Le remix 5.1 hallucinant, les paysages, les instruments, le refus total de toute conformisme, une excellente introduction à la world music et des versions de Led Zeppelin à crever de bonheur |
Note globale |
La réalisation TV un peu "cut" et évidemment les fausses notes de Robert, nous on l'appelle Bob, mais on lui en veut pas, c'est normal les fausses notes, c'est Robert, nous on l'appelle Bob |
Editeur
: Warner Music Vision
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Durée
totale : 1 h 57
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- - Image PAL |
Montage
Marocain (1 min) |
Une vidéo télé de bonne qualité, avec en particulier de très beaux bleus. La définition est assez top pour un produit de 1994 (comparez avec le Unplugged de Nirvana tourné quasiment en même temps). La réalisation est assez bonne elle aussi, ne se focalisant pas que sur les deux stars, et ça c'est bien. | ||
Wouahou ! La stereo a été un peu remixée, globalement ça reste quand même dans le girond de ce que vous connaissiez déjà en CD. Mais la piste 5.1, elle, est du pain béni tombé d'on ne sait où. Le 5.1 Dolby possède des spatialisations de malade séparant parfaitement les instruments, le DTS est pareil-mais-mieux avec en prime une présence naturelle formidable. | ||
Le mélange détonnant de classiques, de chansons moins connues, d'inédits, le tout dans le désordre et surtout pas jouées comme on l'attend ! Le côté ultra-hétéroclite peut décontenancer, et le tout est quand même un peu bordélique, mais ce n'est absolument pas ce que vous attendiez d'une "réunion de Led Zep", et c'est ça qui est grand. | ||
Un clip, une interview, des sous-titres, du normal quoi, rien de fôlichon, rien de mauvais non plus. Pour être sincère, c'est pas eux les vrais bonus. C'est la piste DTS. |
Question pour des champions : à quoi différencie-t-on un bon groupe d'un grand groupe ? Beaucoup répondront : la classe. Mais certains opteront pour le courage, et c'est sur ce terrain pas évident au départ qu'on trouve l'immense Led Zeppelin. Ce DVD en est une preuve des plus éclatantes. Mais au-delà de son contenu, c'est aussi sa génèse qui force l'admiration. En 1994, la mode des Unplugged est à son paroxysme, et quand MTV propose au légendaire guitariste Jimmy Page et à l'irremplaçable chanteur Robert Plant de se réunir le temps d'une émission acoustique, les paris auraient pu tourner au vinaigre, comme ne les voir jouer que les ballades du Zep au ralenti, ou pire, refuser les conventions et se pointer avec un générateur électrique, comme un certain Springsteen. Apres tout, ils sont Led Zeppelin, et Led Zeppelin a toujours eu tous les droits. | |
Sauf
qu'un détail allait tout chambouler : John Paul Jones n'est pas
présent, et c'est sous le nom Page/Plant que l'émission
se prépare. Plus qu'un voyage aller simple en Nostalgie Occidentale,
le duo en a profité pour faire de l'inédit, bousculer les
règles, débordant largement du cadre unplugged, puisqu'on
trouve non seulement des guitares électriques, mais en plus des
chansons enregistrées ailleurs qu'en studio. Hérésie
? Non, courage. Visez un peu : d'abord, le quart des chansons sont inédites.
Ensuite, "ailleurs qu'en studio" signifie que les deux compères,
et leur groupe éphémère, sont allés se ressourcer
au Pays de Galles et au Maroc, jouant dans les conditions du live en extérieur
et avec des musiciens "locaux". Enfin, une fois en studio, ils
ont invité un orchestre symphonique sur quelques morceaux, et un
orchestre traditionnel Egyptien sur d'autres. Et évidemment, cerise
sur le gâteau : les deux finissent par se mélanger. Un peu
sur le même principe que Jarre in China, mais avec dix ans d'avance.
Courageux ?
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Oui, car le produit final est très, immensément loin du simili-best-of-Zep que tant attendaient. D'ailleurs à force de l'attendre, ils se sont auto-persuadés d'en avoir vu un, un mauvais qui plus est, d'où critiques mitigées à la sortie. C'est bien pourquoi ce DVD se place dans la catégorie "world", et c'est aussi l'occasion de réhabiliter ce disque : oubliez tout ce que vous pensiez en connaître et laissez-vous emmener. Ce n'est pas à Led Zep que vous avez affaire ici, mais à deux explorateurs qui à travers différents lieux et diverses sonorités vont vous transporter du blues le plus pur au rock progressif alambiqué, en passant par les délices de la musique berbère, le rock sauvage et destructuré, le folklore traditionnel Gallois, la ballade symphonique qui tue, le morceau incantatoire hypnotique ou le tube hard rock revisité acoustique. Il y a tout cela dans ces 90 courtes minutes, et bien plus encore : des paysages, des sourires, des clins d'oeil, des accouplements de cultures (sans que l'une prenne le pas), et évidemment quelques fausses notes - que serait Robert Plant sans ses fameux canards ? Il serait meilleur, mais il serait moins bon. | |
La
diversité musicale étant le gros point fort du DVD (et son
point faible pour les esprits trop étroits), il serait vain de
trouver les plus hauts points culminants, d'autant qu'ils dépendront
de la sensibilité de chacun. Surtout que tous les musiciens présents
se sentent tous très impliqués, la moindre jolie violoniste,
le moindre joueur d'instrument ancestral, et pour tout dire même
le moindre gosse marocain qui tape dans ses mains avec toute l'énergie
du monde pour partager un moment fort avec "les grands". Pour
remplacer Bonham et Jones, les deux complices sont même allés
jusqu'à piocher dans divers groupes (The Cure, notamment) pour
en extirper leurs camarades de session, dont un très bon bassiste
qui se la pète gossebô à longueur de vidéo,
et un batteur plus taré et plus expansif que Clem Burke (et je
ne croyais pas ça possible). Ils sont chacun assez constants dans
l'excellence de l'interprétation, et selon vos affinités,
vous risquez donc de trouver telle chanson géniale, telle autre
ennuyeuse, ou encore l'intégrale exquise.
