Enorme progrès côté image, public en fusion, produit professionnel, quelques versions enthousiasmantes |
Note globale |
Une setlist mal balancée, quelques rappels trop entendus, musique moins spatialisée qu'avant |
Editeur
: Racket Records
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Durée
totale : 3 h 42
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- (PCM) Image PAL |
Répétitions
au Racket Club (38 min) |
Ne pas se fier aux premières minutes, qui - c'est cruel - font penser aux autres DVD de Marillion : le reste est brillant. Montage impeccable, définition assez impressionnante, ampleur de la réalisation, gros plans toujours bien choisis, c'est du très beau boulot. Quelques problèmes d'aliasing mais on est chez DvDreamScape, pas chez Blu-Ray.com. Tiens, salut les copains ! | ||
Le 5.1 est assez décevant quand on connaît le Marillion live d'avant. Et le 5.1 studio est décevant quand on connaît Porcupine Tree... Mais c'est histoire de grogner, le son est globalement bon quelque soit la configuration, la piste sélectionnée. | ||
Ca devient dur de noter les setlists de Marillion, mais quand ils jouent l'intégrale d'un album qui est probablement leur plus décrié, c'est encore plus dur de faire la part des choses. Heureusement, certaines versions de chansons punchy sont parmi les meilleures jamais enregistrées. | ||
Les répétitions sont assez spéciales : ça ressemble bien plus à un concert privé. Le gros plus c'est le 5.1 : il n'est pas exceptionnel, il y a moins de la moitié de l'album, mais c'est un début sympathique. |
L'amour est définitivement un sentiment ambivalent. Il semblerait que non seulement il magnifie les qualités, mais en plus il adoube les défauts. Et en même temps, ce n'est qu'en acceptant les défauts qu'en tant qu'iceux, nommément des Défauts, qu'on arrive à la plénitude. Sans se forcer. Ca doit couler de source. Pour prendre un exemple (façon de parler), mon ex. Elle avait une bouche asymétrique et les sourcils d'Emmanuel Chain. Et pourtant, ça ne l'empêchait pas d'être la plus belle femme du monde. Pire : c'est à cause de ça qu'elle était (est toujours ?) la plus belle femme du monde. Les sourcils ? ...relevaient ses yeux marron foncé beaux comme un coucher de soleil à l'automne. L'asymétrie de la bouche ? ...rendait sa moue inimitable, désirable, craquante, supraparfaite. Nostalgie ? Mouif... et nonffff... parce que si on est désormais 'ex', c'est pour des raisons plus profondes que le simple physique. C'est là que Marillion rentre en jeu. |
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L'amour
(toutes proportions gardées, Wishing Tree et Emilie
Simon évidemment exceptées) que l'on peut porter
à un groupe de musique peut-il survivre aux petits défauts,
et au temps qui passe ? Si désamour il y a, viendra-t-il à
cause des lassitudes, du même train-train qui bouffe le quotidien
? Ou plutôt de ce petit bouton au coin de la lèvre, qu'on
aimait tant à 20 ans et qui à 40 nous fait horreur, à
tel point qu'on ne voie plus que lui en se réveillant le matin
? Somewhere in London, nouveau et 15ème DVD du groupe britannique,
était l'occasion d'une seconde lune de miel, celle de la dernière
chance. Allez, on va au soleil, on se requinque, on oublie tout et on
fait table rase du passé. Tant pis pour les défauts, on
va essayer de les mettre de côté. Ils (Marillion, pas les
défauts) sont bien entourés, ont les moyens de leurs ambitions,
leur batteur leur convient tout à fait. Et Somewhere Else est un
album digne d'être défendu sur scène.
