Album bonus en 5.1 bluffant, soin global du coffret, quelques chansons bien poutrantes |
Note globale |
Lives filmés à l'arrache et un peu faméliques, pas assez représentatif de leur carrière, DVD de bonus à s'en taper les noix contre une enclume |
Editeur
: Century Media
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Durée
totale : 4 h 36
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- - Image (anamorphosé !!!) NTSC |
CD
audio du concert de Wacken |
C'est une note image très à la hausse, et bien parce que je ne prends en ompte que le live à Wacken : joli, très coloré, vibrant, un peu bordélique mais comme d'habitude, seul problème : le désanamorphosage foire un coup sur deux. Le second live est moche, et je suis fort urbain d'en rester là. | ||
Si vous êtes prêt à pardonner la froideur mécanique du son, en studio comme en live, vous .serez récompensé par une stéréo massive, mais surtout un 5.1 avec spatialisations dans tous les sens, caisson de basse bien dressé, le tout en DTS et partout. Le 5.1 de l'album Karmacode est tout aussi excellent. | ||
Trop carré, et trop court, occultant une immense partie de la carrière de Lacuna Coil, ce faux-vrai premier-double live offre moults refrains imparables et riffs cisailleurs, et premet de comprendre que Coil n'est pas un faux groupe monté de toutes pièces. Reste qu'on en veut plus. | ||
D'abord, il y a la présentation, qui mérite trois points à elle toute seule. Puis, Karmacode dans un mixage surround génial, qui monte le tout à neuf. Puis vient le vrai DVD de bonus, et là estimez-vous heureux de rester jusqu'à 5 : en alpinisme, on appelle ça dévisser. Grave. |
Sympa. Un adjectif qui veut tout et rien dire. Sympa. Comme dans " il est sympa " ou " c'est sympa", ou encore " ah, sympa ! ". Sympa... On dit même que des présidents de la république ont été élus parce qu'ils étaient, je cite, "sympas". Cà, je vous rassure, ça risque plus d'arriver maintenant. Reste que sympa est un adjectif... sympa (sic), mais un peu réducteur. Ainsi pour une frange du public metal, le sextet italien Lacuna Coil est-il un groupe sympa. Traduire qu'il n'atteindra qu'avec grandes difficultés la première division, tout en restant professionnel et accessible, écrivant des chansons qui oganiseraient une partouze entre Paradise Lost et The Gathering, en bref : des chansons sympas. Et malgré tous les efforts déployés sur ce DVD, le constat est là : il est sympa. Ce qui est un constat sympa, certes, mais sur quelques points pas forcément sympathique. | |
Sous
la forme d'un magnifique coffret contenant 3 DVD et 1 CD, la formation
transalpine propose donc un premier bilan de ses activités musicales,
en studio, sur scène et dans la vie. Disons tout de go que si une
chose est parfaitement réussie de but en blanc, c'est la présentation.
On a affaire à un produit de luxe, vu d'extérieur. Livret
et packaging classe, CD contenant le show de Wacken, menus animés,
superbes et courts, en 5.1 qui plus est. Confiant, on enfourne la première
galette, contenant deux shows, et les premières déconvenues
arrivent, en même temps que les soulagements. Le groupe présente
sa prestation au festival de Wacken, en Allemagne, et celle au LoudPark
de Tokyo. Première constatation : contrairement à ce qu'on
peut parfois lire ça et là, Cristina Scabbia n'est pas une
potiche gonflable servant à émoustiller les emokids, elle
a une vraie prestance et une voix puissante. Ensuite, le groupe est très
carré, trop même, avec un son énorme, gras et froid,
ne laissant place à aucune erreur, et malheureusement pieds et
poings liés par les nombreuses séquences qui jalonnent les
titres. Le public connaît bien les tubes, et d'ailleurs il est difficile
de résister à certains - allez bouder devant un Closer !
La chanson en Italien apporte un peu de fraîcheur, et si vous pensiez
tenir une preuve que Lacuna Coil est un mauvais groupe, c'est raté.