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Mais il y a trois reprises du grand dirigeable qui ne peuvent faire que l'unanimité. D'abord, nous tenons peut-être la meilleure version de Since I've Been Loving You, avec un final à rallonge sublimé par l'orchestre et qui risque de vous tirer quelques larmes (une version à ne surtout pas découvrir pendant une rupture amoureuse, testé et non approuvé !). Puis on enchaîne directement avec The Rain Song, déjà très bien jouée par Page, puis bordée par de délicats violons en contrepoint qui remplacent avantageusement le Mellotron. Un bijou de finesse et de poésie. Et enfin, Kashmir, ou plutôt LE Kashmir, une version dantesque, un poil trop gentille sur la rythmique metal, mais où orchestre symphonique et musiciens berbères se tirent la bourre pendant un nombre conséquent de minutes, pour notre plus grand bonheur. Collision de deux cultures qui clôt le concert, et d'ailleurs, cette clôture est là aussi une preuve irréfutable que Page et Plant ont été courageux. Car fallait avoir les glaouïs touffus pour faire un final pareil. Ah, depuis l'affaire Janet Jackson ET le 11 septembre, vous pouvez être certains de ne JAMAIS revoir un final pareil sur un plateau de télé. Je vous laisse la surprise, vous verrez quand vous y serez. Parce que vous y serez. Si vous n'y êtes pas, vous louperez quelque chose, et pas qu'un excellent concert. | |
D'abord,
souvenons-nous qu'un DVD, ça possède de l'image. Et si la
studio n'a rien d'exceptionnel (sinon une définition vidéo
légèrement supérieure à la moyenne de l'époque),
le pays de Galles verdoyant et le jaune sable du Maroc valent déjà
le coup par rapport au CD original. La tronche de certains instruments
aussi. Seul "défaut" : vous pourriez facilement penser,
et ce dès le premier morceau, que Jimmy est en playback. Il n'en
est rien : n'oubliez pas qu'il utilise moults accordages très bizarres,
rendant sa main gauche indécryptable. Et puis, on se rappelle aussi
qu'un DVD possède plusieurs formats sonores. La voilà, la
belle surprise à laquelle en toute franchise on ne s'attendait
pas : un son 5.1 et surtout DTS (léger avantage au second évidemment)
ample, très détaillé, et surtout spatialisé
à mort. Il n'y a pas une minute sans que vos enceintes arrières
ne soient pas brillamment utilisées, notamment par les instruments
traditionnels et les percussions diverses. C'est même parfois complètement
artificiel, mais dans tous les cas, c'est très, très beau.
En réalité, il s'agit d'une des meilleures pistes sons en
matière de live, et le soin extrême apporté au multicanal
ne fait que décupler nos attentes concernant un boxset Led Zeppelin
en DVD-A.
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N'attendez pas grand-chose de plus : les bonus sont assez maigres, quoique sympas. Un gros tube dont la version présente ici a la particularité d'être reconnaissable et entraînante sans que jamais son riff original ne soit joué (!). Un montage sur le Maroc dont on regrette qu'il soit si court (on s'y sent bien). Une interview un peu courte elle aussi, au son épouvantable mais heureusement sous-titrée, et non dénuée d'intérêt. Et puis un clip. Aussi bien fait que ridicule par moments, il présente le single de l'album suivant de Page & Plant. Et c'est bien ça le vrai bonus de ce concert : que les deux compères aient poursuivi leur collaboration, réécourtée mais depuis effacée par la réunion réelle, officielle, "complète" de Led Zeppelin. Groupe mythique qui, vous l'aurez compris, n'a finalement qu'un rapport limité avec le DVD que vous tenez en mains. Mais là point n'est l'essentiel.
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1994 - Albion, Pays de Galles et Maroc |
01.
No quarter |
Robert
Plant - Chant
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Jimmy Page - Guitare |
Charlie
Jones - Basse, percussions, permanente Garnier
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Michael Lee - Batterie, percussions, tendinite |
Porl
Thompson - Guitare,
banjo
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Najma Akhtar - Chant |
Jim
Sutherland -
Mandoline, Bodhran
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Nigel Eaton - Hurdy Gurdy (un vrai !) |
Ed Shearmur
- Orgue Hammond et arrangements (chapeau !)
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Egyptian Ensemble - Orchestre traditionnel |
London
Metropolitan Orchestra - Cordes et cuivres
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