L'énergie, le bassiste qui se la pète bien, le chanteur qui chante JUSTE les (très rares) mélodies

Note globale


Mise en images ridicule, mixage du public à éviter à tout prix, et surtout, une uniformité musicale qui endort au bout de trente minutes

Editeur : Lizard
Durée totale : 1 h 52

(PCM)

Image        NTSC

Backstage (5 min non st)
Concert à Paris (3 min non st, désolé Kaworu tu n'es pas dedans ;-)

La définition et la compression sont franchement mises à mal par le montage épileptique et les flashes sauvages. Sinon c'aurait été bien mais les bonnes intentions ne suffisent pas quand on n'arrive pas à savoir où se trouve le bassiste pendant cinq chansons.
Du stéréo brouillon mais dont la grande force est de ne pas tricher (sauf pour les bandes bien sûr), et les parties de guitare et de basse sont parfaitement rendues. Le chanteur sature trop mais est-ce étonnant ?
Il faut attendre la dernière chanson pour que le groupe ralentisse. Pour ceux qui aiment le dernier album, c'est léger. Les amateurs de neometal risquent d'apprécier, mais si vous aimez la mélodie, passez votre chemin.
Deux "backstage" comme d'habitude inintéressants sauf pour se voir dedans et montés avec les pieds. Seul intérêt : les habitués du magasin Konci retrouveront leur lieu de perdition préféré.

On aura beau dire, on aura beau faire, on aura beau se la péter et se la jouer grand gourou over-fashioned et on-broad-line, il est un fait qu'on ne m'otera pas de la bouche, c'est que la mode, dans sa globalité, c'est de la merde. Une escroquerie. Une machine à décérébrer. Et ce ne sont pas mes très grands amis, les commerciaux, et plus encore, mes frères de sang, mes amours, mes véritables chérubins (bin dommage tiens), les publicitaires, qui me diront le contraire. Prenez le cinéma asiatique : depuis un an, il n'y a rien de mieux. Trois péquins ont parié sur une tendance, et hop ! le cinéma asiatique ne devient pas seulement un unique tunnel de bon goût, il devient également un bazar immonde et incontournable. Et ça marche. Ceux qui ont le souvenir ému des VHS recadrées, coupées, doublées, et j'en passe, de Akira, de Bride with White Hair, de Killer, de Legend of the Overfiend, sans parler de la sortie VHS française originale de Dreams d'un certain Kurosawa, bref, ceux qui ont connu l'âge de l'ombre doivent s'étrangler en regardant les rayons de nos supermarchés de la galette argentée. Le cinéma asiatique y est désormais prépondérant, limite indispensable, et on mélange tout, le polar coréen, le faux film de sabre néo-hong-kongais, la comédie de moeurs taïwanaise, le film d'horreur rrron-zzz japonais, et en bonus traque, on se tape Bollywood, vu que l'Inde, après tout, ils sont plus jaunes que blancs et ils sont vachement à l'est, ben oui, on ne sait jamais...
Ce coup de gueule pour dire qu'en musique, bien que ce soit moins perceptible, on est très exactement dans le même cas de figure : si les films, les dessins animés, les bandes dessinées, la mode, les robots (avec 20 ans de retard), bref si tout ce qui est culturel vient d'Asie, ce serait trop con de ne pas en profiter et de ne pas capitaliser sur les groupes de rock asiatiques. Et donc, avec dix solides années de retard (quinze même, mais je ne veux pas être volontairement méchant), nous voyons enfin déferler du j-rock dans nos belles contrées, avec pressages européens, à prix européen également, pub dans les journaux spécialisés et même concerts. Malheureusement, comme bien souvent, c'est ni fait ni à faire, et uniquement histoire de remplir des quotas, par conséquent la plupart des meilleurs artistes sont passés sous silence tandis qu'on pousse outrageusement des oeuvres totalement mineures. Heureusement que certains gaulois restent irréductibles, par exemple cliquez ici pour avoir une vision un peu plus large de ce courant. Si on ne pourra rien dire quant à la sortie de Moi Dix Mois, qui a le mérite d'être identitairement jusqu'auboutiste, on ne pourra que regretter que désormais, pour les "djeunz" et les néophytes, le rock japonais s'arrête à Dir En Grey (période "vulgaire" puisque leurs anciens albums, largement plus représentatifs du j-rock, sont introuvables ici) et Kagerô.
Donc voici propulsé dans les têtes de gondole de Virgin et de la Rnac ce jeune groupe qu'est Kagerô. L'album d'abord, puis le DVD. Et bien sûr une date française. Le concert présent ici aura beau tenter de leur servir de tremplin, c'est raté. Et on en revient à notre intro. Quiconque a écouté d'abord le dernier album sans connaître une seule note a été agréablement surpris : tout en marchant sur la trace des ancêtres (Dir En Grey pour les sonorités métal, les vieux Buck-Tick pour le côté funk/pop indé,), le groupe proposait un chant entre agressif et mélodique sans être horriblement faux, et quelques sonorités plus épatantes : ici de la basse fretless, là un rythme salsa, de temps à autre quelques effets sonores rigolos, une batterie pas toujours à fond. Bref, de quoi s'amuser sur un concert d'une heure quarante.
Pour leur plus grand malheur, et le nôtre par la même occasion, le groupe est vraiment trop "jeune" (pas par l'âge mais par l'attitude). Se basant sur un pois sauteur qui a l'air tout gentil mais s'évertue à faire du Kyô (rheuar grôôôôwawawawaeuargh) avec lentilles de contact et gestes décérébrés, un guitariste unique et un bassiste qui fait musicalement office de leader du groupe pour rattraper la sauce (son jeu ayant un petit côté Tetsu), la formule musicale de Kagerô perd tout son sel une fois sur scène. Leur pari, leur choix, est donc raté : plutôt que d'essayer de délayer la fraîcheur de leurs dernières chansons, ils misent le paquet sur leur côté métal, la violence, la folie barbare, et ça ne marche pas. Dir En Grey, vous avez dit ? Ils les copient dans la moindre attitude, et dans le son, qui ne leur va pas du tout. En outre, le réalisateur a ingurgité trop de 5 Ugly Kingdom, et copie le style : le montage est à la limite du gerbos, ne s'arrêtant presque jamais. Résultat ? On s'ennuie.

