Concert joyeux et émouvant, huit musiciens, reprises de folie |
Note globale |
Technique décevante, documentaire ma foi (!) trop bordélique |
Editeur
: Inside Out
|
Durée
totale : 4 h 19
|
Image PAL |
Documentaire
sur la mini-tournée (1 h 06 non st) |
Décidément c'est pas encore ça chez Inside Out... Définition bien pauvre et couleurs atroces et baveuses. Par contre la réalisation s'est améliorée. | ||
Une stéréo excellente, bien balancée (un exploit). Mais bon Dieu, pas de 5.1 avec huit musiciens et une telle ambiance !?! Du coup pas 9, et paf ! | ||
L'intégralité de l'album, la seconde partie meilleure que sur disque, et trois rappels à pleurer. Seul regret : Mike le gros bourrin de base qui fait du marteau-piqueur sur la partie flamenco de The Light. | ||
Une galerie de photos très bien faite et un documentaire amateur qui alterne le meilleur et l'anecdotique bordélique, non sous-titré ce qui achève de le rendre un peu hermétique. |
Ma mère, jamais à court d'un bon mot, a instantanément dit en voyant Neal Morse pour la première fois : "tiens ! on dirait Guy Béart !". Rigolo ? Pas tant que ça. Physiquement, quand vous voyez Neal Morse de face avec sa guitare acoustique, la ressemblance est effectivement amusante, voire troublante. Mais on peut aller plus loin : quoi qu'on puisse dire et penser de Guy Béart, le bonhomme a toujours été reconnu pour sa sincérité. C'est le motto de ce DVD, qui porte Neal et sa musique sur d'angéliques épaules : la sincérité. Neal Morse est un génie musical. Là dessus, il n'y a absolument aucun doute. Les seuls osant dire le contraire sont souvent des jaloux aigris. Jaloux de ne pas avoir à leur palmarès le nombre, impressionnant, de mélodies accrocheuses et parfaitement construites qui ont jalonné le parcours atypique de ce multi-instrumentiste aussi doué qu'humble, d'abord au sein de son groupe Spock's Beard, puis dans Transatlantic, et enfin en solo. Ses deux premiers albums solo étaient de jolies collections de joyaux pop/folk dignes d'un Marc Cohn; après avoir trouvé Dieu, on s'attendait à ce qu'il continue dans cette voie. Au contraire, il a dédié au Seigneur un immense pavé progrock double CD bourré à craquer de Spockismes, d'arrangements complexes, de bourrinages made in Portnoyz (NDLR : Merci Kaworu) et, encore et toujours, de mélodies pop à en mourir de bonheur. Mais Testimony, ce fut surtout, à la base et même à postériori, ce que son titre annonce : un testament religieux, ce qu'on appelle en France une Profession de Foi. |
|
Le
bigotisme de Morse a depuis fait parler de lui. Tous ses textes de la
période SB et, surtout, de Transatlantic, ont été
revisités sous un nouveau jour; Stranger in your Soul, l'une des
plus belles chansons de tous les temps, a été soudainement
boudée au vu de son thème finalement très Christique,
et Morse a sans trop le vouloir remis sous les projecteurs, puissance
mille, les groupes de "rock chrétien" qui existaient
toujours mais avaient depuis quinze ans disparu de l'intérêt
public. Seulement voilà, facilités ou pas, catéchisme
forcé ou non, volonté de se confesser ou voyeurisme légèrement
exhibitionniste, rien ne peut retirer à Testimony sa force principale
: c'est un putain de bon album de progressif, et sur scène on se
demandait comment Neal allait pouvoir se (et le) défendre. Si on
l'en croit, Dieu en personne lui a donné un coup de pouce, et mis
sur son chemin pas moins de six multi-instrumentistes inconnus, très
doués et qui sur ce DVD se donnent à fond, sans compter.
A commencer par Eric Brenton, guitariste, violoniste et j'en passe qui
est la pierre angulaire de ce mini-orchestre. Là, en tant qu'Athée
professionnel, je ne puis que m'agenouiller : si ce n'est pas Dieu qui
a dévoilé Brenton au monde, alors qui est-ce ?!? Celà
dit Brenton est impressionnant, mais pas autant que Morse lui-même.
