La réunion tant attendue de Pink Floyd, Robbie WIlliams crée la surprise, technique globalement très bonne, bonne cause |
Note globale |
Une baisse d'intérêt et de qualité drastique par rapport aux années 80, vous savez, les soi-disant années pourries... |
Editeur
: EMI
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Durée
totale : 10 h 09
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- - Image PAL |
Sous-titres
fr uk sur les interventions |
Définition exceptionnelle, couleurs chatoyantes, et réalisation souvent bonne (sauf sur certains titres, vous devinerez aisément lesquels). | ||
La musique n'est pas du tout spatialisée, sauf à UN endroit (devinez lequel, c'est facile !). Mais en DTS le public rend magnifiquement, et surtout les trois DVDs principaux sont bien étalonnés et se laissent écouter avec le même plaisir d'un bout à l'autre. | ||
Beaucoup, beaucoup de choses. Mais je ne suis pas sûr que vous vous mangiez les dix heures sans attraper une indigestion avant, et je ne parle pas que de trop bouffer. | ||
Sous-titres, backstages, mais il manque des choses concernant le but final du concert, ce qui avait été très bien traité par Warner la fois d'avant. Ah mais c'est plus Warner. Damned.. |
Woodstock a eu son Woodstock 94. Live Aid aura donc son Live 8. La boite de Kleenex se trouve sur votre droite. 9 villes, 8 filmées (adieu Tôkyô), et ici un patchwork hétéroclite (un bordel, quoi) reprenant en très grande partie les concerts de Londres et des USA, vu qu'après tout, on n'est jamais mieux servis que par soi-même. Quelques vedettes pour reprendre le flambeau de Phil Collins et Jack Nicholson (Brad Pitt sympa, Bill Gates courageux de se montrer ainsi, Claudia Schiffer toujours adorable, vive et piquante, De Villep... pardon, Richard Gere et son brushing à l'amiante). De gros groupes, de plus petits mais "dans l'air du temps" (hélas !). Un public censé applaudir tout, et tout le temps. Un jeune groupe créant la surprise (U2 voici 20 ans et... Will Smith aujourd'hui. Oui. Pleurez, bien fort.). Bref, une recette déjà éprouvée avec comme seules réelles différences un évènement musical réellement important, et des musiques plus populaires qu'il y a vingt ans. | |
Disséquons
la bête. Ca débute "fort" par U2, histoire de payer
la dette qu'ils ont envers le premier Live Aid ayant boosté leur
carrière de manière phénoménale. Après
une reprise des Beatles en duo avec le toujours fringant McCartney, The
Edge débute le riff de la mort, Bono ouvre la bouche et... et là
tout s'écroule. N'ayant plus de voix du tout, il massacre ses chansons
et donne le ton de la journée : non, le 2 juillet 2005, on ne peut
pas dire que tous les gosiers aient brillé par leur sens de la
précision, loin de là. Chant mauvais ou pas, U2 chauffe
le public (il fait chaud, c'est un concert de charité... "it's
a beautiful day !") et fait place à Coldplay, toujours bon
et en prime reprenant Bittersweet Symphony ("la meilleure chanson
de l'histoire" selon Chris Martin) en duo avec Richard Ashcroft.
Puis Elton John, REM, Stereophonics, Youssou N'Dour, bref que du sympathique,
bien que mou, bien plus mou qu'il y a vingt ans.
