De très bonnes chansons, un public réceptif, enfin la possibilité de découvrir l'artiste dans son élément |
Note globale |
Une édition DVD qui ne rend vraiment pas justice à Lalanne... |
Editeur
: FGL
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Durée
totale : 1 h 28
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Image PAL |
Discographie |
Je regrette un côté flou pratiquement omniprésent, ainsi qu'une luminosité inégale. En revanche le 16/9 lui sied très bien et vous ne perdez pas grand-chose de la prestation de ses musiciens. | ||
Stereo brillante mais qui manque un poil de pêche dans les parties rock. Petit, le poil. Cependant, note punitive car le manque de 5.1 est pratiquement impardonnable. | ||
De bonnes chansons, évidemment d'autres moins bonnes, mais surtout d'autres carrément pas dans le DVD. Et elles manquent un peu. Cependant, pour découvrir le bonhomme, ce n'est pas déconseillé. | ||
Discographie mais surtout biographie bien meilleures que d'habitude. Mais c'est tout. |
Le talent est-il héréditaire ? En voilà une question qu'elle est pertinente. On a déjà vu des présidents de la république (sans majuscules...S.V.P.) dont les fils étaient aussi doués pour le vol et l'escroquerie que leurs pères. On a aussi vu des gens plutôt aisés ne pas se contenter de vivre sur les acquis parentaux et suivre une voie différente. Exemple : David Jarre qui aurait largement pu être musicien comme son père Jean-Michel mais a préféré devenir magicien (certains diront que son père l'est aussi un peu). Enfin, vous avez des gosses qui ont voulu marcher dans les traces de leurs pères mais n'ont pas la pointure. Lamberto Bava, Asia Argento, même la fille de Mussolini qui ne fait bander les foules que quand elle va se Duce... Tiens, que des Italiens au fait ! Mais je m'égare, et pas seulement de Lyon, qui conduit jusqu'en Italie. Non, décidément, le talent est tout autant question d'individualité que de gênes, et justement, en parlant de gênes, profitons-en pour nous attarder sur celles qui depuis plus de vingt ans pourrissent régulièrement la vie de pas mal de gens. Non, pas nous. Pas votre serviteur en tous cas. Non, les principaux gênés dans l'affaire, ce sont les journalistes. Parce que ça fait plus de vingt ans qu'iceux veulent la tête de Lalanne, et ô horreur, Lalanne prend un S, car ils sont trois. Repenchons-nous un poil sur cette histoire de talent héréditaire : père/fils, ça ne marche pas toujours, mais entre trois frères, ce système reste-t-il viable ? | |
Car
si Francis est de loin le plus médiatisé, les trois frangins
ont tous comme points communs d'avoir d'une part fait carrière
dans l'artistique, et d'autre part de se prendre des obus de 145 dans
la poire de façon régulière et gratuite. Le moins
connu, Jean-Félix Lalanne, est pourtant un de nos très grands
musiciens de jazz fusion, guitariste émérite (et mérite
mieux qu'ça d'ailleurs), dont la seule apparition médiatisée
fût son attachement poussé à Lara Fabian (ce qui a
par ailleurs donné un album pas mauvais du tout et plein de six-cordes
doucereuses que la presse a largement passé sous silence). Bref,
pas trop hué mais très bon. Puis on arrive au cas plus délicat
de René Manzor, qui a pris le nom de jeune fille de sa mère
mais reste un Lalanne et particulièrement dans la façon
dont la presse le traite : à les lire, c'est le balai à
chiottes du cinéma français, sans talent, sans vision, sans
rien. Et en prime, il a réellement quelques défauts, sur
lesquels chacun aime taper à bras raccourcis, et que même
une mauvaise foi ambulante comme moi ne peut pas défendre (Delon
qui court au ralenti sur la plage, Vanessa Paradis qui joue avec les oiseaux,
excusez mais c'est dur). Seulement voilà, Manzor, c'est aussi Dédales,
un des meilleurs thrillers français de tous les temps ; c'est le
scénario de Monsieur N. que tant de gens ont aimé ; ce sont
les meilleurs épisodes de Young Indiana Jones (dont un avec Francis
justement), et surtout c'est 36.15 Code Père Noel, un très
grand film de genre. Très grand mais qui n'est toujours pas disponible
en DVD malgré les protestations répétées des
fans - une pure honte quand on pense à "Maman j'ai raté
l'avion", qui en est une complète copie et qui passe deux
fois par an à la télé sans que Manzor n'en touche
un centime. Merci qui ? Merci Spielberg. Bref, René Manzor est
un de nos tous meilleurs réalisateurs, inventif, très visuel,
très géométrique, et tout le monde lui crache dessus.
Ce qui nous amène, tout naturellement, à Francis.