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Quelle surprise donc de voir qu'au premier abord, eux aussi ont fait un effort pour nous charmer. Jouant dans une salle plutôt spacieuse et assez belle, le groupe bénéficie avant tout d'un public génial. Certes, on le connait, le public de Marillion : ça se pâme, ça avale tout. Mais sur ce coup-là, il se surpasse. Actif, joyeux, n'hésitant pas à vivre la musique, ce brave public met le feu dès les premières secondes et sera plus souvent qu'à son tour premier rôle de la pièce. Ca ne chante pas les refrains, ça les hurle, ça les brâme. Ca n'attend pas la fin d'un solo pour applaudir poliment : ça porte le musicien (Steve Rothery 95% du temps) à bout de bras. Et quand le groupe se décide enfin à déterrer quelque chose d'avant 1989, ça ne fait pas un "oh" poli, ça chicotte pour bien montrer que les chansons de Fish, c'est comme le sexe ou les tartines briochées au Nutella : c'est criminel d'en priver les gens. | |
Mais
un live avec un excellent public ne suffit pas à emporter l'adhésion,
surtout quand c'est filmé par les BOOM BOOM boys. Et justement,
là les Marillios ont fait encore plus fort. Les Boys ont fait BOOM
BOOM, sont repartis vendre de l'ameublement et de l'électroménager,
et hop ! miracle, l'image est meilleure ! Meilleure ? Non, elle est excellente
! Spectaculaire bien comme il faut, abusant des panos à la Louma,
des gros plans bien choisis et des plans divers et souriants du public,
la réalisation de Somewhere in London est non seulement un immense
pas en avant pour le groupe, mais aussi une bonne image tout court, les
faisant enfin repasser dans la ligue des groupes professionnels (status
qu'ils avaient quitté depuis au moins 1999 côté vidéo).
Le son se montre beaucoup plus pêchu que d'habitude, pas assez sur
la batterie, mais voix et guitare sonnent tout à fait noblement.
Le son 5.1 décevra certains car il est bien moins spatialisé
que certaines productions Marillion : il redevient un 5.1 "standard"
avec derrière juste de la réverb et le public. Seulement
voilà : quel public !
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Tout bon ? Non. Ce concert a signé ma rupture définitive avec Marillion. Trop bien maquillée, la petite puce est toujours belle mais définitivement le coeur n'y est plus, et je préfère qu'elle soit heureuse avec un autre que nous rendre aigris tous les deux (NDBaker : Là par contre, toute ressemblance etc etc est carrément fortuite !). Un autre qui serait peut-être vous, d'ailleurs. Peut-être que vous apprécierez par dessus-tout ces petits riens, ces petits touts (NDBaker : Là par contre c'est superfortuit !) qui ont assombri cette ultime romance. Notamment, Somewhere Else. Si le concert principal connaît de tels mouvements de furie sur certains morceaux, c'est avant tout parce que le reste se montre bien mou. Définitivement, Somewhere Else ne me transporte pas ailleurs. S'ils sont plus matures que sur album, les morceaux de cet album restent à une altitude plus basse que le reste. Et vous avez dans ce double DVD l'intégrale de l'album. Il n'y a donc pas de demi-mesure. D'ailleurs, la réaction du public aux autres titres est plus parlante que n'importe quelle critique (le handicap de la nouveauté n'y est pour rien : réécoutez les bootlegs de Misplaced Childhood !). En prime, si quelques morceaux sont fabuleux (quelle pêche incroyable sur Between You and Me !), le concert nous ressort encore Easter, Afraid, King... sauvés uniquement par la maîtrise de Rothery. | |
Vous
avez remarqué ? Je n'ai rien dit sur Ian Mosley. Parce que je ne
veux plus en parler. C'est l'amant qu'on a vu dans son lit une fois de
trop, le meilleur ami à qui elle se confie plus que soi, la belle-mère
qui s'invite plus chaque semaine, la décision de déménager
car elle a trouvé mieux et plus loin. Du reste, que dire sur ce
batteur qui n'en finit plus de me navrer ? Sur ce live, il est parfaitement
fidèle à lui-même. Ses amateurs, et il en a, ne l'en
apprécieront que plus vu que le son de sa batterie s'est très
légèrement amélioré et qu'il ressort tous
ses atouts stylistiques. Mais lorsque Marillion m'a dit dans le blanc
des yeux, en tenant ma main, le soleil couchant se reflètant dans
ses cheveux bouclés, que Mosley avait mis sa sensibilité
au profit de chansons poignantes, je n'ai vu que mort et désolation.
