DVD ultra-complet, belle prestation, chanteur généreux, son surround meilleur que prévu

Note globale


Pas de sous-titres sur le commentaire, musique pas assez variée (mais ce n'est pas vraiment rhédibitoire)

Editeur : Sanctuary
Durée totale : 2 h 40

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Image        PAL

Livret sympa avec liner notes
Paroles et interventions sous-titrées anglais
Commentaire audio du groupe (non st)
Galerie de 41 très belles photos
Bonus track : Lately (6 min, au ralenti... comme un hommage à Michael)
Making-of : Wembley XS (37 min st uk)
Interviews et backstage : Talk Baby Talk (25 min st uk)

Une note-moyenne : les couleurs sont parfois laides, la définition hésitante, le tout est daté et peu homogène. Mais le montage et la captation des détails sont dignes d'éloges, et vu la date du concert et ses conditions (en plein air à la tombée de la nuit à Londres), on ne pourra jamais faire mieux.
Montez à 9 si vous n'avez vraiment en tout et pour tout qu'une chaine stéréo : c'est brillant, ça cocotte de partout, les synthés sont graisseux mais pas envahissants. Le 5.1 n'est pas le plus incroyable qui soit mais quitte à vous fâcher avec vos voisins, mettre le Dolby 5.1 à fond les manettes vous permet de passer 90 excellentes minutes. Et 24 heures de gniouf après.
Le style musical est un poil redondant, comme on l'avait déjà vu sur le DVD de clips (alors même que leur carrière entière est moins glâbre), mais l'enthousiasme général, l'implication du chanteur, le groove naturel font de ce concert un très bon moment à passer, agrémenté de quelques surprises.
Wow. On se demande s'il y avait matière à autant causer, et oui, oui et re-oui, et quand c'est sous-titré c'est mille fois oui. Hélas, le commentaire audio est une fois plus considéré comme un gadget inutile alors que cette fois, lesdits sous-titres étaient vraiment indispensables. Cela dit, fan d'INXS, ton derche immédiatement lever tu dois.

