Un grand moment de metal, un concert dantesque (c'est le mot)

Note globale


Moins hideux que prévu mais pas sublime non plus

Editeur : Century Media
Durée totale : 2 h 50

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Image        NTSC

Jon Schaffer à Athènes (3 min non st)
Backstage (4 min non st)

Gros plans bien sentis, pas de bêtises, définition ratée mais pas atroce, tout ça manque d'ampleur et de précision (...et de moyens) mais est tout à fait fonctionnel.
Oubliez le DTS qui non seulement n'apporte que le public sur l'arrière (et encore !), mais en plus bugge. Reste la stéréo, assez brillante mais fatalement moins que le CD, et avec les mêmes fautes entre les chansons. Pas très grave, pendant la musique, ça décoiffe.
Voilà, ça c'est une setlist, les mecs. Le meilleur des singles, des epics et des chansons cultes, sur deux nuits sans voir les coupures, avec un public en fusion et tout le tremblement.
Mouaif, sur le DVD c'est sympathique mais pas indispensable. Par contre le livret est magnifique et rien que pour ça, je donne les trois points.

Souvenez-vous. C'était le 11 septembre 2001. On venait de finir de manger. Il faisait beau. Dans le quartier des affaires de La Défense, les joyeux cadres retournaient travailler, voire piquaient une petite sieste, dans leurs grandes tours. Il y en avait même qui bossaient dans une tour appelée Manhattan. Et puis les nouvelles sont tombées, et il n'y avait pas qu'elles. Une petite partie de la civilisation occidentale venait de s'écrouler, au propre comme au figuré. Et on aura beau minimiser l'impact (sic) de cet évènement (vous voyez duquel je veux parler, hein, c'est pas du divorce de Benjamin Castaldi !), on ne peut nier que la chute du World Trade Center aura eu des répercussions parfois assez loufoques ou inattendues, dans les domaines les plus variés. Même au sein d'un des meilleurs groupes de metal semi-underground. Profondément affecté par le 9/11, Matthew Barlow, le gentil et doué chanteur de Iced Earth, décida de quitter la musique pour se consacrer à la défense de son pays. Je n'irai pas jusqu'à dire que Ben Laden est le producteur exécutif de ce DVD, mais une chose est sûre : Iced Earth n'a plus jamais été pareil, quoi qu'en dise son mégaboss Jon Schaffer, et c'est bien la semi-déchéance actuelle du groupe qui a conduit à la sortie de cette Arlésienne à laquelle on ne croyait plus.
Il y a néanmoins un sujet sur lequel on avait tendance à croire Schaffer, c'est que la qualité video de ce live ne méritait pas une sortie. Ca faisait donc des années que le père Jon s'opposait à cette sortie, promettant au plus l'inclusion de deux ou trois titres dans un futur DVD rétrospectif. Et on avait fini par se faire une raison. Retour en 1999, et après un cours de géopolitique, prenons un cours d'histoire du metal. Iced Earth est alors un groupe montant, et même plus que ça : adulé par certains, pas encore très nombreux mais fervents adeptes. Après 4 albums studio de qualité croissante, Schaffer et ses "potes" (soyons diplomate) décident d'enregistrer un album live. Mais pas n'importe lequel : ils veulent sortir un des meilleurs live de l'histoire du metal. Rien que ça mon cochon. Deux nuits plus tard, après deux concerts très différents mais tous deux furieux, le constat est là : après toutes ces années, Alive in Athens, dans sa prestigieuse version 3CD, EST un des meilleurs live du metal, à placer tout à coté de ceux de Metallica en 89, Maiden en 85 ou Queensrÿche en 95 (quand ce dernier sortira). Packaging somptueux pour un prix à l'époque ridicule (150 balles les trois disques bourrés jusqu'à la gueule), interprétation au cordeau, public en transe, et setlist de rêve puisque le groupe y proposait plus de la moitié de son répertoire. Un CD culte donc. Schaffer ne nous avait pas menti. Il n'y avait donc pas de raison qu'il nous mente en proclamant que le pendant DVD n'était pas aux normes de qualité dignes de Iced Earth. Mais ce qui mettait la puce à l'oreille, c'est qu'il promettait un prochain DVD qui, lui, montrerait "un vrai concert de Iced Earth". Irons-nous jusqu'à dire que Iced Earth sans Matthew Barlow, ce n'est plus tout à fait Iced Earth ?
En tous cas, Iced Earth AVEC Barlow, c'est quelque chose, et si vous ne connaissiez pas l'album, le DVD va vous faire un petit topo rapide (enfin rapide... 2h40 quand même !) : le groupe tue dès la première chanson et ne s'arrête pas. Les rares passages plus calmes, accompagnés de claviers bienvenus (mais joués hors-scène, encore que la caméra nous montre le pianiste en coulisses, faute avouée étant à moitié pardonnée...), ces passages plus cristallins que bourrins, où Schaffer et son complice six-cordiste tricotent des toiles d'araignées mélodiques, font office de petits ports de plaisance au milieu d'un océan furibard à en donner le vertige. Malgré la très bonne note que vous avez pu trouver en haut de page, il faut savoir être honnête : si vous n'aimez pas le metal, ou souhaitez le découvrir, ce concert somptueux n'est pas pour vous : trop dense, trop long, un peu trop monolithique il faut l'avouer (comptez les chansons écrites en mi mineur, c'est plus efficace que les moutons), et ce malgré le fait que le tandem Schaffer/Barlow ait voulu faire plaisir à tout le monde, y compris en incluant dans son intégralité l'inesperée Dante's Inferno, une monstruosité metallique de seize minutes où le, pardon, les chants de Matthew n'ont jamais été aussi expressifs. Un concert frôlant la perfection, donc, mais à ne pas mettre entre toutes les mains, tant il s'agit d'un pur concentré de metal non coupé et peu "raffiné", qui effraiera les douces âmes et hypnotisera les barbares. Technique moyenne ou pas.
Ah oui parce que le Jon ne nous avait qu'à moitié menti. Il précisait que les shows avaient été filmés avec trois caméras, il me semble qu'il y en avait forcément quatre (ou alors l'un des cadreurs est Steve Austin). Et ça suffit pour obtenir un montage qui est mille fois mieux que le désastre annoncé et fatalement redouté : ce n'est pas trop rapide, on voit bien tout le monde, il y a des gros plans sur les parties "Modes et Travaux", et le tournage sur deux soirs différents ne pose absolument aucun problème (je n'en ai pas repéré en tous cas). Le vrai souci, c'est la qualité de l'image en elle-même : bruit video, couleurs baveuses, fumée, concert long avec piste en DTS, forcément la compression se prend les pieds dans le cable jack (spéciale dédicace à NdV) et si la définition est correcte, elle souffre évidemment de tous ces maux... inévitables. Inévitables ? Euh ? Cherchez l'erreur : DTS ? Pour un live dont même le CD original présente les passages entre chaque chanson en mono ? A moins d'un miracle, il n'y avait pas grand-chose à en attendre. Et rassurez-vous, vous n'aurez pas grand-chose : à peine quelques claviers timides sur l'arrière (pas souvent et au pif), et le caisson de basse qui gigote bien. Bref, rien qu'un bon vieux Prologic ne propose déjà. Vous n'aurez même pas l'occasion d'entendre nettement derrière vous les vociférations et rugissements du public hellénique (bien profonds).

