Document rare et très bon enfant, de magnifiques chansons, la beauté de Linda, l'humour pince-sans-rire |
Note globale |
Zonage idiot, technique épouvantable, Randy au chant (mais ça fait partie du charme) |
Editeur
: Rhino
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Durée
totale : 0 h 57
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- Image NTSC ZONE 1 ONLY ! |
Discographie (bordélique mais intéressante) |
La compression est tout bonnement exceptionnelle. C'est vrai qu'il y avait de la place, mais quand même, à 50cm de la télé vous n'aurez pas un carré de pixellisation. Cela dit, vous n'aurez pas de couleur non plus. Ni de piqué. Ni de fluidité. Bref, pas grand-chose. | ||
4 au vu (enfin, à l'ouïe) des conditions, sinon c'était 3. Du pleurage qu'on dirait Steve Hogarth, du souffle et du déphasage made in Jean-Marie Pallardy, c'est même un miracle que le tout soit en stéréo. Le 5.1 ? Non non, il n'existe pas, je vous jure. N'insistez pas. C'est ça ou vous perdez votre oreille droite. | ||
Des versions que vous n'entendrez plus jamais, sobres et dépouillées, où la sensibilité de Randy Newman s'exacerbe. Et un choix de chansons qui fera plaisir tant aux amateurs de best-of qu'aux vrais Randymaniaques. | ||
Juste une discographie qui aurait pu être mieux. |
Sacrés Américains ! Sont forts quand même. Ils passent dans le monde entier pour les grands méchants qui veulent absolument IMPOSER au monde leur culture, bouffe, cinoche... Et on les accuse de se prêter à toutes les bassesses pour prendre le pouvoir. Erreur ! Ils ne sont pas si hégémoniques qu'on veuille faire croire. La preuve : dans le monde entier (Afrique, Chine, Russie, Japon inclus), ils sont les seuls à être assez cons pour zoner leurs DVD de musique, cet art qui paraît-il est le plus universel. Mais rassurez-vous, cette restriction s'applique ici à un artiste qui de toutes façons n'aurait pas beaucoup de répercussions sur le reste du globe. Je parle de Randy Newman, absolument pas représentatif des USA Reagan/McDo/Vista habituels. Un artiste qui prononce dans ses chansons les mots de nègre au lieu de minorité visible, de pédé à la place de sexuellement identitaire, de nain pour les inhibés verticaux et de cathos pour les grenouilles de bénitier. La bonne nouvelle ? Il y a de tout cela parmi ses admirateurs les plus fervents. Il y en a même qui sont noirs, pédés, nains et cathos, et comme disait Coluche, pour eux ce sera très dur (sans compter Doug Pinnick qui fait plus d' 1 m 80). A noter qu'à ce stade de la chronique, si vous avez été choqué par quoi que ce soit et que vous parlez couramment le ricain, vous pouvez fuir derechef. Vous n'êtes pas prêt. |
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Les
autres, si vous supportez à la fois ce genre de langage ET un chanteur
plus faux qu'un devis pour un chantier de rond-point, vous devriez déjà
connaître, ou avoir entendu parler de Randy Newman. Songwriter à
la plume très acidulée, comme vous pouvez vous en douter,
il est peut-être très connu du grand public comme le "monsieur
chansons" de Pixar, ou l'auteur d'un tube sur lequel une certaine
Kim Basinger a délivré un strip-tease mémadorable,
mais dans le monde de la pop, il est surtout réputé comme
un dangereux trublion ayant travaillé avec la crème du rock
west coast (Toto, Eagles et autres Ry Cooder) pour des albums au succès
relatif mais toujours léchés, envoûtants, drôles,
parfois très émouvants, et terriblement sarcastiques. Mélodies
de velours et paroles d'acier, le tout porté par des musiciens
d'exception, sauf sa voix puisque le monsieur a toutes les peines du monde
à enquiller deux notes correctes de suite.
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Nous avions déjà fait le tour de son album phare, Little Criminals, en DVD-Audio et attendions un live. Voeu à moitié exaucé car le programme présenté ici est très particulier. Il s'agit d'un récital intimiste, donné dans un restaurant-cabaret de luxe, avec uniquement Randy et son piano, furtivement accompagné de... ta daaaa, Ry Cooder (dont on entendra six notes de guitare si on tend bien les deux oreilles) et de la ravissante petite Linda Rondstadt, voix de chatonne feulante, épaules angéliques et yeux de jolie princesse au petit pois. Linda qui se fera draguer au bulldozer par le Randy qui ne sait peut-être pas bien chanter, ça d'accord (d'accord d'accord), mais se montre formidable récitant. | |
C'est
donc dépouillés de tous artifices (et parfois de parties
entières) que l'on peut découvrir les quatrains de Newman,
entre deux (trop rares) anecdotes. L'occasion unique de découvrir
le corps des chansons, ce qui leur donne une existence propre. La main
gauche solide, la main droite cherchant les harmonies les plus diverses,
Randy met à nu ses plus grands succès, parfois même
avec un résultat surprenant (magnifique Baltimore), et place aussi
des chansons moins connues mais tout aussi savoureuses, où il proclame
qu'il admire et adule les USA (aussi sûrement que j'admire et adule
Zidane, tiens).
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Evidemment, le revers de la médaille, ce n'est pas l'ambiance bizarre, car c'est rafraîchissant ; ce n'est pas non plus la courte durée, puisque les chansons sont nombreuses et denses. Non, c'est le DVD par lui-même. Le manque de sous-titres létal et au moins aussi débile que certains personnages de ses chansons. Ce zonage réservant le disque au seul peuple qui s'y en prend plein la gueule (sens de l'autodérision, my ass). Cette image passée, vieillotte, sans couleurs ni charme (reconnaissons de bons gros plans sur les doigts et les, mmmmhhh, épaules). Ce son étouffé, sale, souffrant d'un terrible déphasage micro que l'éditeur a cru bon de nous infliger dans un 5.1 abominable. Un disque qui est donc réservé à une élite, et en prime à considérer comme un document et pas comme un vrai live fédérateur. Mais une note au-dessus de la moyenne car tonnerre et pluies de feu n'arriveront pas à gâcher le talent inné de Rhapsody. Merde, de Randy Newman. Je savais que c'était un musicien qui faisait rire, mais lequel...
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1983 - The Odeon (New York City) |
01.
I love L.A. |
Randy
Newman - Chant, piano
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Linda Ronstadt - Chant |
Ry
Cooder - Guitare, chant
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