Florence Foresti - Fait des sketches à la Cigale

Mais bon, le pire marketeux du monde n'arrivera pas (malgré de constants efforts) à plomber les bonnes choses, et ce spectacle de Foresti en est une. Naviguant entre humour un peu noir et plus "féminin" (sans tomber dans les piailleries féminisantes de ses consoeurs), elle a l'avantage de s'adresser à un public qui vient tout autant de la télévision que du théâtre de boulevard. Elle n'est pas là pour faire des suites de sketches bien séparés qui peuvent passer coupés en tranches dans n'importe quelle émission (hein Elie ?) mais pour distraire sur toute la longueur un public qui ne sait pas forcément à quoi s'attendre. Le côté inconnu (à l'époque de l'écriture) de la petite Flo fait qu'elle peut se permettre bien des choses, et elle le fait avec talent. On n'explose pas de rire (limite, hein, vachement limite, et pis j'aime pas les garçons !) mais on passe un bon moment avec des phrases qui ne fonctionnent pas comme des accroches cultes mais plus comme un monologue agréable avec une pointe d'auto-ironie bienvenue. Enfin, quand je dis qu'on n'explose pas de rire, je fais exception du sketch de rappel qui est un bonheur pour le décrassage de naseaux !

		Beau piqué, belles couleurs, un peu de compression sur les fonds unis mais rien de méchant. Très agréable à suivre, avec un montage discret et fonctionnel.	Best-of On a tout essayé (36 min) Mes petits râteaux (7 min) Backstage (25 min) Sketch J'aime pas les garçons au festival de Montréal (8 min) "Le restaurant" (3 min) "On a arrêté" (2 min)
		Le désormais célèbre duo stéréo propre + 5.1 avec rires derrière vous. Rien d'exceptionnel, rien à redire non plus, un boulot très honnête.
		La formule est connue, mais elle fonctionne toujours. Attachante, Florence ne fait pas que des personnages solitaires mais crée un joli petit monde où elle nous inclut sans difficultés. Marrant et sympa.
		Du bon et du très mauvais : un génial best-of de la Ruquier's Team pour le meilleur, un backstage long et un peu pédant pour le pire. Mais mauvais ou bon, il y a de toutes façons de quoi voir.