L'image est trop flashy, la musique trop répétitive, trop lisse. On me rétorquera que des Slayer ou des Pantera auraient fait de même, mais justement dans le domaine du metal pur et dur, Kagerô n'a pas encore les glaouïs touffus et aurait dû rester dans le créneau mi-neometal mi-indé-80s qu'il s'était forgé en studio. Pire encore, le mixage du public : il est épouvantablement bas ! On n'entend pas DU TOUT le public même pendant les très rares moments de calme (il faudra attendre le rappel pour la première ballade), et les applaudissements sont tellement mixés bas qu'on dirait presque qu'il s'agit de son rajouté. Pour un concert de metal, ça la fout très mal - à moins que le public n'ait été déçu par la prestation et ait à peine esquissé de la reconnaissance ? En tous cas, bien que la jeunesse du quartet lui permette sûrement de rebondir, et que je n'aie pas spécialement envie de les dézinguer en direct live, il faut avouer la vérité : si vous vouliez découvrir un bon groupe japonais, ce n'est pas encore dans les bacs français que vous trouverez votre bonheur. A quand les DVDs de Gackt ou Janne DaArc au Carrefour du coin, mmh ?

24 mars 2005 - Shibuya Kokaidô (Japon)


01. Holy needle
02. Sakurakurakura
03. Rasen Kubi
04. Masatsu Shinko
05. 3.2.1
06. Kôkotsu Jigoku
07. Nikushimi no Hitori Shibai
08. Ai wa savage
09. Urami koto
10. Kasa
11. Shiroi karasu
12. Zetsubô ni sayonara
13. Koi Uta
14. Hikari no Kage
15. Jubaku Oto
16. Shibire Kokoro
17. Meisô honnô
18. XII dizzy
19. Betsuri Ro
20. Watashi
21. Yûgure no Shazai
22. Nawa


Daisuke - Chant   
   Yuana - Guitare
Kazu - Basse   
   Shizumi - Batterie