"L'honnêteté finit toujours par payer". C'est ce que disent tous les menteurs. On vous le dit en cours d'éducation civique, on vous le répète à la messe du dimanche, et si jamais vous l'aviez oublié, nos ministres vous le rappellent quotidiennement. Le commercial qui vous a refourgué votre voiture / machine à laver / téléphone en a fait un argument de poids, et votre ex petit(e) ami(e) avait tenu le même discours. Le problème de l'honnêteté, c'est qu'elle ne fonctionne qu'en face de gens honnêtes. Alors je te cause à toi, cher lecteur : je vais être honnête, je ne suis pas le plus grand fan d'INXS au monde, trouvant que leur formule musicale s'est appauvrie en s'enrichissant. Mais il faudrait être malhonnête pour ne pas s'apercevoir que Live Baby Live est un grand live. Un des plus importants des années 90.
Le contexte du concert mérite d'être conté. INXS est un groupe Australien, donc géographiquement éloigné des principaux pôles d'activité musicale. Pourtant, très friand de l'exercice du live, le groupe a toujours voulu s'exporter. Avec succès un peu partout, surtout chez nous, sauf en Angleterre où la rivalité amicale avec les kangourous peut rapidement tourner au pugilat. Seulement, à force d'être admirés dans chaque pays du monde, au bout d'un moment, il faut être honnête - là aussi : tous les pays du monde, ça donne le monde. Un peu comme pour des régionales quoi. Donc la perfide Albion a tenté de résister avec sa fierté habituelle, mais finit par capituler. C'est donc triomphants que nos INXS ont accepté de se produire dans un Stade de Wembley presque plein à craquer. Le public est brûlant, les filles très belles et totalement folles, le soleil entame à peine son inexorable descente, Tim Farriss entame un premier groove et la soirée peut commencer.
Et là, deux solutions. Soit vous aimez beaucoup INXS, et vous ne savez pas la chance que vous avez de ne pas encore connaître ce live, car il va vous retourner la tête. Soit vous ne les appréciez que modérément, et là, bien que le concert mette son petit temps à vraiment décoller, vous ne pourrez nier que le sextet fait montre d'une aisance scénique stupéfiante. Un peu poseurs mais parfaitement en place (hormis les habituels pains, bien humains), très heureux d'être sur scène sans oublier la camaraderie, toujours à l'affût de ce que va faire le compagnon d'armes, les Australiens dans le contexte du live transcendent leur musique. Le funk se rockise et le rock se funkise, rappellant à chaque éclat que malgré un chanteur quasi-soul et des tubes basés sur des riffs en cocotte, ils viennent du pub rock. Ce n'est pas exactement AC/DC, mais l'influence Nile Rodgers a tendance à s'effacer quelque peu. Nivellement par le bas ? Pas tout à fait, car nous avons ici affaire à un groupe jouant en stade, devant 70.000 personnes. Il s'agit plutôt de recalibrage.
Et ça marche, puisqu'entre deux Original Sin et Suicide Blonde, INXS peut aussi balancer un Mediate tout à fait anti-commercial, un Mystify en communion avec le public, ou mieux encore, une version surgonflée de la magnifique Never Tear Us Apart. L'apport du saxophone en live est un vrai plus, comme celui des claviers - même si une séquence ou deux traînent encore dans le coin. Il manque peut-être de la grandiloquence à ce concert, mais elle est compensée par des litres de sueur de la part de tous les musiciens. En tête, Michael Hutchence donne le meilleur de lui même, peut-être un peu trop porté sur la culotte, mais on le serait à moins devant un parterre aussi piaillant. Derrière, on est vite rassurés : si aucun des membres n'est un virtuose dans son genre, c'est la solidité de l'ensemble qui donne au concert ses assises, sa pulsion primaire. Il est déjà difficile d'être parfaitement en place à trois, alors imaginez à six...
Le seul concert se montre déjà indispensable à tout fan du groupe qui s'entend, et est hautement recommandable si vous cherchez 90 minutes de bon rock racé sans aucune prise de tête. Mais Sanctuary a bien fait son boulot et traité ce live comme un roi. L'image d'abord : filmé en 35mm par le vétéran David Mallet, Live Baby Live n'aura jamais en vidéo, même en DVD haut de gamme, un cachet flamboyant. Le grain est authentique mais se marie mal à la définition télévisuelle, certains halos de lumière passent très mal, et les couleurs sont parfois affreusement retranscrites (on retrouve notamment le ciel gris pétrole si cher à Londres, capitale mondiale du soleil). Mais les cadrages sont dynamiques et le montage réussit à capturer un maximum de petits détails, les regards, les loupés, la foule transcendée. Le son est aussi gros qu'on pourrait l'espérer : stéréo très dynamique, 5.1 qui ne spatialise que quelques menus détails (percussions, rares nappes) mais donne à la foule et à l'ouverture un boulevard où elles s'engouffrent sans demander leur reste. A fond, idéal pour les voisins.
Question bonus le constat est encore meilleur. Déjà, les paroles et interventions sont sous-titrées. Il faut croire qu'on a été entendus à Lourdes. Ensuite outre les petits cookies qui font plaisir (livret, belle galerie), on retrouve deux documentaires, sous-titrés aussi (en anglais) : un d'époque et un rétrospectif. Redondant ? Exponentiellement intéressant plutôt. Le INXS de 1991 ne pensait globalement qu'à la musique en termes techniques, ce qui va en ravir certains ; celui de 2003 pleure encore la mort de Michael et admet que Wembley restera leur plus grand jour. C'est admettre que rien par la suite ne pourra être aussi bien, et ça aussi c'est faire preuve d'honnêteté. Techniquement parlant, on sera sidéré de voir l'état lamentable du doc de 91, pratiquement en lambeaux. Je ne suis même pas certain que le noir et blanc soit son format d'origine ! C'est dire si Sanctuary a eu raison de l'exhumer car laid ou pas, il est indispensable à tout spectateur du concert, même occasionnel, car tout beau gosse émourraché (NDKaworu : Et un néologisme, un !) qu'il soit, Michael Hutchence nous délivre ici un petit secret personnel qui donne un twist à tout le concert façon René Manzor / M Night Shyamalan. Spoilers interdits bien sûr.

On croirait que c'est tout mais même pas ; il restait quelques dizaines de méga-octets sur le disque, alors Sanctuary en a profité pour rajouter un commentaire audio des 5 Australiens survivants. Commentaire de 2003 aussi. Et croyez-le ou non, il est extrêmement enjoué, drôle, et ne semble pas non plus si redondant que ça... à un détail près. Là aussi, je dois être honnête. C'est en Australien non sous-titré avec 5 personnes riant en même temps. J'ai compris un mot sur dix. Le peu que j'aie pu capter, ça valait le coup... si vous avez un très solide niveau en anglais. C'est dommage, car pour une rare fois, on a un concert qui devient hommage à un mort sans pour autant le pleurer toutes les deux minutes (au fait... vous étiez au courant que Freddie Mercury n'allait pas très bien ?). Plein à craquer, important et traité comme tel, Live Baby Live n'est pas un Dead Baby Dead pesant, mais le témoignage brut de six musiciens au sommet de leur forme, qui tous remplissaient leur fonction avec professionnalisme, doigté, bonne humeur. Avec honnêteté, en somme.


13-04-2010

13 juillet 1991 - Wembley Stadium (Royaume-Uni)


01. Guns in the sky
02. New sensation
03. Send a message
04. The stairs
05. Know the difference
06. Disappear
07. By my side
08. Hear that sound
09. Original sin
10. The loved one
11. Wildlife
12. Mystify
13. Bitter tears
14. Suicide blonde
15. What you need
16. Kick
17. Need you tonight
18. Mediate
19. Never tear us apart
20. Who pays the price
21. Devil inside


Michael Hutchence - Chant   
   Andrew Farriss - Claviers, guitare
Tim Farriss - Guitare   
   Jon Farriss - Batterie
Kirk Pengilly - Guitare, saxophone   
   Garry Gary Beers - Basse