Soin général apporté à l'édition, perfection du son, présence des deux versions, sous-titres partout, eh oh les autres éditeurs on vous cause là !!!

Note globale


Musicalement c'est un peu surévalué, non ? Non, vraiment pas ? Une fois deux fois trois fois ? Bon, comme dirait Régis, c'est vous qui voyez...

Editeur : Universal
Durée totale : 1 h 43

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Image        NTSC

Sous-titres fr uk sur les interventions
Version originale de MTV (45 min)
Répétitions de Come As You Are, Polly, Plateau, Pennyroyal Tea et The Man Who Sold The World (23 min st fr uk)
Rétrospective (14 min st fr uk)

Il n'y a que 7 car j'ai toujours trouvé les couleurs pas terrible, même à l'époque : le mélange de lys blanc crème et de bleu lavande, bof, d'autant que la réalisation hésite entre le courage et la sieste. Mais ne vous y trompez pas : l'image est aussi belle que vous puissiez le désirer.
Une chaleur terrible, une spatialisation totalement inespérée, un souci du détail franchement pas croyable pour un tel produit. La stéréo n'est pas en PCM, ok, mais c'est comme pour le "unplugged" de Page & Plant : une fois que vous aurez goûté au DTS... ben votre vinyl blanc d'époque aura pris un méchant coup de vieux. Fantastique !
De belles chansons. De moins belles. Des reprises, beaucoup. Aucune prise de risque. De l'émotion, qui vous prend, qui vous étouffe, qui vous écrase, qu'on se demande comment vous allez survivre. Bref, de toute la série des Unplugged, c'était un des épisodes les plus intéressants. Sur le papier.
Si on passe le côté affreusement mange-boules de la rétrospective, on peut dire qu'entre les répétitions, le livret, les deux versions, les sous-titres, il manque peu de choses. Les paroles en sous-titres, par exemple. Mais je charrie : globalement, une édition très réussie.

De la subjectivité de l'objectivité
Tome I partie I chapître I
Introduction liminaire (en bon français)

Aux messieurs de la cour
   Je réclame la clémence
La chronique ci-dessous,
   Réflexion intense,
Montre à biens des égards
   Soit courroux soit malice
Mais devant le réel,
   Voulût-elle que je fisse
Profil bas consensuel,
   Regagner le troupeau
ou déverser mon fiel
   Tel Satan et suppôts ?

En termes plus généraux,
   Chaque centime a deux faces
Le plus franc des haros
   Au doute doit laisser place
L'art peut-il exister
   Uniquement pour lui même ?
A-t-il droit de cité
   Sur tout ce que l'on aime ?
Si c'est le cas alors
   Cette page devez fuir
Comme le silence est d'or,
   Le mépris est d'un cuir
Que nulle lame, nul poignard
   Ne pourra transpercer
Tant que cultes comme ignares
   Sauront s'y abriter

Il n'y a donc point vengeance
   Dans ces lignes impures
Mais un respect immense
   Envers une telle parure
Simplement c'est le coeur
   De cette oeuvre dite charnière
Qui inspire tant d'horreur
   Au critique délétère
Les personnes adorant
   Le Cobain et ses sbires
Trouveront bien navrant
   Un tel sombre pavé d'ire

A celles-là, messieurs dames,
   Je voudrais répéter
De ne pas faire un drame
   De simples phrases lâchées...
Après tout Nirvana
   Représentait surtout
Liberté, mise à bas
   Des chaînes serrant nos cous ;
Une idée plus brillante
   De notre humanité
Voulant freiner la pente
   Vers notre euh... notre déchéance, tiens (vas-y, trouve la rime toi !)

A ces gens pour lesquels
   J'ai considération
Ces personnes nous appellent
   A poser la question :
Dans quel monde vivent-elles,
   Où aucune opinion
Ne soit perçue comme telle....
   ....PUTAIN, UNE OPINION !

 

Rassurez-vous, je ne vais pas ici vous assommer avec un abominable pensum prétentieux Bernard Black's way, ou disserter pendant dix pages sur la différence entre la subjectivité et l'objectivité, sachant qu'en plus ceux qui se mettent martel en tête d'écrire des choses à 100% objectives se confinent ainsi dans une forme déviante de subjectivité. Non, rien de tout ça ici, et nous savons tous que tout texte mélange du faux, du vrai et un peu des deux. Mais le souci, c'est quand on s'attaque au sacré. Et Nirvana est un sujet sacré. Si on écoutait les médias, spécialistes comme généraux, Nirvana était un groupe gigantesque, dont les concerts étaient sublimes, et ceux qui les fustigent sont des musiciens ratés, des aigris jaloux qui sont incapables d'écrire d'aussi bonnes chansons même sur trois accords. Ceux d'entre vous qui rejoignent ces rangs ne viennent donc sur cette page que pour une unique raison, et elle est parfaitement justifiée, j'irai même jusqu'à dire que c'est la raison pour laquelle ce site a été créé : que vaut le DVD dans son ensemble ? Alors faisons court et honnête : amateurs de Nirvana, l'image est banale mais forcément meilleure que vos VHS usées, tout est sous-titré, il y a des bonus qui vous plairont énormément, et surtout le son est exceptionnel. Ca devrait vous suffire, arrêtez-vous là et jetez-vous sur ce DVD, sa glorieuse piste DTS et les torrents d'émotion qui magnifient vos souvenirs (et vice-versa).
Maintenant qu'on est entre nous, chers amis lecteurs, posons-nous la question qui tue : si ce disque n'était pas sorti sous le nom de Nirvana, comment l'aurait-on trouvé ? Risible. Bâclé. