Un presque best-of des années 80, un bon geste, des surprises |
Note globale |
Même pour une bonne cause, doit-on vraiment supporter la médiocrité des Duran Duran ce soir-là ? |
Editeur
: Warner Music Vision
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Durée
totale : 10 h 04
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- - Image PAL |
Le
reportage original de la BBC (7 min st fr uk) |
C'est assez moyen, aussi propre que possible mais trop endommagé et disparate pour faire figure de mètre-étalon du genre. Des moments très satisfaisants et d'autres vraiment moins. Et surtout des stries horizontales tout du long, mais on s'y fait. Ca fait télé en direct, en fait ! | ||
Les mixages sont très divers et donc les rendus aussi. Niveau spatialisation c'est sympa à chaque intro puis inexistant au bout de trente secondes. Le DTS est anecdotique, il est plus gentil que le 5.1 qui tente de tout détruire sans y arriver. Rien d'inécoutable cependant. | ||
Bien sûr, c'est assez, voire très bancal, mais les bons groupes le sont vraiment, et on trouve pas mal de tubes que vous ne connaissez peut-être pas, ou peut-être plus. Trop inégal sur la durée mais par petites touches ça le fait. | ||
Interventions sous-titrées, documentaire choc sur l'Afrique, clips mythiques. Très très bien. Et un point supplémentaire pour l'excellent livret. |
La question mérite d'être posée : peut-on critiquer une oeuvre caritative ? Peut-on, sous couvert d'une chronique artistique, pointer du doigt les défauts et manques d'un disque conçu à des fins humanitaires ? Peut-on rester loyal à ce que l'on aime et défend, à savoir ici la musique, sans aliéner le but final de ce que l'on chronique ? Pour faire simple : a-t-on le droit de dire qu'une oeuvre est mauvaise et décevante, et que son achat décevra les amateurs attendant un minimum de qualité, quand bien même l'oeuvre est destinée à des fins plus importantes ? Ah, je vous vois venir, vous vous dites que le Baker est bien embêté car il n'a pas le droit de dire du mal d'un DVD comme celui du Live Aid, et qu'il ne l'a pas aimé. Eh bien pas du tout, mais il était hors de question de la passer sous silence, cette question, qui, et d'ailleurs je m'en remercie de me l'avoir (être ?) posée, méritait de l'être (posée... Il est dans votre poche gauche, le cachet d'UPSA). | |
Petit retour en arrière pour ceux d'entre vous qui n'ont pas trente ans. 13 juillet 1985, un gigantesque concert de charité pour la faim en Afrique (enfin, CONTRE la faim) est organisé par Bob Geldof partout dans le monde (presque partout, cf plus bas). Et notamment à Wembley et au JFK Stadium. Des dizaines de groupes s'y produisent, le succès est complet, mais ce concert était toujours resté inédit en VHS à la demande de Geldof. Pour la sortie en DVD, on a 4 volumes bourrés à craquer (et pourtant il manque des choses, notamment Led Zeppelin reformé pour l'occasion). Comme critiquer ce genre de concert est à la fois fastidieux, difficile et vain (en une phrase : c'est un condensé des années 80 donc si vous aimez, foncez), j'ai préféré catégoriser les intervenants. Vous allez voir, c'est rigolo. - Les vieux tubes oubliés. Ultravox, Style Council, Simple Minds, si vous avez fait l'impasse sur les années 80, c'est le moment de vous rattraper. |
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- Les artistes improbables. Cat Stevens ? Adam Ant ? Madonna accompagnée par Steve Stevens ? (Non, ce n'est pas une faute de frappe, c'est un miracle). Black Sabbath reformé avec Ozzy ? Pire encore : Judas Priest ? Ces noms ne semblaient pas correspondre à un festival politiquement correct mais ils sont bien présents, et pire, Judas Priest en l'espace de deux morceaux tue !!! - Les groupes cassés. On a bien Neil Young, mais il n'a pas voulu retrouver ses trois compères sur Teach your Children. On a bien Mick Jagger, mais il prend bien garde à ne pas croiser Keith Richards et Ron Wood. Bravo la classe... - Les chanteurs gays. Rob Halford, Elton John, Freddie Mercury, George Michael, Simon LeBon... Je serai Laurent Gerra, je dirai "Jack Lang ne devait pas être loin". Mais je ne suis pas donc je ne pas. - Les groupes anglais se produisant aux USA et vice-versa. A croire qu'ils voulaient snober la politique étrangère de leurs pays respectifs ! |
