Le remixage 5.1 excellent de tous les titres, magnifique One, redécouverte de leur période la plus discutée |
Note globale
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Un grand nombre de clips sans intérêt |
Editeur
: Vertigo
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Durée
totale : 2 h 21
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- (PCM) Image NTSC |
One version "2 of one", The Unforgiven version cinéma et bande-annonce cinéma de Some Kind of Monster (25 min 5.1 non st) |
Un très beau transfert vidéo. Les bleus de One sont superbement chromatiques, la définition des clips 96/98 est très belle et la compression est parfaitement à l'aise. Evidemment, le 4/3 est étriqué et les clips moches le sont en grande pompe. | ||
Une stéréo très solide, sans saturation (désormais avec Metallica, il faut préciser), mais surtout un 5.1 étonnant, rempli de guitares isolées à l'arrière. On se surprend même à regretter que tout Load/Reload/Garage ne soit pas disponible sous ce format. | ||
Metallica n'est pas le plus grand groupe de clips du monde. Le résultat est si inégal qu'on ne peut mettre autre chose que la moyenne. Les fans auront un titre inédit (pas mauvais en plus) et One, les autres s'ennuieront mais découvriront Load et Reload sous les meilleurs auspices. | ||
Interview non sous-titrée de Lars, version longue (c'est le mot) de Unforgiven, version courte de One, pas mal mais pas de quoi se réveiller la nuit. |
"Nous ne ferons jamais de vidéo !". Voilà la phrase sentencieuse que lançait Metallica pendant ses premières heures de gloire, au milieu d'années 80 où le clip était roi (King Nothing même au vu de leur qualité globale, tant il est vrai que pour un Stranger in Town de Toto, on avait dix N'oublie Pas Mon Number de David & Jonathan). Un cri de rage et de défi à la caste des toutes puissantes nouvelles chaines (emptyv, msux et autres lasse, inc). Un refus absolu de tout compromis. A tel point que dès la sortie de One, leur premier clip officiel, les membres du groupe durent se justifier pendant plus de temps qu'il n'a fallu pour tourner le clip, composer la chanson, voire finir l'album complet. Et pourtant, près de vingt ans ont passé et Metallica a désormais fait assez de clips pour remplir un DVD. Comment une entité culte anti-vidéo a-t-elle pu en venir là, c'est ce que nous allons voir. Et aussi entendre. | |
Alors
que peut-on attendre d'un tel groupe sur un média qui de prime
abord ne le concernait pas ? Evidemment pas une qualité stable.
Le niveau des clips va du très bon (et c'est la première
des deux surprises) au mauvais, mais pratiquement sans milieu (à
part Memory Remains, très moyen et justement bien dans le ton de
la chanson). Pour des musiciens qui n'aimaient pas passer à la
télé, vous avez le choix entre James qui passe bien, malgré
lui mais c'est indéniable, Lars et Kirk qui s'amusent mais ne sont
jamais meilleurs qu'au naturel (avec un bon sens de l'auto-dérision),
et notre pauvre Jason qui est complètement nul dans ce domaine
: faire l'acteur, ce n'est pas son métier, il déteste ça,
il le prouve très bien et le montre encore plus. Nos chers scopitones
sont donc divisés en deux, mais ce qui est le plus cocasse, c'est
que cette division est bien nette (pas comme le FC Metz) : les mauvais
clips vont par album. La première salve est celle du cultissime
Black Album. Et c'était bien le début des années
90, donc par extension (bien des esprits chagrins le contesteraient ad
nauseam) les traces du spectre des années 80 : 5 singles, 5 clips,
et un-demi de bon. The Unforgiven. Joli, soigné, mais auquel je
n'ai rien compris. Les autres sont franchement nuls. La seconde salve
de programmes musicaux concis ratés, elle vient évidemment
de St Anger (what else ?), pur chef-d'oeuvre parfaitement produit et magnifiquement
chanté (on vous l'avait dit, hein, que chez DDS on avait d'l'humour
!). Un clip tourné en prison avec un poil de racolage en sus, un
autre avec une éblouissante cascade auto... mais rien d'autre,
des extraits de Some Kind of Monster, et c'est marre.