Xenos, le bon gros chienchien à sa mémère qui orne la jaquette - et les affiches du spectacle - est malheureusement décédé, juste après la sortie de ce DVD. Alors il n'y a peut-être pas de cause à effet, mais j'espère qu'il est mort d'une indigestion après avoir dévoré vivants trois chefs de produit. Dont celui qui a sorti ce disque, si possible. Car voyez-vous, quand vous l'achetez, ce machin rond digital, absolument TOUT vous fait croire qu'il s'agit d'un "nouveau" spectacle de Florence Foresti incluant ses personnages célèbres qu'elle présente régulièrement chez Dieu. Pardon, chez Laurent Ruquier. A l'arrivée, il s'agit du spectacle "seule en scène" qu'elle donne depuis déjà un bon bout de temps, avec les "personnages" (donc les captures d'écran sur la jaquette) uniquement en BONUS. Et ça, c'est nul, c'est minable, c'est dégueulasse, c'est petit, c'est... c'est tout ce qui plombe le petit monde serein du Digital Versatile Disque. Car c'est un double manque de respect. Envers l'acheteur potentiel peu aguerri, qui sera persuadé d'acheter un "machin comme chez Ruquier mais sur scène" et sera légitimement déçu (au premier abord), mais c'est aussi un manque de respect envers Florence (genre si t'es pas une star de la télé t'es qu'une merde), et d'ailleurs, question : pourquoi avoir attendu l'explosion de On A Tout Essayé pour se décider à filmer ce spectacle déjà en production depuis deux ans ? Un indice, chez vous.
	Mais bon, le pire marketeux du monde n'arrivera pas (malgré de constants efforts) à plomber les bonnes choses, et ce spectacle de Foresti en est une. Naviguant entre humour un peu noir et plus "féminin" (sans tomber dans les piailleries féminisantes de ses consoeurs), elle a l'avantage de s'adresser à un public qui vient tout autant de la télévision que du théâtre de boulevard. Elle n'est pas là pour faire des suites de sketches bien séparés qui peuvent passer coupés en tranches dans n'importe quelle émission (hein Elie ?) mais pour distraire sur toute la longueur un public qui ne sait pas forcément à quoi s'attendre. Le côté inconnu (à l'époque de l'écriture) de la petite Flo fait qu'elle peut se permettre bien des choses, et elle le fait avec talent. On n'explose pas de rire (limite, hein, vachement limite, et pis j'aime pas les garçons !) mais on passe un bon moment avec des phrases qui ne fonctionnent pas comme des accroches cultes mais plus comme un monologue agréable avec une pointe d'auto-ironie bienvenue. Enfin, quand je dis qu'on n'explose pas de rire, je fais exception du sketch de rappel qui est un bonheur pour le décrassage de naseaux !
Et nos fameux personnages Ruquier-esques ? Pas de panique, ils sont présents tout au long d'un best-of de près de 40 minutes qui a le mérite d'être un VRAI best-of : pas un temps mort, que d'excellentes situations, et pratiquement le meilleur moment de chaque personnage. Où l'on se rend compte qu'elle a réussi à faire ce que De Caunes n'avait pas tout à fait achevé : créer une galerie de personnages sans en avoir la moitié qui soient bouche-trou et que l'humoriste lui-même n'apprécie que moyennement. On passe donc un bon moment, avec des rires plus immédiats, plus condensés que dans le spectacle (normal, ils bénéficient d'un certain rôdage au niveau de l'écriture). Qu'on soit bien d'accord : ce n'est pas le spectacle qui est moins bon, ce sont les passages télé qui sont meilleurs ! Techniquement ca reste de la télé, ne vous attendez à rien, par contre on notera sur le spectacle le désormais traditionnel (merci Jean-Marie) 5.1 chaleureux et précis, sans problèmes de synchro, de voix étouffée, de sifflements et autres bêtises. Lui bien, lui bien.
	Mais ne croyez pas être débarrassé de la p'tite Flo après ce gros bonus qui fait bien du plaisir : que seraient nos DVD de spectacles comiques sans les traditionnels backstages remplis de condescendance et de louanges ? C'est ainsi que vous trouverez quelques "bonus de bonus" mignons (les "râteaux"), le sketch "On a arrêté" avec... Jean-Marie (eugaine), et qui était en fait un classique, mais vous aurez aussi, et ça c'est fort dommage, deux bonus qui n'en sont pas du tout. D'abord un "sketch" avec Elie Semoun où, pour être honnête, je n'ai pas compris où il fallait rire. D'où gêne terrible du téléspectateur, car un sketch comique pas drôle, c'est un véritable supplice. Ensuite, les interviews, répétitions etc. Là aussi, le problème se situe entre la vie réelle et l'image projetée. Florence n'y apparaît pas vraiment comme une personne agréable, semblant dure, cassante, et - lâchons le mot - antipathique. Ce pourrait être évidemment rien d'autre qu'un mauvais passage, qu'une déformation du miroir télévisuel, mais cela plombe la bonne humeur qui émane du personnage à longueur de spectacle. Ce type de bonus, il faut vraiment qu'il cesse. Sincèrement, qui est intéressé par, non pas ce "type" de bonus, mais par ce "genre" ? Ce n'est pas la même chose : le "type", c'est : présenter l'artiste en coulisses. Le "genre", c'est le faire mal, avec un montage sans fil conducteur, des instants volés qui ne feront sourire que les membres de l'équipe (sur 100.000 DVD vendus, ça fait peu de monde), et finalement rien de positif n'en ressortant. Un conseil donc : ne vous donnez pas la peine de regarder ces "bonus"-ci et contentez-vous d'un quasi-double-programme qui vous rassurera sur l'état de santé, qu'on croyait bien moribond, de l'humour au féminin. 29-08-2006