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Alors on s'en va, le coeur lourd, on prend un petit-déjeuner au soleil sous la véranda, mais on sait que c'est le dernier. On grignote du bout des lèvres une "répétition" de 35 minutes semi-acoustique, où des fans ont été spécialement invités. Répétition ? Plutôt mini-concert privé, un domaine où Marillion n'a jamais excellé. Ici c'est plutôt gentil, bien plus que cet horrible restaurant "Aux Hauts Murs" (je m'en souviens comme si c'était hier : ce fut la date de notre première dispute). Mais après 2h35 de live, pas toujours bien balancé question rythme, ce surplus n'égayait la matinée que moyennement. Le coeur n'y était plus, mais Marillion offrit malgré tout un petit cadeau. De réconciliation ? 4 titres studio en 5.1, la première fois de leur carrière. En Dolby uniquement. Tous tirés de Somewhere Else. Et pourquoi 4 et pas l'album ? En prime, si l'intention était bonne, et la spatialisation pas trop mauvaise (loin des canons du genre mais au moins quelques vrais effets), la résultante en fut une révélation. Voilà, c'est ça qui manquait à Somewhere Else. C'est ça qui manquait aussi pas mal à leurs autres albums récents, et même sur scène. Voire à ce live pourtant bon. Les instruments. | |
Marillion
ne joue plus de leurs instruments que machinalement. C'est ça,
la faille qui gonflait mon coeur d'affreuses crises de panique. Tous les
instruments, hormis la guitare toujours magique de Rothery, n'étaient
plus là que pour "être au service de la chanson".
Et on sait tous que la plupart des grands artistes le proclament. Mais
à force d'abnégation, Marillion n'était plus un groupe.
C'est ce qui saute aux oreilles lors de la découverte du 5.1 de
Somewehre Else : les instruments séparés permettent de cerner
l'immense vide entre chacun. Tout comme Dream Theater, Marillion est arrivé
au bout de cette logique qui veut que chaque chanson provienne d'une jam.
La force hallucinante de Goodbye to All That avait bien marqué
le sommet d'où on ne pouvait que redescendre. Et ce concert, hautement
recommendable sur bien des points, n'était que la déclaration
en public de cette impasse. Beaucoup de Marbles aurait pourtant fonctionné
dans cette configuration, Quartz aussi... et peut-être Happiness
is the Road... mais les séparations ne surviennent jamais que pour
des raisons immuables, le moment M est souvent un facteur aggravant. Nous
avons donc un DVD largement plus soigné que les autres, présentant
un groupe au top de sa forme (de sa forme) devant un public excellent,
avec des bonus entre intéressants et très bons (même
si frustrants), et les novices de ce groupe peuvent sans hésitation
aucune se procurer cette double galette, peu chère et copieuse.
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Quant à moi, si l'on excepte les incursions de H dans le récital solo, il s'agit ici de ma dernière chronique de Marillion, et de ma rupture finale. Nous avons connu une belle histoire ensemble, mais il est temps désormais de vivre séparément. Amers seraient les regrets, si la passion était toujours vive ; mais ici elle s'est éteinte de sa belle mort. Nous restent Brave, Afraid, Misplaced, Clutching.... de beaux enfants en vérité. Qu'on aimerait voir grandir encore. Et en attendant de les voir passer le Bac 5+1, j'aurais au moins la consolation de pouvoir encore les écouter. Un week-end sur deux.
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15 & 16 juin 2007 - The Forum (Kentish Town, Londres) |
01.
Splintering heart |
Steve
Hogarth - Chant,
claviers, guitare, percussions, semi-basse (pump up da
volum')
|
Steve Rothery - Guitare, coeur (si) |
Mark
Kelly - Claviers,
samples, zigouigouis
|
Pete Trewavas - Basse, guitare, choeurs |
Ian
Mosley - Batterie
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