Concert mythique dans son genre, restauration impressionnante, belle présentation |
Note globale
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Jeu de scène et mise en images assez molassons, manque de sous-titres sur des bonus pas toujours facilement accessibles |
Editeur
: SPV
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Durée
totale : 3 h 20
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- Image NTSC |
Scenes
from the day avec commentaire vidéo (30 min non st) |
Ne vous laissez pas rebuter : ça ne vaut que 7 car c'est très statique, et la définition hautement remastérisée souffe du choix du NTSC. Mais pour de la vidéo prog de 1993 c'est excellent. | ||
La stéréo manque de guitares, le 5.1 de chant. Sinon, c'est du très beau travail : la pêche, très sombre, très précis, avec en surround un beau grain de folie. | ||
Presque tous les plus grands titres sont présents, et interprétés avec classe. IQ voulait en faire un live dont ils seraient fiers, pari réussi. | ||
La qualité audiovisuelle des bonus est très disparate, mais les fans en auront pour leur argent, avec d'inestimables versions de travail. En revanche pas sûr que le néophyte hurle de joie, surtout sans sous-titres sur le documentaire. |
Chroniquer Forever Live au crépuscule de 2009, et pire, lui donner une note, c'est poser la question fondamentale de la chronologie dans les sorties de disques. N'est-il pas devenu difficile de juger de la qualité d'un album de façon rétrospective, et plus globalement, y a-t-il perte de valeur inhérente au nombre de sorties ? Un vaste débat dont nous ne trouverons pas la réponse aujourd'hui, ni même dans dix ans, mais dans lequel ce live d'IQ, enregistré en 1993 et précédemment sorti en 1996, est plongé jusqu'a cou. Si l'on désire prendre le mal à la racine, en général, quelle est la première chose que vous regardez lorsque vous découvrez en magasin un DVD musical ? On est tous d'accord : la setlist. C'est un facteur déterminant, pour le novice qui y cherchera les tubes, et pour le super-fan qui y espèrera des raretés. Or, IQ n'est pas spécialement réputé pour avoir des setlists extrêmement changeantes, et si le DVD "IQ 20" possédait quelques jolies pépites, il contenait nombre de classiques que l'on retrouva plus tard dans Stage, et votre cher rédacteur de se dire à l'époque qu'il allait être difficile de noter Forever Live après ça. | |
Oui,
là est le coeur du problème. En 2009, acheter Forever Live
paraît presqu'inutile. Mais en 1996, c'était le premier vrai
live digne de ce nom du groupe, un live définitif, d'après
leurs souhaits et d'après les critiques. Mais nous sommes en 2009.
Mais tout le monde n'a pas acheté les autres DVD du groupe. Mais
ceux qui l'ont fait ne sont peut-être pas des grands fans. Tant
de maiiiiis, de quoi devenir chèvre. On peut disserter pendant
des heures sans au final avoir de réponse. Prenons donc le problème
à bas-le-corps, de façon scientifique (NDKaworu
: Eh ben ça promet !). Et avant de savoir si 4EvahLive
est toujours un bon live, commençons par le postulat n° 1 :
pour qu'il le soit toujours, l'a-t-il déjà été
?
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Considérons IQ comme un groupe semi-malchanceux de la vague néo-progressive. Mis dans le même panier que tous ses congénères, Marillion, Pallas, Twelfth Night et Pendragon, à tort ou à raison, IQ propose en effet du néo-prog tout ce qu'il y a de plus classique. Longs solos avec incursions dissonnantes, chant maniéré, guitare clinique qui emprunte légèrement aux sons du heavy metal naissant, synthétiseurs japonais digitaux de la première génération, refrains portés aux limites de la pop, tout y est. Albums classiques ? Outre le fait que The Wake reste un incontournable des eighties, IQ au début des années 90 allait sortir un second album phare, Ever - la particularité étant que cet album a été joué en presqu'intégralité lors du concert, juste avant sa sortie officielle ce même soir. Line-ups changeants ? Oui, bien sûr, avec retour du chanteur d'origine en bonne et dûe forme. Public conquis ? Allemagne, que diantre ! | |
Maintenant
que tout est réuni pour faire de Forever Live un hypothétique
bon live, mélangeons le tout, portons à ébullition
pendant 100 minutes, et découvrons, voir figure 1, que pour 1996,
découvrir ce live en CD, et mieux encore, en VHS (à un moment
où le désert était total en la matière), fût
une révélation. Le groupe est parfaitement soudé,
même dans les plus délicats passages désharmonisés,
le son est énorme (trop froid, trop aseptisé, mais rappelez-vous
: c'est du néo !), et, condition indispensable, Peter Nicholls
chante divinement (pour son niveau), sans accrocs ou presque. Rajoutons
pour faire bonne figure une version définitive d'un titre culte,
à savoir un The Enemy Smacks éprouvant pour les nerfs du
spectateur habitué à Céline Dion, et oui, en 1996,
Forever Live est indispensable à tout amateur de rock progressif
post-Tormato.
