DVD extrêmement professionnel, très soigné, avec une technique canon et quelques démos d'une beauté irréelle |
Note globale |
Quelques démos franchement en-deçà, programme un peu élitiste évidemment (est-ce un vrai défaut ?), pas de sous-titres |
Editeur
: FuseCon
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Durée
totale : 4 h 38
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Image NTSC |
Mire
et tests écrans |
Même à une distance ridicule de votre téléviseur, vous aurez du mal à y croire : c'est d'une fluidité exemplaire (sauf quand... la démo ne l'était pas !), la définition est simplement excellente, la compression incroyablement maîtrisée, c'est du grand art. Pas spectaculaire puisqu'abstrait, mais ça vaut largement les 10. | ||
Que de la stéréo, mais simplement parfaite, sauf quelques vieilles démos qui grésillent mais cela est dû à la source. En prime c'est très bien normalisé, donc pas besoin de faire mumuse avec la télécommande. Dans les démos, faire mumuse, c'est caduque. | ||
Très hétéroclite, ce patchwork de démos donne dans tout : la 3D, les effets mathématiques, la vidéo décalée... Dommage que musicalement la techno soit trop présente et trop minimaliste, et que certaines démos, notamment les premières, fassent pitié par rapport aux autres machines de l'époque. | ||
Wow. Aucun sous-titre, que ce soit bien clair. Mais des commentaires audios presque partout, tous passionnants, ainsi que des reportages entre émouvants, drôles, surréalistes ou délicieusement surranés. Plus un foutu bon livret. |
L'informatique, c'est de la merde. Ainsi avait titré à la une le célèbre journal HHHHebdogiciel, vers le début de 1986. Et on ne peut que constater : en vingt ans, y'a rien qu'a changé, boudiou ! En tous cas, si l'informatique n'est pas de la merde, que dire du PC ? Hein ? Joker. Parce que pour les vieux de la vieille, un PC n'est pas une machine informatique. C 'est un assemblage de composants plus ou moins homogènes qui font de leur mieux pour communiquer, c'est un outil de travail, c'est tout sauf une vraie bécane. L'Atari Falcon, l'Amiga, voilà, ça c'est des vraies bécanes ! Mais le PC, avec ses milliouzièmes de config différentes, ses super-plantages, ses OS aussi évolutifs qu'un parpaing, ce n'est pas une bécane, mais une plaie. Et essayez de faire tourner un logiciel sur une blessure suintante, vous... Il est donc étonnant que les demomakers, venant presque tous de l'Amiga, se soient finalement résignés à passer sur cet ersatz de matériel informatique. Plus étonnant encore, que le collectif MindCandy ait décidé, pour sa première réalisation DVD, de s'intéresser à c't'engin. C'est pourtant bien ce qui s'est passé, et non seulement leur choix s'avère judicieux, mais en prime, à force de temps, d'essais et d'apprentissage, ils se sont au passage permis d'humilier la plupart des éditeurs DVD existants. |
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Le
DVD a la première particularité d'être un double face.
Ce qui le rend sensiblement plus fragile, mais a permis aux auteurs d'y
mettre QUATRE heures de démos. Impressionnant tout de même,
mais moins que de se dire que leur selection a été extrêmement
étroite. Eh oui, la scène démo n'est pas morte, loin
de là, et encore se sont-ils penchés sur les démos
"grand format", et pas celles, moins belles mais techniquement
beaucoup plus incroyables, des démos limitées à une
poignée de kilo-octets, voire à 128 octets (!). Quatre heures,
ou plutôt deux fois deux heures : une face de démos "récentes"
(2001... dites-vous que ça a encore progressé !) et une
face consacrée aux démos plus vieilles et qui ont marqué
les années 90 (pas avant, puisqu'avant 89 le "PC" n'était
même pas digne de nettoyer vos latrines). Face A : nouveautés,
face B : antiquités.
