La chronique de ce DVD a été modifiée afin que sa partie consacrée au son corresponde mieux aux critères hi-fi développés depuis quelques années. Nous tenons à présenter nos excuses pour les erreurs de jugement qui s'étaient glissées dans l'ancienne chronique et vous rappelons que si vous ne disposez pas d'un appareillage hi-fi adapté, particulièrement des décodeurs DTS ou Dolby Digital trop anciens ou mal exploités, vous pourrez subir à l'écoute de ce DVD des problèmes tels que des grésillements, des baisses intempestives de volume ou un mauvais équilibrage entre le caisson de basse et les différentes enceintes.

     


Très bon concert avec chanteur fantastique, scène magnifique, public en transe, bonus très sympas

Note globale


Malgré tout celà, ce DVD est un complet foutage de gueule

Editeur : EMI
Durée totale : 4 h 50

- (PCM)

Image        PAL

Making-of de l'album (69 min 16/9 st fr uk)
Documentaire de la tournée (43 min 16/9 st fr uk)
Interview des fans (28 min 16/9 st fr uk)
Clips de Wildest Dreams et Rainmaker (7 min format respecté)
Storyboard et pré-animation de Wildest Dreams (8 min)
5 galeries de photos (16 min 16/9)
Almanach des dates de tournée
EPK promotionnel (15 min st fr uk)

Techniquement, ca vaut largement 11 sur 10. Niveau montage, c'est zéro pointé. Dans le doute donc, la moyenne, et encore parce que je suis gentil.
Le PCM est bon car il donne une large bande au public allemand en transe, et les guitares sont très bien spatialisées. Le 5.1, lui, fait moins bien, un comble. Les synthés sont agréablement mis en vedette sur l'arrière, mais la batterie est très "muddy" et le volume sonore semble sans cesse sur la corde raide.
Un chouïa court mais bien équilibré, voici un concert dynamique, palpitant, à la fois drôle, mystérieux et féérique, un pur enchantement. Les nouveaux titres n'ont strictement rien à envier à leurs flamboyants ainés.
Un making-of d'album et un documentaire de tournée. Encore ? Oui mais non seulement sous-titré, mais surtout supérieur à bien des bonus du genre. S'ajoute un packaging que je trouve de toute beauté, même si on peut ne pas être d'accord, et plein d'autres bonus vraiment soignés : un régal.

Je ne vais pas y aller par quatre chemins : ce DVD, qui était pourtant presque assuré d'une immédiate sympathie, est complètement plombé par un montage absolument à chier. Ah ça, comme intro de chronique, c'est du brut de décoffrage, c'en est même à laisser tomber la lecture et l'achat du même coup, et pourtant ce n'était pas le but premier. Mais il faut appeler un chat miaou, et c'est irréfutablement scandaleux qu'en 2006, avec toutes les facilités de montage existantes, on puisse sortir un DVD purement et simplement irregardable. Tout aussi grave, depuis la triste affaire du Goldman au DTS maudit, on pensait que les éditeurs avaient le bon goût de vérifier leurs DVDs. Pire encore, quand on annonce qu'un DVD est retardé à cause d'une erreur technique, on peut s'attendre à ce qu'il sorte effectivement plus tard, et sans l'erreur. Mais chez Maiden, on ne doit pas penser tout à fait pareil.
Ce Death on the Road, déjà sorti en CD et vinyl, était un objet de fantasme de la part des fans. Steve Harris n'a cessé d'en dire un bien fou, proclamant partout qu'il avait peaufiné le DVD dans les moindres détails. Mieux encore, la sortie allait se faire avec trois DVDs, un pour la version stéréo en PCM et l'autre en 5.1. Déjà, pas de DTS, ce qui est une régression par rapport au précédent concert. Ensuite, le 5.1 tenait dans un DVD-9. Si si. Je suis nul en maths, mais 6,96 Go plus 334 Mo, désolé, ça tient très bien. Vous me rétorquerez que EMI n'a pas fait payer ce DVD supplémentaire. Là n'est pas seulement la question. Le problème, mesdames et messieurs, c'est que le "peu" qu'on paie, on aimerait bien que ça fonctionne. Or sur le DVD stéréo, dès que vous arrivez à Fear of the Dark, l'image, déjà totalement insupportable, devient buggée à mort et plante toutes les dix secondes avec arrêts sur image et gros carrés dégueus dans tous les coins. Et ce sur un nombre très important de lecteurs de salon, les seuls vraiment légitimes à mes yeux. Le management de Maiden aura beau plaider l'acquittement sous prétexte que pas mal de lecteurs récents ne posent pas (trop) de problèmes, il reste que sur les 1500 DVDs de ma collection, c'est la troisième fois qu'un problème pareil se pose, et les deux premières fois, un remplacement gratuit a été mis en place devant les milliers de plaintes. A bon entendeur... A propos de bien entendre, on pourra me rétorquer que, le DVD stéréo n'ayant rien coûté, je peux me rabattre sur le 5.1. Mercurochrome sur une jambe de bois, vu que le mixage 5.1 est pas mal, mais non sans petits problèmes. Kevin Shirley, vous avez dit ?
Et pourtant, on voulait en dire du bien, de ce disque ! Dieu, qu'il partait bien ! D'abord, le groupe est en énorme forme. Si on ne peut décidément pas compter sur Nicko pour délivrer deux minutes de batterie sans planter le rythme, tout le reste de la troupe se donne à fond, à commencer par Bruce. Même si la voix part par moments dans la savane, il faut avouer qu'il reste une impériale bête de scène. Arborant autant de costumes et apparats que possible, sautillant partout, transpirant comme un boeuf, ultra-charismatique, il est redevenu le leader incontesté (sauf par Harris bien sûr) et arpente la scène de long en large pour foutre le feu. Tiens, la scène, parlons-en. Elle est magnifique. Grande, haute, bordée de lumières délicieuses, elle est un atout majeur et on comprend pourquoi le public présent rêvait de ce DVD : quelle splendide soirée, parsemée de grands classiques et de nouveaux titres merveilleusement rendus ! C'est vrai que musicalement, mais vous le savez peut-être déjà, DotR est un live mineur mais ô combien rafraîchissant. Paschendale, Journeyman (qu'elle est belle, cette chanson, peu importe ce que certains en diront !), Rainmaker, autant de titres récents qui peuvent déjà faire figure de classiques.
Le problème, donc, c'est que tout ce beau concert, qui a été préparé en amont avec soin et passion, est, je le répète, irregardable. Non, non et non, désolé messieurs, mais une telle débauche de plans gratuits sans queue ni tête est plus proche du mongolisme terminal que de la recherche artistique. 88 plans pour 60 secondes de film, ça revient à un changement de plan toutes les 0,7 secondes environ (à la hausse). Vous pouvez vérifier, j'ai pris totalement au hasard entre la minute 26 et la minute 27. Quatre-vingt huit changements de caméra, pas un de moins. Sachant que 90% du concert est du même acabit (même pendant... les speeches de Bruce !). C'est donc irregardable et idiot, point à la ligne. Qu'on n'aille pas me dire que ça fait metal et que c'est entraînant. C'est d'autant plus regrettable que Steve Harris a supervisé ce hem... "montage" (qui est en réalité un démontage). De ce côté là, et vous admettrez que pour un DVD musical ça la fout quand même vachement mal, c'est la plus grosse déception de l'année qui pourtant vient de commencer. D'autant plus qu'en regardant le film au ralenti, les images sont véritablement superbes (...et défilent trop vite malgré tout !). Comble du ridicule, EMI signale que "ce DVD contient quelques passages stroboscopiques qui peuvent affecter les personnes atteintes d'épilepsie". Quelques passages. Et ce qui affecte les monteurs de mes couilles, c'est quoi ?

