Super musiciens qui enquillent un nombre impressionnant de grands titres |
Note globale |
Concert écourté, image qui a vieilli |
Editeur
: Columbia Music Video
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Durée
totale : 1 h 32
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- (PCM) Image NTSC |
Interview
d'époque (10 min non st) |
Ils ont essayé de remasteriser au mieux, mais de la vidéo de 1981, c'est rarement éblouissant. Donc la réalisation est sympa mais parfois planplan, et la définition est comme on le craignait : très vieillotte. | ||
PCM franchement bon vu l'époque et la salle, 5.1 uniquement d'ambiance mais chaleureux et ne perdant pas en précision. | ||
Baffe baffe baffe baffe baffe, que du gros, du gras, du lourd, de l'entraînant et du classieux. | ||
Joli packaging, CD du live avec un titre bonus, interview mignonne, rien ne vous fera sauter de joie mais on aurait très bien pu avoir peau de zob. |
La classe, y'a pas à tortiller, on l'a ou ou l'a pas. Le talent, c'est encore autre chose, et puis ça se travaille, mais la classe, comme disait De La Fressange, c'est inné. Prenez Journey : leurs chanteurs n'ont jamais été des gravures de mode. Steve Augeri a montré son p'tit bidon dans une chemise trop petite pour lui en 2001, et vingt ans auparavant, Steve Perry réussit à mettre en-dessous d'un beau veston uni une espèce de caraco en peau de panthère, sans oublier une démarche dite du "crapaud sous cocaïne qui veut pas s'mouiller les pattes". Et pourtant, quand on regarde ce concert, on ne peut qu'être ébloui par la classe que véhiculent ces musiciens. On connaît surtout dans notre contrée le groupe Toto, mais dans un style semblable, c'est Journey qui aux USA a remporté la mise. Et en 1981, l'album Escape a été leur rampe de lancement vers un status de superstars bien mérité. Mais les bons albums ne font pas forcément les grands musiciens, et c'est sur scène qu'ils se sont montrés les plus convaincants. Et si vous pouvez douter de l'intérêt de ressortir un concert vieux de 20 ans, alors qu'on a déjà un Journey 2001 d'excellente facture dans notre collection, faites confiance à la rumeur : ce DVD était TRES attendu par les fans de rock FM, et il y a une bonne raison à ça. Non, cinq. | |
Escape,
qui fait suite à un "Evolution" qui portait très
mal son patronyme, a été un immense succès, avec
plus de la moitié des titres devenant de vrais pans de l'histoire
du rock FM. Mais ces titres ne sont pas venus au monde par l'intervention
du Saint Esprit. Ou alors Jonathan Cain est le Saint Esprit, et faudrait
dire à Dieu qu'il surveille le look de ses employés. Non,
Journey, comme Toto d'ailleurs, est en soi un super-groupe, à savoir
que chacun des musiciens est maître dans son genre, et que sur les
cinq, vous en aurez forcément un qui trouvera toujours l'idée
de génie donnant naissance aux grandes chansons. Sur ce live, c'est
totalement transparent : que ce soit Neal Schon qui commence à
peine à délaisser la coupe afro pour prendre le look, mais
aussi le style et la générosité de Bruce Springsteen,
le nouvel arrivant Jonathan qui pianote, gratte et chante très
bien, ou notre crapaud préféré dont la voix ultra-haute
ne faiblit pas un seul instant, dans tous les cas on comprend bien que
c'est le niveau élevé et la cohérence totale qui
font que l'on passe un excellent moment.
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Pourtant on ne peut pas dire que de prime abord, ce DVD donne envie. D'une durée assez courte (je dirai même : écourtée), il a en prime été filmé en 1981, époque où les vidéos musicales commençaient à fleurir mais sur un engrais de qualité moyenne. Et c'est vrai que l'image n'est pas sensationnelle, le remaster faisant de son mieux sans beaucoup d'éclat. Mais si le DVD a subi un traitement de choix (joli packaging, grosse pub), ce n'est pas par hasard : une fois le concert lancé, on ne peut plus l'arrêter. Il y a du tube à n'en plus finir. Le décevant "Evolution" a été laissé de côté, pour mieux défendre ce "Escape" si joliment produit, et ça marche : les nouveaux titres de l'époque sont déjà des classiques portés aux nues par un public hystérique, que l'on entend d'un bout à l'autre, surtout en 5.1 où la spatialisation des instruments n'est pas très évidente, mais laisse place à une grosse réverb' gonflée qui galvanise le tout. Et tout passe : le mini-solo de claviers où Cain, pourtant toute jeune recrue, se permet de débuter "sa" carrière dans Journey en citant rien de moins que Supertramp (!), la ballade "Stay awhile" au départ simple chanson de commande (j'en veux bien deux par semaine des comme ça), sans compter les nouveaux hits comme un Who's Cryin' Now proprement tuant de groove. | |
La bonne humeur ne durera hélas pas longtemps, puisqu'une heure seize après le début des hostilités, on range les outils. Ne reste plus qu'à relancer le concert, car côté bonus on ne peut pas dire que l'on soit gâtés. On a bien une interview d'époque, très sympathique, mais de dix minutes seulement et très fortement basée sur Escape ; pour le reste, les habituelles friandises mais rien de costaud. A part, histoire de vous convaincre définitivement, le CD audio du concert, avec un titre en plus d'ailleurs, histoire que l'excellence de ce groupe vous poursuive jusque dans votre autoradio. Bref, un moine, un habit, et rien qui corresponde : en tant que cénobite (et on les garde), vous devriez désormais savoir que les DVD les plus anecdotiques peuvent cacher les meilleurs moments de plaisir, et celui-ci en est un, à déguster devant un petit pastis, ou un Côtes du Rhône, mais certainement pas devant un scotch : pour cette dernière boisson, il est souvent préférable d'attendre la fin de Journey.
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6 novembre 1981 - Houston (U.S.A.) |
01.
Escape |
Steve
Perry - Chant,
claviers
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Jonathan Cain - Claviers, guitare, choeurs |
Neal
Schon - Guitare,
choeurs
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Ross Valory - Basse, choeurs |
Steve
Smith - Batterie
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