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- Les groupes ayant la classe ultime. Queen est impérial. U2 donne une prestation très remarquable surtout pour un groupe aussi jeune. Plus improbable, Ultravox donne en deux chansons une leçon de bon goût, avec un Midge Ure chantant impeccablement... malgré derrière lui un violon électrique totalement désaccordé, que le pauvre violoniste finit par jeter de dépit ! - Les pains. Aie aie aie, autant des Queen sont irréprochables, autant d'autres se plantent. Judas Priest est excellent mais joue trop fort : résultat, Tonton Larsen prend vos enceintes en otage (dommage, à part ça c'est canon). Bob Geldof : est-ce le trac ? En tous cas il chante bien mal (!). Et puis il y a Duran Duran. Mon Dieu, quelle misère !!!! Tous les musiciens sont faux, jouent n'importe comment, Simon chante comme une patate mal cuite (et possède le charisme d'une huître menopausée), le batteur est à chier par terre sans se baisser, les synthés sont ri-di-cules et le son est plus petit que la pire de mes premières démos. Franchement c'est insupportable et ils donnent une très très piètre et indigne performance. |
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- Et enfin, Philou ! Si vous êtes allergique à Phil Collins, surtout évitez ce DVD : il est partout ! En solo à Wembley, avec Sting, dans l'avion, à Philadelphie, et encore ailleurs ! Le garçon est sympathique mais il ne fait pas le poids par rapport au maître de cérémonie américain qui n'est autre que... Non non non, surprise garantie. A part ça, le son est aussi propre que possible (c.a.d. pas super-propre ni très spectaculaire mais vu l'âge et le bordel, c'est vraiment correct), l'image quant à elle a beaucoup souffert, notamment à cause de la méthode de retransmission, nous avons très souvent des zébrures vidéo dûes aux câbles des caméras mal blindés (en gros dès qu'un chanteur chante trop fort ou trop haut, ça zèbre. Essayez sur votre moniteur de PC, vous verrez, c'est rigolo, bis !). C'est sur l'image d'origine, aucun remastering n'aurait pu les retirer. Pour de la vidéo de 1985, ça se laisse regarder, c'est même plus propre que Knebworth. Côte bonus, nous avons pas mal de choses intéressantes et / ou sympathiques, notamment un documentaire sur le but du concert qui, heureusement, s'attarde beaucoup plus sur les problèmes en Afrique que sur les égos démesurés de nos pauvres rock stars. Par contre, un bonus m'a bien foutu la honte : c'est celui où l'on a les extraits de toutes les manifestations d'artistes à travers le monde. Nous avons l'Allemagne (avec dix fois plus de metalleux que de chanteurs de pop), l'Australie, l'Islande, un joli petit paquet de pays, et devinez qui brille par son absence ? Eh ben la France, bien sûr ! |
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Bon, si vous achetez ce DVD, à priori vous commettrez une bonne action. Mais artistiquement parlant, le jeu en vaut-il la chandelle ? Oui, car si pas mal de choses ont vieilli, et que le tout est très inégal, il y a un choix tellement immense que c'en est un bonheur, et puis des prestations live de Ultravox (génial en plus), Style Council, Hall & Oates, Madonna de 1985, The Cars, REO Speedwagon, ben croyez moi faudra attendre qu'il neige pour en voir d'autres sur support digital. Et si vous ne voulez pas l'acheter, malgré le rapport quantité /prix très agréable, faites-le vous offrir. Ou piratez-le, si vous vous sentez capable de vous regarder dans une glace après. |
13 juillet 1985 - Wembley Stadium (Londres, Royaume-Uni) & JFK Stadium (Philadelphia, U.S.A.) |
Status
Quo |
Ils
ne sont pas crédités mais de toutes façons ils sont
une bonne grosse centaine alors...
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