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2009. Deux solutions : vous connaissez IQ ou pas. Vous allez voir, c'est scientifique : si vous ne connaissez pas IQ, achetez ce DVD. Voilà. Vous y trouverez l'essence même du néo-prog, et si vous n'aimez pas ce concert, vous n'aimerez probablement jamais un seul autre groupe du genre. Voire le progressif dans sa globalité. Au moins aurez-vous essayé. Vous connaissez IQ mais ne possédez rien d'eux : offrez-vous ce disque et son inséparable compagnon Subterranea Live, et vous aurez 90% du tout meilleur de leur carrière, plutot bien chanté (par rapport à Living Proof par exemple), parfaitement exécuté, et en prime avec un son d'enfer. Vous connaissez IQ et avez déjà Subterranea : Forever Live vous reste indispensable, tant Subby est un album certes de néo, certes 100% IQ, certes avec des chansons longues, des atonalités et tout le tremblement, mais diamétralement différent d'Ever, et par voie de conséquence de ce live de qu'est-ce donc qu'on cause ici. | |
Dernier
postulat : vous possédez déjà IQ20 ou Stage, voire
les deux. Et là, on revient en plein coeur de notre sujet de départ,
et si j'ai bien précisé que la réponse au débat
n'allait pas de soi, ce n'est pas pour faire une pirouette et vous balancer
la solution au dernier paragraphe, façon super-héros. Le
choix d'achat reste flou, et dépendant de votre budget, de votre
amour pour le groupe, de vos exigences, de votre installation. Historiquement
parlant, si vous suivez le groupe un minimum, s'offrir ce disque est presqu'un
passage obligé tant Forever Live a été une pierre
angulaire de la musique alternative des années 90 (si si. Alternatif
signifie avant tout "ne pas rentrer dans le moule", et non pas
"jouer comme un pied en voulant fucker sa maman"). C'est vrai
que la setlist est déjà très connue, qu'IQ n'est
pas un monstre de scène (cf les power chords de Mike Holmes aussi
naturels que les seins de Victoria Silvsdtsestd), que c'est toujours ennuyeux
de repasser à la caisse. Mais Martin Orford avait prévu
le coup. Sacré lui.
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Ressortir un live VHS de 93, tout le monde sait le faire, il n'y avait donc aucune attente particulière. La surprise est d'autant meilleure. L'image : elle n'est pas aussi belle, classe que Stage, et la réalisation souffre par moments, mais la scène est plus colorée et surtout la définition est épatante. Ca, de la vidéo de 93 ? On nous aurait menti alors ? Rien de magnifique bien sûr, mais d'une propreté, d'une netteté plaisantes. Le son ? Orford ressort la carte du 5.1 qui tue ! C'est spatialisé d'un bout à l'autre, parfois n'importe comment, mais c'est là ! Des bonus ? Des inédits, des versions de travail, un documentaire d'époque suprennuyeux mais sauvé par des commentaires vidéo (une idée simple vaut mieux que dix idées de daube). En prime une galerie de photos, de chouettes liner notes, et un immense "arbre généalogique" d'IQ où l'on se rend compte qu'un jour un musicien a osé appeler son groupe "la Pelouse de Saroumane". | |
On rajoutera évidemment leur indécrottable humour anglais, immortalisé par une version définitive (et en 5.1 !) de Wiggle (que n'aurait pas renié Patrick Sébastien), et on finalise avec un beau coffret et un prix correct. Le groupe ne s'est clairement pas moqué du monde, et en matière de réédition de VHS musicale, se permet même tout bonnement un des meilleurs exemples, toutes catégories confondues. La musique est sombre, torturée, complexe mais indéniablement bonne, vous pourrez même apprendre à apprécier l'album Ever s'il vous paraissait trop mathématique sur CD. Bonus du bonus : John Jowitt avec des cheveux. Après un tel cadeau je ne peux rien faire de plus ! C'est difficile de juger la valeur d'une telle ressortie, et encore moins lorsque le DVD précédent (Stage) s'était déjà fait étriller pour cause de double set-list eunuque. Mais au moins ce disque porte-t-il bien son titre : 16 ans après son enregistrement, ce live n'est peut-être pas "forever", mais il a bien mieux vieilli qu'espéré. Allez donc expliquer cela à votre porte-monnaie. Au final, on en revient toujours à ça.
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12 juin 1993 - Stadthalle (Kleve, Allemagne) |
01.
The wake |
Peter
Nicholls - Chant
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Mike Holmes - Guitare |
Martin
Orford - Claviers,
choeurs
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John Jowitt - Basse |
Paul
Cook - Batterie
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