D'excellentes choses, de magnifiques mélodies, un bon son |
Note globale |
L'image pas aux normes de qualité attendue, une setlist assez troublante |
Editeur
: Warner Music Vision
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Durée
totale : 2 h 36
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- - Image PAL |
Biographie |
Un 16/9 bien utilisé mais on ne peut pas dire que l'image soit de toute beauté : les couleurs sont ternes, la définition trahie par un voile charbonneux. Ce n'est pas le point fort du DVD même s'il n'y a rien de honteux non plus. | ||
Si la stereo montre des faiblesses (compression, manque de brillance), le DTS est un petit régal de propreté et de chaleur, avec une jolie réverb à l'arrière plutôt que les effets sonores qu'on pouvait y attendre. Le 5.1 est agressif et plein de vitalité. Sage mais beau. | ||
Trop de dissonnances (ah ah ah) entre le mélodique et l'expérimental, mais si on ne prend pas ce DVD comme un best-of (ce qu'on aurait aimé en secret, soyons honnêtes), c'est un très joli coup de force avec notamment un second titre qui est calibré pour atomiser quiconque a un sens auditif.. | ||
Une biographie "succinte" (c'est dire vu ce qu'il y a à lire), un documentaire un peu court mais complètement passionnant et surtout sans langue de bois (limite j'me la pète), et une oeuvre du fiston très très agréable. |
Culte dans tous les milieux musicaux, de Metallica au rap en passant par les fans de Debussy et les sound designers d'émissions de radio, sans compter Jarre et Schulze qui lui vouent une belle admiration, Ennio Morricone est un drôle d'oiseau, et il le dit lui-même non sans ironie, malice... et fierté. C'est que le gars a un peu tendance à se la péter. Mais comme chez Orzabal, comme chez Wilson, comme chez Banks, on aurait bien du mal à essayer de le faire redescendre sur terre. Car le gars est un véritable génie, et si ce DVD n'est pas réellement aussi définitif qu'on l'aurait aimé, au moins montrera-t-il de façon indubitable ledit génie. Comme il l'avoue, le Ennio est partagé entre la musique de film, conditionnée mais paradoxalement plus libre, et la musique "absolue", dite "classique" dans le sens le plus primaire du terme. Du coup, nous avons affaire à un compositeur non seulement très prolifique, mais qui en prime aime à marier les mélodies sensationnelles et l'avant-gardisme à la limite de la musique concrète. Et l'orchestre loué pour l'occasion de trembler. | |
C'est
que ce n'est pas facile à jouer, du Morricone. Tant que ça
reste dans le symphonisme lyrique ultra-mélodique (et d'une beauté
fantasque), ça va. Il faut juste être très doué
car l'une des spécialités d'il Maestro, ce sont les parties
solistes (chant bel canto ou soprano simple, piano, trompette bouchée,
voire harpe, faut assurer). Mais alors dès qu'on arrive à
des bruits de machine, des hurlements de coyote et autres horreurs suprêmement
difficiles à rendre musicalement, on voit dans les yeux du rital
fou une lueur de sadisme : car qu'on soit fan mordu ou simple amateur
des "best-of", ce sont ces délicates secondes qui nous
- et lui - procurent le plus de plaisir. A croire que même de nos
jours, on peut encore inventer de nouvelles choses en symphonisme, et
que c'est ce côté périlleux qui donne le frisson.
Voir par exemple le guitariste qui avec sa corde grave fait tout sauf
de la guitare.
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Le concert sera donc réservé dans son intégr(al)ité aux amoureux fous du maestro tout en possèdant quelques titres franchement accessibles pour le néophyte. A ce titre, si l'ouverture sur Cinema Paradiso mouillera plus vraisemblablement l'oeil des amoureux du film de Tornatore, et eux seuls, le second titre ne pourra que mettre par terre n'importe qui dôté de deux oreilles et d'un coeur. "Il était une fois en Amérique", peut-être le chef-d'oeuvre absolu du maestro, est rendu ici avec beaucoup de sensibilité, pas tout à fait au niveau qu'on attendait mais là la barre était bien trop haute, et il y manque un thème et trois minutes pour en faire un indispensable absolu de l'histoire du DVD musical. Pour le reste, vous aurez une vraie panoplie de mélodies, d'effets et de styles aussi divers que complémentaires. Et qui sait, peut-être que malgré la (très relative) austérité du concert, par ailleurs bénéficiant d'un cadre somptueux et d'un public ravi mais discret, certains d'entre vous entreront dans l'univers Morriconien et y plongeront tête la première. Dans ce cas, n'oubliez pas de prendre des bouteilles d'oxygène, car les bonus vous donnant une brève biographie vous noieront sous les dizaines d'albums. | |
Les
bonus, parlons-en. Le principal est une interview vérité,
genre "En aparté", avec le Ennio, et c'est passionnant
mais également déroutant. Le gars a une vision de son travail
absolument fascinante, et par fascinant, j'entends que ça risque
fort de vous passionner mais également de vous dérouter.
DéROUter, pas déGOÛter, mais je vous préviens
: la limite entre les deux est assez mince. Ennio parle de son métier
comme... d'un métier, avec ses codes, ses cohortes de connards,
ses frustrations, ses jeux pervers... Seize minutes de cinéma-vérité
où l'on a un pur génie qui s'auto-casse 3D, et pire : qui
incite son fiston à ne pas suivre ses pas. Non mais... Morricone
qui dit à la chair de sa chair "évite ce métier
de merde", c'est comme si Damon Hill disait à sa progéniture
"sois con, mets-toi à la musette et conduis comme un cinglé".
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Et arrive le dernier paragraphe où le rédacteur avoue sa relative, mais bien réelle ignorance du sujet : le second bonus est un concerto, et ne maitrisant pas un mot d'italien, je crois que c'est la composition de fin d'études du fils Morricone, mais je n'en suis absolument pas sûr. Une chose est certaine par contre, c'est que c'est adorable comme tout. Sobre, pas trop dans "le style Morricone" - mais ça ne veut rien dire - avec des musiciens qui s'ajoutent les uns après les autres... Un petit bijou, mineur (et encore) mais très agréable. C'est d'ailleurs un peu ce qu'on pourrait dire de ce DVD qui n'est pas éblouissant mais ne manque ni d'intérêt, ni d'importance puisque c'est quasiment le premier d'un genre qu'on aimerait beaucoup voir se développer. Un 7 pour les novices (pour rappel : c'est 14/20 !), les accros complets peuvent se jeter sur le DVD sans retenue. |
28 septembre 2002 - Arènes de Vérone (Vérone, Italie) |
01.
Cinema Paradiso |
Ennio
Morricone - Direction
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Roma Sinfonietta - Orchestre |
Gilda
Buttà - Piano
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Susanna Rigacci - Soprano |
Dulce
Pontes - Chant
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Città di Roma, "Claudio Casini" - Choeurs |
Dei
Fiorentini, Lirico Sinfonico Romano, "Ruggero Giovannelli" -
Choeurs
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