Un concert flamboyant, extrêmement agréable, soigné aux petits oignons, qui peut plaire au plus grand nombre, et avec une technique au cordeau

Note globale


Les bonus sympas mais sans plus, en tous cas pas au niveau du concert. Pô grave.

Editeur : SPV
Durée totale : 3 h 11

- (PCM)

Image        PAL

2 CD du concert (édition limitée uniquement)
Mini-poster (édition limitée uniquement)
Interviews : HaloVision (17 min non st 16/9 non anamorphosé)
Portraits de Thomas Youngblood, Casey Grillo et Oliver Palotai (21 min non st)
Interview de Simone Simons (8 min non st)
Clinic de batterie de Casey Grillo (6 min)
Clips de The Haunting, March of Mephisto (versions censurée et intégrale), Abandoned et Where the Lights are Gone (19 min, formats respectés mais non anamorphosé)
Vidéos diverses : March of Mephisto live en Suède, making-of de The Haunting et clip bootleg de Serenade (15 min)
Deux galeries de photos (12 min, 16/9 non anamorphosé)
Discographie
Biographie des membres

On ne peut pas aller au-delà de 8 pour les puristes qui regretteront la compression et quelques sales effets. Mais le soin particulier apporté au tournage est visible sous pratiquement chaque angle, et surtout le concert est très agréable à suivre. Et pour une fois qu'un concert de metal propose de vrais noirs...
Le 5.1 ne fait que mettre dans l'ambiance, la stéréo est bien puissante comme on l'aime avec les instruments très bien équilibrés. Ne l'achetez pas pour le surround, mais pour réveiller les voisins.
Une très belle succession de chansons toutes plus réussies et complémentaires, avec évidemment une emphase certaine sur la fin de carrière (tant mieux d'ailleurs). Ne manquait qu'une coquetterie : une reprise en metal symphonique d'un tube des années 80. C'est juste histoire de faire mon chiant.
Un peu de tout, dans lequel vous trouverez forcément votre bonheur, mais il sera de courte durée. Il manque en fait l'essentiel : une interview à froid de Patrick Ullaeus revenant sur l'aspect technique. Dommage, une autre fois peut-être...

Oh non ! allons-nous nous exclamer. Pitié, pas encore un DVD live d'un groupe de speed metal européen ! Ca va encore parler de dragons et de princesses sur fond de boumboumboum avec du clavecin Domenico Scarlatine et un chanteur qui s'est coincé les couilles dans la malle. En plus, achevez-nous miséricordieux pêcheurs, ça se blaire Kamelot ! On attend d'une minute à l'autre Perceval qui va nous faire un Chante Sloubi, ou en bonus Karadoc qui explique pourquoi il faut exactement 13,72 ans au jambon de pays pour être affiné à point. Même si la jaquette est prometteuse, même si l'édition collector est belle comme un coeur, même si on a l'immense surprise de découvrir que le DVD 1 est en 16/9ème, les prémices ne sont point flatteurs.
C'est oublier un peu vite que dans ce métier, on n'est jamais à l'abri d'une bonne surprise. Non, Kamelot n'est pas un sous-Stratovarius ne comptant que sur la dextérité de son guitariste pour vendre par milliers. Dès les premières chansons, il est facile de cerner de façon plus exacte, et plus optimiste, le style de ce groupe, qui s'est affiné jusqu'à l'excellent The Black Halo défendu ici sur scène. Kamelot est un mélange des refrains d'Hammerfall, du style symphonique de Nightwish et des mises en place maladives de Symphony X. Mais le tout est supérieur à la somme de ces parties, principalement grâce à son chanteur et ses compositions. Epiques, les chansons de Kamelot le sont, bien évidemment (ils ont même intitulé un de leurs albums Epica), mais elles trouvent surtout un souffle symphonique sous-jacent qui tire la plupart des titres vers le progressif. Attention, ce n'est pas du symphonisme classicisant, traditionnel, comme ferait un Rage. On reste plutôt dans les violonnades synthétiques chères à tous nos groupes de bambambamaaayyyyaaaaa habituels. Mais c'est le haut de gamme de ce panier.
Pareil pour le chanteur, on s'attend à un viking aux cheveux longs braillant des notes 100% pur canin, et on se retrouve avec un beau brun ténébreux de grande classe, à la voix extraordinaire de chaleur, à l'aise dans les aïgus opératiques mais s'y aventurant rarement, préférant rester fidèle à ce qu'il respecte par-dessus tout : la mélodie. Evidemment derrière, ça ne plaisante pas non plus : guitariste dans la lignée Malmsteen, batteur phénoménal et bien à l'aise, et mieux encore, bassiste qui s'entend (!). On repère certes quelques overdubs un poil voyants, surtout sur les solos de guitare, et une forte utilisation de bandes qui dénature la qualité du pianiste... mais soyons francs, sans que cela nuise assez pour effacer l'essentiel : nos cinq metalleux sont très bons, tous, tout le temps. Mais ce n'est pas cela qui fait de cette Froide Nuit Hivernale un grand live. Car ce n'est pas un bon, mais un grand live, de ceux qui font adhérer le spectateur immédiatement, de quelque endroit qu'il prenne le disque, et mieux, supportant les visionnages réitérés. Ce ne sont pas seulement les musiciens, ni les chansons qui vont de la simplement bonne à l'extraordinaire. Ce n'est meme pas le public, excellent et fidèle.
Non, le plus apporté par Kamelot dans cet exercice périlleux qu'est le live de metal symphonique, c'est le sérieux de l'entreprise, la minutie de la mise en scène. Magnifiquement filmé par un Patrick Ullaeus qui n'a pas lésiné sur les moyens, One Cold Winter's Night sait toujours comment relancer la machine. Mises en scène et décors, flammes, neige (très émouvante ballade Abandoned), invités à intervalles réguliers (dont la mimi Simone Simons... du groupe Epica !), hymnes et pavés progressifs se succédant, quelques solos courts, un chanteur sincèrement ému par l'enjeu, un son à décorner les boeufs, des couleurs vibrantes, tout se mélange pour donner la sensation de vivre un concert phénoménal. On est loin de l'enquillement de chansons de 4 minutes, ici tout trouve sa place. Osons même dire que si vous ne devez voir qu'un seul concert de metal symphonique pour découvrir le genre, autant prendre celui-ci.
Les amateurs de disques léchés seront tout autant comblés. Le son est très clair, le 5.1 donnant plus de corps au public. Pas de spatialisations, mais une réverb généreuse et absolument pas brouillonne. L'image souffre de quelques défauts : passages en noir et blanc un peu ratés (surtout techniquement), quelques choix de montage décevants, et un problème d'anamorphose sur quelques caméras. Mais la liste des qualités est autrement plus glorieuse : vrai 16/9, définition et piqué professionnels, réalisation ample, jeux de couleurs sur scène flamboyants et - c'est un miracle - sans entraîner de bavures (ou si peu), de gros aliasings, de grain vidéo et autres horreurs auxquelles nous sommes pourtant fort habitués. La beauté du concert s'en retrouve magnifiée, et on ne peut que féliciter l'éditeur et l'équipe technique de n'avoir pas sabordé le tout.