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Et ensuite ? On pourra, et d'ailleurs on devra catégoriser les différents groupes. Les grosses légumes : Bon Jovi, Annie Lennox (abominablement fausse, plus encore qu'avant), Bryan Adams (mauvaise voix, mauvaise chanson et mauvaise idée), Madonna qui décidément ne fait presque plus de musique (et elle joue... 'Music', bravo, bien joué, enfin mal joué), Sting avec son groupe bancal mais plein de punch, Mariah Carey (toujours jolie et poussant loin, mais encore un peu vulgos), Neil Young pour un très émouvant titre en duo avec sa femme (juste avant son opération cérébrale, frissons garantis), Pet Shop Boys d'une nullité crasse (pas la peine de chanter "Aller à l'Ouest" quand la voix s'y trouve déjà !), Stevie Wonder qui crée la surprise bien qu'il ait perdu la magie d'antan, et Paul McCartney finissant le concert de façon sympathique. C'est tout, c'est déjà pas mal. Et j'y compte désormais Robbie Williams qui, accrochez-vous, est simplement le grand gagnant de cette journée. Il donne un mini-concert génial, enthousiasmant, et n'a aucun mal à balayer ses glorieux ancêtres. Etonnant mais indéniable. | |
Vous
avez aussi quelques revenants du Live Aid ancien : Midge Ure qui s'en
tire encore bien sur Vienna (accordé cette fois), et Duran Duran
qui s'était bien ridiculisé voici 20 ans, et peine à
convaincre maintenant. Et puis, là ça va se gâter,
vous avez les petits nouveaux, ceux qui sont censés définir
la musique contemporaine. Vous avez Shakira, Faithless, Placebo, Muse,
Linkin Park (avec son morveux de chanteur qui chante Numb à la
perfection), la mignonne Joss Stone, le groupe Velvet Revolver qui se
donne à fond... Et pour le reste, beurk. Vous n'avez que du triste
et du moche. Entre les innombrables groupes de "rock alternatif"
US d'un hallucinant inintérêt, mous, faussement néo-punk,
chantant mal, écrivant des chansons d'une banalité à
pleurer, vous avez aussi le florilège de "groupes" qui
ne sont que des farces : Scissor Sisters, Destiny's Child, Snoop Dog,
Will Smith, Alicia Keys, que du hip-hop et r'n'b qui fait baisser le niveau
musical à une vitesse faramineuse (yo yo, wesh !), sans compter
Black Eyed Peas, leur reggae mou inécoutable et leur reprise ABOMINABLE
de Get up, Stand Up, braillée comme un troupeau de chèvres
en rut halète sous les coups du bouquetin (odeur incluse vu ce
que cette reprise cocotte).
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Une vision pas très glorieuse de la musique du 21ème siècle, donc. Soit c'est rap, soit c'est mou. N'aurais-je pas oublié quelque chose cependant ? Un petit quelque chose qui fait que, même si tout avait été d'un niveau médiocrissime, vous auriez quand même acheté ce coffret ? Oui, rien de moins que la réunion de Pink Floyd. 15 ans qu'on en parle. 15 ans qu'aucun signe de vie (ah ah) ne laissait le moindre espoir. Et les voilà tous les quatre, réunis, et pas n'importe comment : le son est GROS. Waters n'a quasiment jamais aussi bien sonné (à la basse, hein, vu qu'il pulvérise la mélodie vocale de Wish You Were Here). Le moment est assez magique. Est-il parfait pour autant ? Non ! Gilmour est en forme moyenne, Nick Mason est d'un consciencieux qui confine à la paresse (si), et ils jouent 4 classiques absolus peut-être un peu trop at- (et en-) tendus. Néanmoins, ils sont plus que corrects, Waters sourit, a la classe absolue, et leur accolade (même forcée) de la fin donne la petite larme à l'oeil. | |
Au final ? Vous avez deux grands moments : Pink Floyd les brontosaures en phase terminale, et Robbie Williams l'homo-sapiens pimpant. Et entre les deux, on a pratiquement l'impression qu'il n'y a rien. Chaque fois qu'une bonne chanson nous rassure, une mauvaise vient nous rappeler à quel point les années 90 ont engendré des horreurs. Et dois-je vraiment vous parler de la prestation en bonus d'Audioslave ? Oui, je le dois. Ami auditeur, si tu aimes Chris Cornell, si tu as la moindre considération pour cet immense chanteur, surtout, ne prends pas la peine de t'infliger ces dix minutes où, seul face à un public médusé, il pousse de grands râles malades qui tentent vainement d'approcher ne serait-ce qu'une seule note des chansons originales. Brrrrrr... Bien sûr le DVD a été soigné : image souvent excellente, son relativement bon étant donné les différences de groupes, sous-titres, backstage, répétitions de Pink Floyd (intéressantes d'ailleurs), mais tout celà ne nous empêchera pas de penser que si ces 4 disques sont un cliché sur le vif du paysage musical occidental contemporain, faut pas s'étonner si ce sont 4 papys jouant un tube de 1973 qui ont drainé le plus d'intérêt. Et tout ça ne donne pas envie de vieillir, car si dans vingt ans, ce sont Will Smith et Destiny's Child qui ouvrent le bal, imaginez donc ce qui suivra. Ca s'appelle un film-catastrophe : on sait que quelque chose d'horrible va arriver, et le pire, c'est qu'on paie pour que ce soit spectaculaire. Sauf que cette fois, on risque de perdre plus que 8 euros de ticket... |
2 juillet 2005 - Un peu partout dans le monde |
Paul
McCartney & U2 |
Non
crédités et puis il y en a 250 alors...
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