Joli spectacle devant un public conquis |
Note globale |
Groupe en roue libre, concert incomplet |
Editeur
: EMI
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Durée
totale : 1 h 27
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- (PCM) Image PAL |
Galerie de 20 très belles photos |
Ce n'est pas mal, mais c'est si sombre qu'on n'y voit parfois rien et que les lumières ne peuvent pas faire autrement que flasher partout. | ||
Si la balance n'est pas aussi parfaite qu'on l'aurait voulu, le son reste quand même très correct. Je ne parle pas du 5.1 de bazar... | ||
Pas mauvais en tant que best-of du groupe à cette époque, ce concert est néanmoins coupé, avec un Fish moins bon qu'avant et un groupe au bord de l'écoeurement. | ||
Juste une galerie de photos, mais une jolie. |
1987, dure année pour les héros. Le dernier album de Marillion, le culte Clutching at Straws, fait l'objet de controverses, certains (beaucoup même) l'adorant tandis que d'autres sentent poindre un léger ennui. Ce qui n'empêche pas le groupe d'avoir encore pété les scores, avec le single Incommunicado et le moins rock mais ô combien plus important Sugar Mice. Les fans sont contents : le groupe est à son zénith, la tournée européenne s'annonce gigantesque. Mais la réalité sera toute autre. Pendant que l'on digère Clutching, rien ne va plus entre Fish et Marillion. Au bord de la rupture, le groupe va quand même honorer son contrat et tourner partout, tandis qu'EMI prépare un album de faces B et un double live. Tout cela sous couvert de méchantes bagarres : Fish n'en fait plus qu'à sa tête, refuse d'adresser la parole à Mark Kelly ("rajouter une guitare acoustique, ça devient carrément un problème avec ce groupe !" dira-t-il plus tard), et le DVD présenté ici est une rendition, plus ou moins fidèle, de la dernière tournée avec Fish. Hélas, toutes les tensions citées au-dessus se retrouvent dans les deux-tiers de concert présentés ici, et elles deviennent carrément la star. | |
Pourtant
tout était réuni pour en faire un grand spectacle : d'abord,
le cadre est magnifique. Dans le jardin d'un château moyen-âgeux
à pic, sur fond de soleil couchant, avec comme public des milliers
d'Allemands fanatiques. Le son est assez énorme, le groupe est
solide. Pete saute toujours un peu partout (moins que d'habitude cependant),
la maîtrise des nombreux sons de guitare de Rothery est à
tomber, Kelly surprend à être plus présent que d'habitude,
et la batterie de Mosley, triggée un peu partout, sonne quasiment
comme sur album. Et notre Poisson ? Vocalement, il est encore très
bon. Il tient des notes hallucinantes quand on l'écoute à
présent, techniquement il n'a aucun souci. Le hic (sic), c'est
son légendaire charisme. Ici, il est toujours plus ou moins là,
personne ne va oser monter sur scène lui coller une mandale et
le public l'écoute avec attention, mais il n'y a plus la passion
qui l'animait, son jeu de scène est devenu celui d'un pantin du
rock'n'roll et sans jeu de mots pourri, on sent que le poisson n'a qu'une
envie : arrêter.
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Marillion n'est déjà plus un groupe, ça crève les yeux. Fish donne l'accolade à Pete, vient ennuyer Steve et sa coupe de cheveux, mais il prend bien soin de ne jamais croiser le regard de Mark Kelly. Qui est très audible et très visible (ah ça, il aime bien se la péter à jouer sur deux synthés opposés), mais qui se trouve au fond de la profonde scène, loin, presque plus loin que Mosley. Pour faire illusion, et ça marche, on a collé à la poiscaille une choriste soul : très bonne idée, les mélodies vocales gagnent en ampleur, le duo fonctionne très bien et les titres de Clutching ne sont ainsi pas déparés. Mais il n'y a plus l'étincelle de génie qui hantait le géant Ecossais : il fait son job, essaie de s'amuser (mais n'y arrive semble-t-il pas), rend le concert ni creux ni morne, mais amer. Le fait que le concert soit coupé n'est pas à son avantage, les chansons s'enquillent les unes après les autres (où sont passées les légendaires Fish Tales ?), bref avec le recul il s'agit bien là d'un chant du cygne et autant le concert de 83 faisait marcher la nostalgie à pleins tubes, autant celui-ci est plus triste que convaincant. | |
La ressortie en DVD de ce concert se fait exactement de la même façon que les autres remasters EMI : son en PCM pour une qualité optimale, mais pas grand chose d'autre. L'image a été plutôt bien conservée, montrant moins de signes de faiblesse que ses congénères de la même époque, mais elle est affreusement sombre. Le son stéréo n'est pas digne du live Thieving Magpie mais s'en approche beaucoup, notamment sur la section rythmique qui brille. Un son 5.1 est proposé, et là c'est le drame : spatialisation ? Aucune. C'est juste le public qui s'ouvre un tout petit peu sur les arrières, sans pour autant englober l'espace sonore, ce qui est ridicule étant donné que ce fameux public, c'est l'arme fatale du disque. A part ça, et une jolie pochette, rien à signaler. Pas une interview d'époque, pas de paroles en sous-titres, rien ; et rien, on aura beau dire, ça fait quand même relativement peu. Voilà donc un DVD casse-tête : pas assez long ni définitif pour le non-initié, trop amer pour le fan, mais cependant assez professionnel pour passer un moment agréable. Agréable sans pour autant se sentir impliqué, ce qui est exactement l'inverse du but pour lequel Fish était dans ce groupe. Mais il faut rappeler qu'en parlant de casse-tête, c'était devenu le sport national chez Marillion à cette époque. |
18 juillet 1987 - St. Goarshausen, Freilichtbühne (Loreley, Allemagne) |
01.
Slainte Mhath |
Fish
- Chant
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Pete Trewavas - Basse, choeurs |
Steve
Rothery - Guitare
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Mark Kelly - Claviers |
Ian
Mosley - Batterie
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Cori Josias - Choeurs |