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Mais entre les deux, Metallica avait un peu dérapé vers un rock burné plus que vers la continuité du metal, et cela s'en est ressenti dans les clips : bien plus léchés que les autres (euphémisme), à la réalisation chatoyante et terriblement efficace, ils correspondent parfaitement à la volonté du groupe d'élargir leur audience. On découvre donc 40 minutes de bons clips non stop, sous la direction d'Anton Corbijn, rarement crédité en tant que réalisateur mais Uber-Führer du projet, et ça c'est totalement irréfutable. La meilleure preuve est le clip de l'excellent single Until It Sleeps : une pure copie carbone de Walking in my Shoes de Depeche Mode. Tout y est, absolument tout : les couleurs, les visages, les flous, les flashes, les écrits sur une vitre... (NDKaworu : Jusqu'à Lars Ulrich qui a la tête, le maquillage et même les plumes de Martin Gore ! Non, autour du cou, les plumes). Un clip donc très réussi formellement, étrange, hypnotisant, mais un peu douteux dans son côté recyclage. Du coup, même si c'est aller un peu loin, le clip de King Nothing ne peut que nous faire penser à... Enjoy the Silence de... euh... ben de Depeche Mode. Un roi avec une énorme couronne en carton qui marche dans des paysages enneigés, hm ? Les autres clips de Load et Re-Load ont aussi tendance à rappeler l'oeuvre du relooker de U2 et Depede Moche (et donc de 'Lica qui sur ses conseils ont eu cheveux coupés et eyeliner brillant). C'est un peu délicat, mais malgré cette impression qu'un seul mec (deux, avec Gondry) a réalisé l'intégralité des clips des années 90, on ne s'ennuie vraiment pas : bons acteurs ou pas, Metallica se donne dans ses clips, se montre généreux, et en prime vous pourrez vous rendre compte, ou vous rappeler, à quel point Load et ReLoad ne sont pas les immondes daubes que certains ont critiqué à leur sortie. | |
Les
années 96/97 ne seront pas les seules à bénéficier
d'un soin particulier : le clip de Turn the Page est une merveille de
sensibilité (signée Jonas Akerlund, les chiens faisant rarement
des chats). Celui de l'inédit (que vous aurez ici en qualité
PCM, youpi !) I Disappear est extrêmement efficace, seulement entaché
par l'apparition à la dernière seconde d'un top-model pour
Ultra Brite qui a la Scientologie infuse. Et bien sûr, il y a One,
leur fameux premier clip, qui est réellement énorme (même
si désormais l'original fait pâle figure à côté
de l'intensité fulgurante de la version S&M). On pourra avancer
que le clip n'est bon que grâce au film qui le tient, le culte et
trop peu connu (...donc culte) Johnny s'en va-t-en-guerre, mais la version
sans film livrée en bonus vous montrera que sans idée directrice,
un clip peut malgré tout être intéressant si la photo,
le montage et les mouvements de caméra sont soignés. Bonus
? Oui, si jamais vous aviez encore une petite faim : 25 minutes, on a
connu pire. La version sans film de One donc (si vous avez suivi : moins
bonne que l'originale mais meilleure que les clips de St Anger et Black
Album. Si vous avez pas suivi, allez au 14). 7 minutes de Lars qui tente
de s'expliquer sur les raisons d'avoir cédé aux sirènes
du scopitone (comme quoi ce que je proclamais au premier paragraphe, c'était
pas de l'humour. On vous l'avait dit, hein, que chez DDS on était
sérieux). La bande-annonce du film Some Kind... toujours aussi
jouissive. Et une version "cinéma" de The Unforgiven,
à laquelle je n'ai strictement rien bité.
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C'est pô tout ! L'image est un transfert vidéo particulièrement réussi, avec une définition très fine. Et du coup, le fossé entre bons et mauvais clips s'élargit façon plaques tectoniques : ce qui est beau est vraiment beau, ce qui est laid est en plus follement daté. Il n'y a évidemment pas de sous-titres hélas, ce qui est handicapant lorsque Lars fait son show ou qu'il faille comprendre des paroles qui se terminent toutes par "hhmmmNAH !". Mais il y a mieux. Beaucoup mieux. Le son. Le DVD est en PCM, et pour les DVD de clips c'est toujours une bonne idée (qui plus est, soyons honnêtes, assez répandue). Et puis il y a le 5.1. Alors oui, vous attendiez l'autre surprise : les clips (mauvais, bis repetita) du Black Album bénéficient du mixage surround original du DVD-A tant loué partout dans le monde (pas encore chroniqué ici parce que 33 euros pour ça, non quoi). Donc les Enter Sandman et autres Sad but True, vous allez pouvoir à moindres frais en découvrir leur fameux 5.1 qui fait l'unanimité dans le monde du metal ET des audiophiles (chose rare s'il en est). La vraie bonne nouvelle ? Les autres titres bénéficient d'un mixage 5.1 pratiquement au niveau. Les guitares sont énormes, la basse cataclysmique, la caisse claire diabolique (et vu que Lars ne sait faire des breaks QUE sur elle...), et si le tout est forcément un peu factice, on s'en fout : un 5.1 factice, c'est comme un remix stéréo des vieux 78 tours de jazz, on se fout de tout tant que c'est jouissif. Et ça l'est un peu, soyons réalistes : les guitares synthés à la U2 sont légion, elles sont parfaitement détachées tout comme les choeurs, et rien que pour ce remixage, les fans de Metallica doivent se procurer ce disque. Irais-je jusqu'à le conseiller aux autres ? Moins, encore que vous pourrez ainsi avoir un best-of de leur période "commerciale" (terme à prendre avec des pincettes) avec un super-son, et un petit One histoire de vous initier à leur thrash légendaire. En somme une idée relativement sympa et bien réalisée, un peu biaisée par le simple fait qu'en 1987, elle aurait été hors de question.
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1989 - 2003 - U.S.A. |
01.
One |