarquer que ce DVD est sorti, comme par hasard, au moment où Nico est entré dans l'équipe d'un certain Michel Drucker, on sent la mauvaise ambiance arriver...
Du reste, Canteloup a dû attendre d'être médiatisé par Michou (le spécialiste des opinions transformistes) pour sortir son spectacle qui a tourné un sacré bout de temps et continue d'ailleurs sur sa lancée. Un spectacle qui n'offre que peu de surprises, mais correspond bien à ce qu'on attend du garçon : son best-of des sportifs, de Cabrel et du tandem infernal De Villiers / Douste-Blazy. A part cela, il nous offre également ce qui va devenir sa vraie grande arme fatale : Gilbert Montagné. Sinon ? Sinon pas grand-chose. Mais faut-il pour autant se sentir déçu ? Non, car le spectacle se termine trop vite. Ce qui est frustrant mais garantit qu'on a quand même passé un bon moment.
En outre Nico a déjà une bonne expérience scénique et sait comment mettre le public dans sa poche ou l'en sortir. Il faut aussi avouer que ledit public rit 50% plus fort lorsqu'il fait partie de ceux qui regardent le sport à la télé. Public donc "restreint"... mais largement majoritaire en France, tout de même. La question la plus angoissante étant : les fans des Guignols auront-ils une copie conforme de leurs anciens DVDs, ou bien le spectacle valait-il la peine d'exister par lui-même ? Oui à la seconde question, à condition que vous ne soyiez pas un fanatique absolu et que vous ne passiez pas votre vie devant la télé et la radio à attendre la moindre de ses interventions... car là par contre, vous n'aurez effectivement qu'une redite, cependant agréable. Quant au côté "regardable à satiété", il n'est pas exceptionnel mais vous mettrez quand même un petit paquet de visions avant de vous en lasser. Mais le tout manque quand même de cojones, d'unicité... et de quinze minutes supplémentaires qui auraient fait la différence entre un p'tit spectacle sympa et un landmark de l'humour.

Passage obligé pour tout humoriste désormais, vous avez aussi droit à des bonus. Et là, ce n'est plus bancal, c'est tangeant. Vous avez de tout, et comme d'habitude, pas toujours que du bon. Déjà, ne vous fiez pas à la pochette : vous n'aurez pas un best-of de ses passages chez Michel Drucker, ce sémillant antalgique séniliste dominical, mais sa préparation. De même pour les oscars du foot, aucun vrai extrait mais uniquement la mise en place. Vous le verrez donc plus au travail que dans ses oeuvres, ce qui est un peu différent, et on regrettera d'autant plus la courte durée du programme principal. Et puis TF1 ayant voulu bien faire, nous avons droit aussi techniquement à de jolies choses, en débutant par l'image, 16/9, à la définition éclatante. Bien. Et puis le son, un stéréo très clair malgré les grands écarts de voix. Très bien. Et puis le 5.1, qui est très bon, très chaud, avec une parfaite définition du public, très présent, sur les arrières. Bien ? Non. Pressés de sortir ce spectacle, les petits gars de TF1 n'ont même pas remarqué que la piste 5.1 est désynchronisée. Assez pour être irregardable, surtout pendant les nombreux gros plans. Pour un spectacle dont l'un des gags les plus couillus est basé sur une faute de synchro, ça la fout très très mal. Piste sonore extrêmement agréable mais presqu'inutile, symptomatique d'un DVD sympa mais sorti avec des intentions plus lucratives qu'artistiques (on y reviendra avec Florence Foresti très bientôt). Ce n'est pas la faute de Canteloup qui continue à faire son boulot, et à bien le faire, malgré la horde de loups qui l'entoure. Reste à espérer qu'il ne prenne pas la grosse tête, ce qui est toujours tentant quand on est une star montante de la télévision en libertééééééééééééééééééyaie. Ouya ouya ouya. Oui, pas pu résister, et comme le dirait mon très grand et très cher ami : "Gilbert, si tu nous regardes...". Magnifique. Allez, la prochaine, un spectacle avec plus de Stéphane Joly et moins de pistes sonores foireuses, et on tiendra le bon bout, comme disait Stéphanie.

16 & 17 mai 2005 - Palais des Glaces (Paris)


01. Barthez au téléphone
02. La bonne intro
03. Aimé Jacquet, chauffeur de salle
04. Nelson Monfort en duplex
05. Didier Deschamps, sportivement correct
06. On peut vraiment se fâcher avec tout le monde
07. Téléthon
08. Laporte claque
09. L'assemblée Nationale
10. La leçon d'imitation
11. Eddy Mitchell dans le texte
12. La boîte de nuit
13. La Starac'
14. Cabrel, l'artisan chansonniste