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De tous les chanteurs français ayant sorti un DVD récemment, Francis Lalanne était l'un des plus attendus, car c'était là l'opportunité de le voir dans son vrai élément : devant son public. De ce côté, vous n'allez pas être déçus : certains comiques se demandaient comment Lalanne pouvait avoir un public, voici la réponse. L'ambiance est à l'amour fou et passionné, de part et d'autre. Y a-t-il de la démagogie dans les propos enflammés du chanteur botté ? Sûrement pas. Du reste, maintenant que vous avez la preuve qu'on peut aimer ses chansons, pourquoi ne pas tenter de les comprendre, voire pour la grande majorité d'entre vous de les écouter réellement pour la première fois ? Lalanne a des chansons bien construites, souvent longues mais rarement longuettes, avec des sonorités plutôt acoustiques, pas toujours, et surtout qui ne se ressemblent pas comme deux gouttes de Pouillac 98. Du coup, l'homme peut se voir rhéabiliter en quelques dizaines de minutes : soyons sérieux, beaucoup y compris parmi toi, cher public, aiment se moquer, mais ils ne le connaissent pas, et la surprise risque d'être plus grande que prévu. Le souci, c'est que Francis en fait un peu trop : il ne réfléchit pas à deux fois avant de se lâcher émotionnellement, et si sa voix est absolument admirable en live, on pourra regretter son côté "too much", comme quand il se lance dans un rap en s'y croyant un peu trop, ou qu'il joue aux poètes maudits en forçant les trémolos. On pourra, mais on ne sera pas obligés : il ne serait plus lui-même. Ca soulagerait un peu, mais où passeraient les bonnes chansons ? | |
Le programme semblait donc alléchant, surtout pour découvrir le garçon dans ses oeuvres. Mais c'est à croire que toute la famille est définitivement maudite. D'abord, deux de ses plus célèbres chansons sont présentées dans des versions pas toujours enthousiasmantes, dont une avec, attention, Linda Lemay. Alors ça, désolé, je peux pas. Le public lui fait un triomphe, bon, chacun ses goûts et d'ailleurs qui suis-je pour hurler après Linda Lemay alors même que je suis en train de défendre le cas Lalanne ? La parole est à Luis Rego... Bref, le concert est très intéressant, mais pas "définitif" surtout pour le néophyte total. Bon, ensuite, on parlait de René et Jean-Félix, alors c'est dommage que le premier DVD de l'aîné ne soit pas en 5.1. Même si la stéréo est totalement excellente, le style musical plus la réputation de l'artiste font regretter l'absence d'une piste en surround, et c'est un regret négatif, amer. Mais surtout, le petit truc qui achève de mettre l'acheteur sur les nerfs, c'est acheter le DVD, découvrir un artiste généreux, apprécier l'image 16/9 tout aussi généreuse, aimer quelques chansons, souvent parmi les plus obscures, et découvrir dans la boiboite en plastique une pub pour le même concert en CD, avec en bonus multimédia des chansons NON PRESENTES SUR LE DVD. Chez Dream Theater, en 2000, et avec déjà 2 h 15 de musique tout fraîche, c'était passable. En 2005 pour un premier DVD d'un artiste très connu avec un DVD très chiche, c'est lamentable. C'est peut-être dû à un problème technique, mais dans ce cas la façon de vendre le CD à en faire pâlir Pierre Bellemare est franchement peu flatteuse pour l'artiste. Celà achève ce sentiment bizarre qu'on devrait aimer le chevelu et son concert, mais qu'on n'arrive pas à mettre de côté les points négatifs. Mais bon, regardez le bon côté des choses : soucis ou pas, Francis Lalanne risque à plusieurs reprises de vous convaincre là où vous auriez peut-être tant aimé le flageller. Etonnant, pas vrai ? Si, et c'est là la force des trois frères : étonner. C'est peut-être pour ça qu'ils dérangent. Enfin, certains. Perso, et vous y viendrez probablement, ils peuvent foutre tout le bordel du monde, ça ne me dérange pas, au contraire. Pourvu qu'ils le fassent encore longtemps et à leur manière.
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24 mars 2005 - Casino de Paris (Paris, tiens) |
01.
La maison du bonheur |
Francis
Lalanne - Chant,
guitare
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Marc Benabou, Derrick McKenzie - Batterie |
Manu
Chambaud - Claviers
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Lone Kent, Tony Remy - Guitare |
Serge
Salibur - Basse
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Ludovic Louis - Trompette |
Olivier
Caron - Trombone
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Laurent Kremer - Saxophone |
Jean-Philippe
Dom - Harmonica
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Audrey Lavergne, Suleiman Diamanka - Choeurs |
Loran,
Sidney - Choeurs
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Lynda Lemay - Chant, guitare |