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C'est là la première petite erreur que les concepteurs ont commis, et pour être sincère, si vous vous intéressez un strict minimum à ce domaine, vous ferez comme votre serviteur et débuterez par la face B sans hésitation aucune. Pour les plus frileux, on va être tout à fait clair : sur la face A, vous avez plusieurs clips qui, passés tels quels, peuvent purement et simplement passer pour de vrais clips de jeunes groupes techno ou drum'n'bass proposant un visuel tendance. Sincèrement. Et il y a deux raisons à cela : la qualité parfois bluffante de ces démos, mais aussi, parce que ça joue un peu, la qualité technique. Du DVD j'entends. Et je vois. Parce que techniquement, c'est... c'est extraordinaire, voilà. Je ne sais pas comment les quatre pieds nickelés ont fait pour capturer et monter ce disque, simplement qu'il y ont passé un temps monstrueux (trois ans de gestation et beaucoup d'essais décourageants mais fructueux), et que le résultat dépasse toutes les espérances : la qualité d'image est pratiquement aussi bonne que l'original, c'est-à-dire hallucinante au niveau définition, précision, éclat, fluidité et j'en passe. Côté son, c'est en "simple" stéreo mais d'une propreté tout à fait appréciable (là par contre, c'est plus compréhensible... Encore que les vieilles démos nécessitent un bon boulot pour etre correctement exploitées). | |
Le
hic se situe au niveau de l'intérêt artistique. Sur presque
toute la face B, nous avons un nombre impressionnant de démos dont
le but est simplement d'essayer de ressembler à l'Amiga (machine
en théorie bien moins puissante). Certaines ont une véritable
approche artistique, un peu malmenée par des détails, comme
ce "Cronologia" dont le problème principal est de durer
trop longtemps (un comble, vu son sujet). Puis est arrivée... La
vidéo. Et là, le constat avec l'Amiga s'inverse. On ne veut
plus recréer une réalité, mais déformer ce
qui est déjà existant. C'est là que le PC fait le
plus fort et que vous avez les démos les plus excitantes, les plus
spectaculaires, et ce coup-ci pas uniquement pour les amateurs d'informatique.
Pour terminer le double programme, vous avez quelques bonus (dont une
démo en cell-shading fort intéressante et hélas incomplète),
et une ultime démo qui revient aux premières amours des
codeurs, à savoir une balade effrénée dans un monde
virtuel. Mais évidemment avec la puissance et la maitrise de l'année...1999
(donc on fait encore mieux depuis). Un peu longue il est vrai, cette séquence
finale risque de ne pas forcément vous bouleverser tant que vous
n'aurez pas compris l'essentiel : votre ordinateur, celui-là même
sur lequel vous me lisez en ce moment, est capable de la refaire en direct.
Juste en calculant des trucs et des bidules.
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A propos de bonus, si on était déjà sous le charme de la qualité technique, on peut affirmer que Mindcandy est un des DVD les plus généreux qui soient. D'abord, c'est bête à dire, mais il y a un livret, et un excellent. Ensuite, vous avez quelques reportages dont un particulièrement bien fichu intitulé "Demographics" (cherchez bien, c'est un jeu de mots) avec un montage tout particulièrement professionnel. Enfin, vous avez un commentaire audio. "Enfin" étant un mot particulièrement stupide puisque lesdits commentaires sont totalement passionnants, très diversifiés, et s'étendant sur l'intégrale des démos, y compris les bonus et cachées, et y compris sur les reportages !!! Du commentaire partout, tout le temps, et vraiment indispensable. Non sous-titré hélas, surtout que quelques (rares) passages proviennent d'un pauvre téléphone à l'autre bout de l'Europe. Mais ça vous fait quand même un total de presque neuf (!) heures de programme, avec en bonus du bonus des aides au réglage de votre écran et une démo cachée montrant à quel point ils ont été consciencieux. On pourra toujours reprocher l'élitisme, l'intérêt bancal, voire la pauvreté musicale, mais une chose est sûre : si tous les DVD musicaux étaient soignés à ce point, votre site préféré n'existerait plus. Hein ? Meuh non, c'est pas une menace ! ;-) Ah si, il y a tout de même une chose importante qui manque, et il paraît important de le préciser : il n'y a pas de partie DVD-ROM, donc vous ne trouverez pas sur ce disque les démos elles-mêmes pour les faire tourner sur votre bécane. C'est un peu dommage, mais il est facile d'en deviner la raison : l'editeur n'a sûrement pas voulu endosser la responsabilité de faire planter gravement votre PC. L'informatique, c'est de la merde, vraiment.
PS : Dans le commentaire audio de la démo "Reve", les concepteurs nous signalent qu' "un Français nous a appris à prononcer le mot Rêve". Et ben il s'est foutu de votre gueule ! ;-) (je plaisante, bien sûr !) |
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