Aux claviers, à la guitare, aux voix, il dérape souvent
mais sa volonté, sa bonne humeur, sa sincérité encore
une fois, forcent l'admiration.
|
|
Le double CD est joué dans son intégralité et si la première partie est sensiblement semblable en un peu moins grandiloquente, la seconde, racontant l'acceptation par Morse de Jésus dans sa vie, est incroyablement plus jouissive. Les musiciens se transforment en prêcheurs, dansent sur scène, s'amusent très visiblement. Du point de vue musical, Testimony Live est un bijou qui plaira aux convertis comme aux néophytes. Petit regret justement : quitte à faire du rock chrétien prêcheur, la traduction des paroles aurait été plus que bienvenue. Celà dit, pas besoin de sous-titres pour comprendre ce que Neal raconte pendant "Oh to feel him", à savoir le sauvetage de son enfant presque mort à force de prières (le sauvetage, pas la presque-mort, suivez un peu ! ;-). Pour ceux que l'autobiographie de ce génie laisserait froids, les trois rappels suffisent à justifier l'achat du DVD. The Light est repris par huit musiciens, et ça c'est du pur bonheur. Seule ombre au tableau : Mike Portnoy qui massacre complètement la partie flamenco, qui aurait pourtant eu bien besoin d'un peu de finesse. Et puis il y a la bonne humeur, l'humour permanent de Neal, qui se permet pendant Stranger in your Soul de complètement foirer une note et de tout arrêter pour la retenter en direct ! Eclats de rire assurés pendant une chanson pourtant hautement émotionnelle (et qui garde sa place dans le top 20 des plus belles chansons du monde). | |
C'est
toute la force de Neal Morse, et au-delà de tout ce DVD : faire
rire et pleurer en même temps... déjà que l'un est
très difficile en musique, les deux en même temps relève
du génie... ou du miracle ? En tous cas, miracle il n'y aura pas
lieu concernant le reste du DVD. Le son est excellent (bravo Rich Mouser,
quel ingénieur ce mec !) mais hélas pas 5.1, l'image est
hésitante, pas très belle (la réalisation est dans
la moyenne Inside Out, à savoir que le monteur est sûrement
fan de Julio Iglesias), et le documentaire d'une heure, non sous-titré
et terriblement amateur, est bien plus anecdotique qu'intéressant.
Encore qu'il permet de voir le fameux monologue où Neal s'est effondré
en larmes devant le public, preuve flagrante que ce gars est à
110% sincère envers sa musique et son public (il a même réussi
à m'arracher des larmes ce con ! ;-)
|
|
Mais celà n'est pas trop grave. Franchement, ce concert n'est pas intéressant pour ses bonus : il l'est pour la vibration d'amour qui le parcourt d'un bout à l'autre. Si vous aimez la bonne musique, c'est impensable de ne pas se procurer ce petit bijou, condensé de bonne humeur et d'amour(s) pur(s). Si vous êtes catholique pratiquant, même si vous ne pigez pas un traitre mot aux paroles, je ne saurais que trop vous conseiller également de vous procurer ce qui a été unanimement salué par la presse spécialisée comme l'une des plus belles professions de foi musicales depuis très longtemps (on remonte à Bach, là). Et si comme moi vous êtes plutôt sans Dieu ni Maître, que celà ne vous empêche pas d'être abasourdi par ce petit coffret qui renferme toute l'essence de la musique : rythme, mélodie, émotion et communion. |
17 novembre 2003 - 013 (Tilburg, Pays-Bas) |
01.
The land of the beginning again |
Neal
Morse - Chant,
claviers, guitare
|
Mike Portnoy - Batterie, choeurs (pas beaucoup ;-) |
Eric
Brenton - Guitare,
violon, flute, mandoline, choeurs
|
John Krovosa - Violon électrique |
Bert
Baldwin - Claviers, chant, choeurs
|
Rick Altizer - Guitare, claviers, percussions, choeurs |
Randy
George - Basse,
claviers, choeurs
|
Mark Leniger - Percussion, saxophone, choeurs |