De bonnes intentions concernant le mélange rock celtique, des parties instrumentales mignonnes comme tout |
Note globale |
Un groupe extrêmement bancal, une réalisation DVD totalement aux fraises, très décevant par rapport à la hype qui entoure ce septet |
Editeur
: Classic Rock
|
Durée
totale : 1 h 46
|
Image PAL |
Répétitions
et galerie de photos (7 min) |
C'est carrément n'importe quoi : mélange de live brut sympa (mais pas très inspiré), de répétitions foireuses et de faux clips pourris. Le tout a d'énormes problèmes de technique et de cohérence, mais fait tellement rire qu'on va être indulgents, surtout que ce n'est pas totalement hideux non plus. | ||
Vous avez le CD et le DVD provenant de la même source. Sauf que le DVD a un big souci de balance, régulièrement ça poutre à droite et ça merde à gauche. 5.1 downmix ? Non. Y'a pas de 5.1. Dommage et tant mieux. | ||
Pour les fans de la première période, un best-of sympathique. Il y a du prog, des flutes, du bodhran, du Floyd, de ce côté-là pas grand-chose à redire, le DVD a été conçu comme un best-of et ça se sent. | ||
Livret lèche-anus, CD tout pareil que le deuveudeu mais plus court (...et mieux mixé), répétitions cruelles. Vous êtes grands, vous savez ce que ça signifie. |
C'est dur d'être dans une niche. Artistique, pas canine. Une niche, c'est petit, c'est douillet, ce n'est jamais fermé à clef, résultat : tout le monde a les yeux braqués sur vous. Et donc fini le droit à l'erreur : vous vous devez d'être bons, sinon ça se remarque tout de suite. Pour passer l'hiver au chaud, Mostly Autumn, groupe phare des productions Classic Rock, a choisi le prog-rock-celtique. C'est à dire un mélange entre les premiers Within Temptation, le Pink Floyd des tubes et des groupes plus axés celt comme les excellents Tempest, ou certains Mike Oldfield période 80. Inutile de préciser que sur le papier, c'était censé fourrer des tasseaux de 15 dans les mirettes et les esgourdes. On rajoute une pincée de nombreux albums, deux touches de lives tout aussi généreux, des travaux avec orchestre, ou encore un album concept sur le Seigneur de le Anneau, on saupoudre avec un marketing très agressif (qui n'a jamais entendu parler de Mostly Autumn ?) et on devrait obtenir un combo CD + DVD irréprochable. Sur le papier. Et sur le livret d'interviews (truffées de louanges) données avant le concert. C'est important, le avant. | |
Car
après vision et écoute, l'adorateur de ce genre de zic que
je suis a été déçu. Présenté
comme un best-of live "indispensable" du groupe à cette
époque (les changements de line-up tenant chez eux de la discipline
olympique), ce DVD accumule les tares malgré, disons-le sans embages,
de solides bases. En effet, on sent au travers de tout le concert un univers
musical riche, sincère, et ne demandant qu'à s'exprimer.
Les deux chanteuses chantent (sans rire) et jouent de différents
instruments folkloriques un peu à la manière de Candice
Night (Blackmore's Night), sans cependant approcher son niveau. Les deux
guitaristes se répondent bien, les passages instrumentaux n'ont
pas à rougir de la comparaison avec Ayreon par exemple. Mais tout
un tas de petits défauts viennent s'accumuler, les uns après
les autres, gâchant la fête. Le genre d'accumulation qui finit
par bloquer la porte.
|
|
Dans le désordre : les synthés utilisent des sons pas toujours glorieux, beaucoup de transitions entre deux tonalités choquent carrément l'oreille (détruisant la cohérence des chansons les plus prog), les solos de guitare dérapent par moments, la section rythmique est franchement en-dessous du niveau que mérite le style, et enfin, pour achever le tout, les mélodies vocales sont souvent massacrées par Brian Josh, voire par Heather Findlay, surtout que - et là c'est plus grave - leurs deux voix ne collent absolument pas ensemble. Même quand ils sont justes tous les deux, ça coince. Il y a comme ça, car ça peut arriver à n'importe qui, des chanteurs qui se marient mal ; souvent on le découvre au détour d'un concert quand un invité de dernière minute se pointe. Là, c'est un des points d'ancrage du groupe : autrement plus difficile à avaler. | |
Le
traitement en DVD n'est pas en reste, puisqu'il s'agit très exactement
de tout ce qu'il ne faut pas faire. Déjà, le son n'est pas
en 5.1 (avec sept musiciens, c'est dommage) et le mastering stereo a été
copieusement foiré, l'enceinte droite étant régulièrement
plus forte que la gauche. Mais c'est surtout l'image qui deçoit.
Passe encore que les chansons soient entremêlées de bribes
d'interviews, qui sont au moins courtes (et passablement inaudibles).
Mais les concepteurs ont eu l'idée "brillante" de juxtaposer
les images du vrai concert, celles des répetitions en noir et blanc
et des bouts de faux clips. Le résultat est pitoyable : les parties
en noir et blanc sont souvent désynchronisées au-delà
du supportable, donnant même quelques résultats qui ont bien
fait hurler de rire votre serviteur (si, Brian, quand tu chantes, faut
ouvrir la bouche). Quant aux parties clips, dignes de Tangerine Dream
(yes indeed), elles tombent comme un faux cheveu de Sammy Hagar dans la
soupe, sans compter une brève incursion dans le monde de Benny
Hill, qui a fini de tirer la note finale en-dessous de la moyenne.
|
|
Car s'ils voulaient nous faire rire, c'est raté. On ne rit pas avec eux, mais d'eux. Et c'est d'autant plus rageant qu'il n'y a pas une seule intro de chanson qui ne soit pas attirante, alléchante, voire simplement belle. En prime s'ils ne savent pas développer une chanson, ils savent la finir, en témoigne ce dernier titre où tous les pains guitaristiques ne suffiront pas à éclipser l'émotion qu'ils veulent distiller. Il règne donc sur tout le disque un amer goût d'inachevé, comme si Mostly Autumn était, pour rester général, le plus doué des groupes amateurs du genre (et non pas le moins doué des pros). La featurette des répétitions ne sert d'ailleurs qu'à mettre en évidence un côté encore brouillon sur le plan de l'exécution. Il leur manque ici quelque chose, une once de talent en plus, pour d'une part réussir à convaincre musicalement autant sur le fond que sur la forme, et d'autre part ne plus refaire d'horreur visuelle comme déployée ici. Sachant qu'en studio, les mêmes chansons souffrent toujours du duo vocal bancal et de transitions à la hache, il ne me reste plus qu'à promettre de leur redonner leur chance, à nos amis Anglais, au détour d'un DVD plus récent et plus conséquent. En tous cas, "the story so far" a bien du mérite d'avoir un titre désormais caduque. Car avec toutes les promesses contenues dans les germes de ce groupe, c'aurait été couillon d'en rester là...
|
30 juin 2001 - The Mean Fiddler (Londres, Royaume-Uni) |
01.
Porcupine rain 13.
Which wood ? |
Brian
Josh - Chant,
guitare
|
Heather Findlay - Chant, guitare, bodhran, recorder, percussions |
Iain
Jennings - Claviers
|
Angela Goldthrope - Chant, flute, recorder |
Liam
Davison - Guitare
|
Andy Smith - Basse |
Jonathan
Blackmore - Batterie
|
Rachel Jones, Mark Atkinson, Gina Dootson - Choeurs |