Collaboration réussie, belle setlist, concert varié |
Note globale |
L'image qui a la tremblotte et un léger sentiment d'espace vide entre le groupe et le public |
Editeur
: Universal
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Durée
totale : 2 h 05
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- (PCM) Image NTSC |
CD
live (avec un titre inédit) |
Quel dommage, ça partait si bien ! Des couleurs franches et pas baveuses, une définition magnifique. Malheureusement, toutes les bonnes intentions sont ruinées par des cadreurs hâtifs, pas à leur aise et souvent tremblottants. Assez pour ternir la haute-définition. Note punitive ? Oui. Ca incite à faire mieux la prochaine fois | ||
Rien de particulièrement spectaculaire, mais du bon boulot rendant bien chaque instrument. Le DTS apporte la spatialisation du public, fort bienvenue sur la première heure puisqu'on ne l'y voit pas ni ne le sent à l'image, et booste les basses de façon spectaculaire mais pas dérangeante. | ||
Une bien belle brochette de chansons allant de la country pure au boeuf jazz manouche, puisant chez Harris, Knopfler, Dire Straits, et évidemment leur album commun. Presque un exemple parfait de ce qu'on doit faire dans ce genre de situation. | ||
Dommage qu'encore une fois une major ne trouve pas les moyens de payer un traducteur pour faire quelques sous-titres, car l'interview croisée des deux artistes ne manque ni de charme ni d'intérêt. |
Mark Knopfler se faisait rare. A un tel point qu'on pouvait s'inquiéter. Un album, une tournée, tous les 18 mois, mais avec une discrétion tranchant radicalement avec son status de demi-Dieu qu'il arborait (subissait) dans les années 80. En prime l'ancien leader de Dire Straits avait radicalement changé son fusil d'épaule et propose depuis 2000 une forme de country-rock assez diversifiée mais aucunement pop comme son ancien groupe savait distiller. Il n'est donc pas étonnant que son public ait changé, et considérablement maigri (et vieilli), mais son absence des rayons DVD depuis 1996 commençait à peser. Le plus américain de nos anglais trouva une occasion en or de refilmer un live, lors de sa collaboration avec la légende de la country Emmylou Harris - ou plutôt la collaboration de Harris avec Knopfler tant All The Roadrunning était un vrai album de Knopfler à part entière. | |
Le
style musical est donc affirmé dès l'apparition d'un nom
sur la pochette : fans de Dire Straits désirant retrouver les sensations
de votre groupe fétiche, pasez votre chemin. Trois titres seulement
trouvent place dans ce concert : un So Far Away presque anecdotique
(nonobstant un retournement de basse inattendu sur la fin), un Romeo
& Juliet chanté par un Knopfler au bord des larmes mais
curieusement très proche de la version studio (et pas Alchemy),
et un Why Worry presque transfiguré en berceuse, d'une infinie
délicatesse. Mais ne vous en faites pas ; la setlist se montre
particulièrement maligne, et vous aurez bien d'autres occasions
de vous pâmer. En particulier car Knopfler a ramené avec
lui ses musiciens habituels et qu'ils forment une jolie petite équipe
de tueurs.
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Ainsi, piochant dans l'album avec Emmylou mais aussi un peu partout ailleurs, Mark propose des versions anthologiques de titres qui méritent assurément d'être redécouverts par un public peu au fait de sa carrière solo. Song for Sonny Liston permet au Choufleur de donner une leçon de guitare jazz, Red Staggerwing est renforcé par un solo de violon pas piqué des vers, If This Is Goodbye est encore plus poignant que sa version studio, et - joyau de la mine, il exhume un extraordinaire Speedway at Nazareth montrant que malgré son âge avançant et sa musique adoucie, Knopfler en a encore sous le pied. A ses côtés, Harris semble curieusement effacée, alors qu'on se serait attendu à un duo à chaque chanson. Tant mieux : cela évite l'ennui et ne rend ses prestations que plus intéressantes, en particulier sur sa chanson solo, la dame ayant encore une grâce naturelle fort épatante. | |
Mieux,
outre donc des musiciens doués et hétéroclites, dont
son fidèle golden retriever Guy Fletcher, Knopfler s'est aussi
entouré d'un élément qu'il avait perdu depuis longtemps
: la bonne humeur. Regardez-le plaisanter avec Rich Bennett, proclament
"tu feras Emerson et moi Lake", depuis combien de temps ne l'avait-on
pas vu aussi heureux ? Cherchez pas, la réponse c'est 1990, avec
les Notting Hillbillies. Il aura donc fallu que Knopfler retrouve à
nouveau ses racines folk et country blues pour se sentir à l'aise.
De ce fait, le concert est épatant de feeling et d'équilibre,
sans pratiquement aucune compromission face au dieu Dollar. Le plaisir
de jouer de façon authentique respire, et si vous n'aviez jamais
osé suivre Mark Knopfler dans le sentier certes aride qu'il a emprunté,
voilà je pense une excellente occasion de vous y frotter, que vous
aimez la country ou (comme votre serviteur) non.
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Comme on connaît le goût du guitariste pour la technologie, on s'attendait à l'excellente technique, elle est presque là. L'image navigue entre l'exceptionnel, avec une définition à tomber, des noirs ultra-profonds, et de l'étrangement raté : beaucoup de plans flous et tremblotants, bien trop pour ne pas déranger, et une scène filmée de telle sorte que pendant une heure, on ne voie pas, ni ne ressente la présence d'un public, pourtant bien là et piaillard. De même pour le son, le DTS est très précis et apporte beaucoup à la stéréo, mais on avait l'habitude que le Knopf satellise tous les instruments - on devra se contenter d'une réverb naturelle chaude et d'un public piaillard, mais ça je l'ai déjà dit. Les bonus ne sont pas sous-titrés, suivant une belle tradition qui perdure depuis quelques années, et proposent un preshow commenté par Emmylou, une interview croisée fort intéressante (en DTS ! et quel DTS !), et un CD bonus avec un live inédit. Que du sympathique en somme. Les fans d'Emmylou resteront peut-être sur leur faim, mais ce DVD à visage humain et sans prétentions propose ce qu'on devrait trouver sur toutes ces pages si la nature était bien faite : de la bonne musique bien jouée et bien reçue. Elle est pas compliquée, la recette du bonheur.
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2006 - Gibson Amphitheatre (Universal CityWalk, Los Angeles, U.S.A.) |
01.
Right now |
Mark
Knopfler, Emmylou Harris
- Chant, guitare
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Guy Fletcher - Claviers, guitare, choeurs |
Richard
Bennett - Guitare
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Danny Cummings - Batterie, choeurs |
Matt
Rollings - Claviers, choeurs
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Stuart Duncan - Violon, mandoline |
Glenn
Worf - Basse, contrebasse
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