Excellente idée de départ, quelques passages moins drôles mais bouleversants, le personnage qui reste sympathique |
Note globale |
Rythme bancal dans la seconde partie et recours à un humour moins fin que d'habitude chez Magdane, aucun bonus pour rattraper |
Editeur
: TF1 Vidéo
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Durée
totale : 1 h 26
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Image PAL |
Il n'y a pas grand-chose à filmer. Un mec en noir sur fond noir. Donc c'est pas vraiment l'image qui fait le charme sur ce disque. Mais les noirs sont si bien fichus qu'on ne va pas redire grand-chose. |
Rinditou |
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La stéréo est très propre et on entend très clairement certains spectateurs hystériques à droite ou à gauche. Mais en 2006, pas de 5.1 dans un spectacle humoristique surtout signé TF1 Vidéo, c'est dommage. | |||
Un spectacle à deux, et même trois vitesses, à vous de vous caler sur le bon rail, mais de toutes façons vous aurez de quoi rire. | |||
Le désert, sauce Tartare. |
Magdane est décidément un drôle de bonhomme. Heureusement, il est également un bonhomme drôle. Après s'être auto-exilé aux States, restant sur une image assez négative de la nomenclatura parisienne (cette idée aussi de bosser avec Collaro !), il est revenu à la fin des années 90 avec pratiquement le même succès public. Public de cons ? Oh que non. Car l'humour de Magdane est à la limite parfaite entre la gaudriole sociale commune, faite de petits gestes quotidiens, et un humour ô combien plus dévastateur, parfois triste, maussade, qui râcle au fond de la gorge, du cortex, des souvenirs. Poète dans l'âme, mais n'ayant pas peur des gros mots : il me rappelle un certain chroniqueur d'un certain site. Vous l'aurez compris, Magdane et moi, c'est une histoire d'amour depuis que j'ai 6 ans, et sa carrière si particulière n'a fait que le rendre encore plus unique dans le monde vaste des humoristes francophones. Ce dernier spectacle, qui a fait un joli petit carton, vaut-il le coup ? Franchement, oui, comme tout ce que Roland a fait dans sa carrière. Mais le fan que je suis va mettre les bémols habituels. Fini de rire ;-) | |
Dans
ce qui s'apparente autant à un monologue théâtral
qu'à un one-man show, il nous montre (...mais on le savait déjà
un peu) que notre beau monde ressemble plus à un asile de fous
qu'à l'Eden tant rêvé. Son personnage, semi-imaginaire
(autant que nous sommes semi-sains d'esprit), est enfermé dans
un hôpital psychiatrique, et une partie du spectacle est consacrée
aux moyens de s'en échapper par la pensée, l'autre moitié
racontant comment le pauvre Roland s'est retrouvé là. Double
excuse pour aborder le sujet qu'il affectionne le plus : les toutes petites
choses de la vie, celles qui agacent, celles qui émerveillent.
Malgré un fil conducteur malin et propice à de nombreux
débordements poétiques et philosophiques, le spectacle est
donc dans la droite lignée de son prédécesseur, un
Magdane Show qui a depuis longtemps glâné ses galons de classique
du comique Français de qualité, et auquel ce dernier spectacle
fait plusieurs fois référence. Le novice en Roland, qui
n'en connaît pas encore la chanson, découvrira ainsi l'artiste
dans son élément, tandis que les fans confirmés apprécieront
ce petit twist qui résume bien sa carriere : tous fous ! Du reste,
ne comptez pas sur moi pour défendre le contraire.
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Le tableau aurait donc pu être idyllique, il n'est que brillamment sympathique. Les défauts ? Ils sont au nombre de trois, tels des petits cochons pataugeant dans leur crasse. Feurste Naf-Naf, si reprendre quelques moments culte du show de 1999 est bien reçu par le public, Magdane resssuscite également des passages complets de ses petits chefs-d'oeuvre de la période 79/83, tels quels : ça ne passe pas toujours forcément, non pas que le texte ne soit pas du 24 carats, mais la différence de ton entre passé et present est un poil destabilisante, et certains n'hésiteront pas à dire qu'il ne s'est pas foulé. Un peu rapide comme jugement, mais compréhensible. Saikonde Nif-Nif, la double fin : elle est aussi couillue que "plombante". Entre guillemets car là aussi, ce n'est pas que le texte ne soit pas plaqué or et incrusté de diamants, il l'est et même plus que ça, mais pour finir un spectacle comique, c'est TROP intelligent... Vous me suivez, là ? | |
On a donc des textes qui ressemblent plus à un plan de quartier de la Place Vendôme, et un comique intelligent et sensible, qu'est-ce qui explique donc la petite note de sept, communément appelé le chiffre des nains ? Simplement le seurde, Nouf-Nouf : que la seconde partie du spectacle, après une première au rythme impeccable, patauge un peu et semble artificiellement greffée. Roland utilise les mêmes ficelles que trente minutes avant, mais elles ont quelque peu grossi de calibre. La frontière est très mince entre les différentes couches de l'humour, tant et si bien qu'on peut la franchir inconsciemment, et on n'y retrouve plus le saltimbanque unique que l'on aime tant. Ce mini-passage à vide, jusqu'à présent unique incursion de Magdane dans un registre plus proche de Bigard que de Guitry, ne devrait malgré tout pas empêcher anciens et nouveaux de se marrer un bon coup sans perdre leur QI, ce qui n'est déjà pas évident. Quant au contenant du DVD, on préfèrera disgresser un peu plus sur le contenu, vu qu'à part le spectacle vous n'avez rien, absolument rien. Pas une interview ou un bout de répétition à se mettre sous la dent. Ce qui donne l'impression d'avoir affaire à une sortie de spectacle comique "lambda", alors que Roland, c'est tout le contraire. Faute de grives, on mangera donc des merles, mais bien cuisiné, ça peut être bon, un merle. Surtout avec des petits poids, de ceux que Magdane nous retire de la conscience, ou nous en alourdit, à son choix. Humaniste, drôle et pointilleux, il y a trois siècles c'était antinomique, de nos jours c'est une denrée rare. Finalement, notre évolution n'est pas vouée à l'echec. Non je déconne, ça aussi c'était de l'humour.
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22 octobre 2005 - Théâtre Déjazet (Paris) |
01.
La solitude |