Bon, arrêtons de grogner : le salut viendra des bonus. Eh oui, le staff Harris (une dinde entre deux tranches de pain, on se croirait chez Bertra... oups, pardon), bref, le management d'Iron Maiden a parié gros sur le réalisateur du documentaire présent sur le DVD "The early years" (dont la kro sera disponible aujourd'hui ou pas, c'est ça les aléas du direct, à vous Léon). Et il s'est avéré que le gars était hyper-doué, donc en guise de "making-of de l'album", nous avons une chronique d'une heure pas parfaite mais largement plus passionnante que 90% des aléas du genre. Steve parle avec le feu sacré, Bruce reste le gentleman rigolo qu'il a toujours été, la langue de bois n'est pas de mise (Nicko a du mal à tenir le rythme ? sans blague ? première nouvelle ^^), et à part Kevin Shirley qui se la pète un peu, tout celà se laisse regarder d'une traite. Même le documentaire de la tournée, d'habitude à mourir pétrifié d'ennui, possède de bons moments, souvent drôles (je parie qu'un jour Dickinson fera un one-man-show, il le mérite), et le reste des petits modules bonus sont sympas pour les fans et pas assommants pour les autres. Double déception donc car on aurait TANT aimé avoir la perfection ! Au lieu de celà, vous devrez vous contenter d'une triple galette laissant un mauvais goût dans la bouche, tant le caractère anecdotique de ce live, qui aurait dû disparaître au profit d'un magnifique show épatant de bonne humeur, se trouve renforcé par l'humeur exécrable qui s'emparera du DVDvore exigeant. Exigeant quoi ? Un minimum de respect. You wanted the best ? You got what you deserved. En gros. Allez, qui se dévoue pour offrir à EMI un stage de formation sur Adobe Premiere et un kit "Mon premier atelier de gravure" par Sony ?

24 novembre 2003 (voilà pourquoi la jaquette proclame fièrement "le film de la tournée 2005"...) - Westenfalenhalle (Dortmund, Allemagne)


01. Wildest dreams
02. Wrathchild
03. Can I play with madness ?
04. The trooper
05. Dance of death
06. Rainmaker
07. Brave new world
08. Paschendale
09. Lord of the flies
10. No more lies
11. Hallowed be thy name
12. Fear of the dark
13. Iron maiden
14. Journeyman
15. The number of the beast
16. Run to the hills


Bruce Dickinson - Chant   
   Steve Harris - Basse
Nicko McBrain - Batterie   
   Michael Kenney - Claviers
Dave Murray, Adrian Smith, Jannick Gers - Guitare