Si on rajoute à celà que la piste DTS souffre à quelques endroits d'un bug méchant genre "j'ai marché sur le câble" (NdV again ?), on préfèrera oublier ce gâchis d'espace et se concentrer sur l'essentiel : le concert lui-même, presque complet. Nul besoin de bonus ni fioritures, connaissant le budget de départ. On en aura pourtant trois : une visite d'Athènes en cinquante secondes chrono (ici Jack Bauer. La bombe va exploser, je rép... Hein ? Mon code pin ? Le 2 5 2 1. Non, DEUX un. Allô ? Allô ?!?), un backstage marrant avec les parents de Schaffer et le père Barlow en mode "étudiant en beaux-arts", et c'est tout. Oui, je sais, le gros nigaud avait parlé de trois bonus. Le dernier n'est autre que le livret : outre qu'il reprenne en partie l'artwork du magnifique boîtier CD, il contient aussi toutes les paroles. Ce qui est une superbe idée et achève de faire de ce DVD, malgré sa technique spartiate (c'est le cas de le dire, eh ouarf gag !), malgré sa piste DTS défaillante, malgré tous ses défauts, une introduction idéale à un groupe que les amateurs de metal ne peuvent pas passer sous silence. A part vos voisins qui, eux, essaieront peut-être...


06-02-2007

23 & 24 janvier 1999 - The Rodon (Athènes, Grêce)


01. Burning times
02. Vengeance is mine
03. Dark saga
04. Last laugh
05. Cast in stone
06. Last december
07. Pure evil
08. Desert rain
09. Dante's Inferno
10. The hunter
11. Melancholy (Holy martyr)
12. Angels holocaust
13. Stormrider
14. The path I choose
15. Watching over me
16. Diary
17. Blessed are you
18. When the night falls
19. My own savior
20. Travel in Stygian
21. Violate
22. Stand alone
23. Brainwashed
24. Disciples of the lie
25. I died for you
26. Prophecy
27. Birth of the wicked
28. The coming curse


Matthew Barlow - Chant   
   Jon Schaffer, Larry Tarnowski - Guitare, choeurs
James MacDonough - Basse, choeurs   
   Brent Smedley - Batterie (d'où l'expression : putain il est dur à jouer c'medley)
Rick Risberg - Claviers (hors-scène mais vous le verrez quand même)