Des bonus ? Oui. Oui, il y en a. Seulement, ce n'est pas pour eux que ce disque se montre craquant. Outre les deux CD du live, et un mini-poster pas tout à fait kitsch mais pas loin, on trouve le fourre-tout, passage obligé s'il en est. Des clips : deux excellents, voire sublimes, et deux autres qui ne sont que des extraits du live (intérêt très limité). Des interviews, non sous-titrées, comportant de bons passages mais rien de magique, sinon le salaire de nos amis musiciens vu les baraques de Gérards qu'ils se sont payé. Une visite du batteur Casey Grillo au siège de DDrums, l'occasion de fanfaronner et de rendre un hommage à Dimebag Darrell. Une interview de Simone Simons, gentille sans plus. Deux galeries photos, bien sympathiques mais trop petites en taille (NDKaworu : Sic). Deux making-of, corrects mais souffrant de leur manque de sous-titres et de second degré. Et puis le meilleur, en tous cas pour les fans : une fiche détaillée sur chacun des musiciens... Où l'on voit que notre Khan, excellent chanteur donc, est un fan absolu de a-Ha ! (Et Thomas Youngblood est fan de Hans Zimmer... ce qui revient à RPWL admettant écouter Pink Floyd de temps en temps). Bonus nombreux mais un peu ternes donc. C'est dommage, mais leur pâleur provient tout autant de l'éclat aveuglant de ce concert incroyable, qui sera à même d'en réconcilier plus d'un avec le style "badaboum". La perfection n'est peut-être pas de ce monde, et encore moins ici, mais comme dirait Attila : "Kamelot, c'est pas de la camelote !". Non, ne souriez pas : ce DVD, c'est comme Attila. Là où il passe, l'herbe ne repousse pas.


13-06-2009

11 février 2006 - Rockfeller Musichall (Oslo, Norvège)


01. Un assassinio molto silencio
02. The black halo
03. Soul society
04. The edge of paradise
05. Center of the universe
06. Nights of Arabia
07. Abandoned
08. Forever
09. Keyboard solo
10. The haunting
11. Moonlight
12. When the lights are down
13. Elizabeth
14. March of Mephisto
15. Karma
16. Drum solo
17. Farewell
18. Curtain call


Khan - Chant   
   Thomas Youngblood - Guitare
Casey Grillo - Batterie   
   Oliver Palotai - Basse
Glenn Barry - Basse   
   Simone Simons, Mari Youngblood, Elisabeth Kjaernes - Chant
Sasha Paeth - Guitare (eh oui, il existe vraiment !)   
   Karianne Kjaernes, Marianne Follestad, Christian Kjaernes - Choeurs
Snowy Shaw - Chant (enfin physiquement il est là... pas sûr qu'il chante en direct !)