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Maintenant, le DVD côté live n'est pas sans défauts. Passons sur le côté formaté avec une utilisation abusive des bandes (chanter sur son propre contre-chant est un peu malsain lorsque le groupe se vante d'avoir deux chanteurs lead), et voyons le contenu global. Ce sont deux petits concerts qui sont présentés, pas un seul gros, et assez proches chronologiquement. Donc le premier concert, Wacken, se déroule plutôt bien mais souffre un peu de se focaliser trop sur l'album Karmacode, et du coup le Loudpark, malgré des différences, fait un peu redondance. En moins bien, puisqu'autant l'Allemagne est comme d'habitude dôtée de belles couleurs chaudes, autant le Japon est carrément laid. Le mimétisme est renforcé par les discours et encouragements du groupe qui sont plus ou moins identiques d'un continent à l'autre. Loudpark fait ainsi office de simple bonus, un peu plus violent et moite, mais moins agréable que son homologue teuton, et du coup on se retrouve avec un premier "vrai" live de 50 minutes seulement, reprise (pas trop mal) de Depeche Mode incluse. Peu conseillé donc pour découvrir le groupe, le premier disque est d'ores et déjà plus réservé aux amateurs, aux connaisseurs, et à ceux qui donc doutaient des lacunes de Lacuna. On va passer au second DVD, se dit-on, ayant hâte de voir un peu plus la belle Cristina et ses collègues. | |
Malheureux,
stoppez pendant qu'il en est encore temps ! Toujours affublé d'un
menu hyper-classe, le DVD bonus promet monts et merveilles : du backstage,
la présentation des musiciens par eux-mêmes, des clips, des
interviews, du fan-art, des remixes, de tout en grosse quantité,
une corne d'abondance, alléluia. Au final, après un peu
plus de sept mille deux cent horribles secondes, nous avons plutôt
affaire à un DVD pédopsychiatrique, qui fera les délices
des jeunes parents manquant d'autorité sur leurs mômes. "Fais
dodo ! Si tu dors pas dans cinq minutes, on te fait regarder le DVD bonus
de Lacuna Coil !" "Nooooooooooooooooon ! Pitié papa,
promis, je vais dormir !". Ca va nous faire une belle génération
de traumatisés de la vie, ça. Et de narcoleptiques névropathes.
Il suffira qu'ils pensent cinq secondes à n'importe quel segment
de ce DVD 2 pour sombrer dans le sommeil paradoxal : en bus, dans le train,
au volant, en réunion, voire même - car c'est parait-il déjà
arrivé une fois - sur les bancs de l'Assemblée ! On sauvera
de ce disque les clips, dans la bonne moyenne des gros groupes "gothiques"
à chanteuse (sauf que Closer est en mono ?!), et de jolies galeries
de photos sur fond de remixes de fans, pas toujours probants mais sauvés
par l'image (elle est quand même sexy, madame Scabbia). Le reste,
tel Jean-Michel, provoque l'apathie. De quoi rester collé au fond
du fauteuil, la bave aux lèvres, la main crispée sur la
télécommande.
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Entre l'épopée des branleurs en tournée, les cuites, des courts-métrages "faits maison" d'une platitude "deuxième degré Naguiesque" à en rester pantois, une interview à laquelle je n'ai compris aucune question (pourtant c'est de l'anglais), rien ne nous sera épargné. Rien. Be afraid, be very afraid. Quant à l'idée de demander aux fans de remplir le DVD avec leurs cadeaux audiovisuels, ça rappelle un peu l'assaisonnement des bruschettis : ail, ail, ail ! Franchement, même en essayant d'ouvrir au maximum le tunnel "humour et auto-parodie" d'un cortex déjà bien entamé, pratiquement rien n'est à sauver de ce DVD bonus qui a dû être conçu par le Comte Rugen : il aspire deux heures de votre vie, et ça fait pleurer. On se dit que tout est foutu, que le capital sympathie de L.C. qu'ils ont mis du temps à construire vient de se manger un taquet fatal, quand surgit le DVD 3. Il s'agit rien de moins que l'album Karmacode, remixé en 5.1. Et boudiou, quel 5.1 ! Cet album, très technique, très techno aussi, méritait bien une version surround, et si ça ne le rend pas beaucoup plus passionnant (il est très uniforme), il est indiscutablement plus spectaculaire ! |
(NDJ-L Godard : Avec la capture d'écran du dessus, tu as fait un champ-contre-champ. C'est cha, du chinéma) |
De la spatialisation dans tous les sens, des bruitages partout, d'énormes basses (un peu trop d'ailleurs, ça peut vous fatiguer à la longue), les voix et synthés qui s'entrechoquent, sur ce coup-là les Italiens n'ont vraiment pas fait les choses à moitié. Bien meilleur que la majorité des 5.1 livrés en bonus dans le monde du metal, Karmacode retrouve une seconde jeunesse, et fait à lui seul pardonner le prix du coffret. Il ferait même presque oublier le DVD 2, si ce dernier n'était pas truffé d'extraits de Karmacode jusqu'à l'écoeurement le plus total. Les possesseurs de système 5.1 vont recevoir une jolie petite claque avec ce remix dont on n'attendait rien... et les possesseurs de stéréo vont faire la gueule, l'album n'étant pas disponible dans ce format. Mais mieux encore : cette spatialisation de ouf malade, vous en retrouvez quelques bribes dans la version 5.1 des deux concerts, soignée aux petits oignons. Le verdict est donc branlant : Lacuna Coil reste un groupe... sympa, sans plus, mais si le coffret DVD est en vraies dents de scie, les Italiens se sont permis de briller dans un domaine où justement même les excellences se fourvoient parfois. Allez comprendre ! Et si vous avez la solution à cette énigme, envoyez-la moi. Ce serait sympa.
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2007 - Festivals de Wacken (Allemagne) et de LoudPark (Japon) |
Wacken Loudpark |
Cristina
Scabbia, Andrea Ferro - Chant, choeurs
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Marco Biazzi, Cristiano Migliore - Guitare |
Marco
Zelati - Basse
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Cristiano Mozzati - Batterie |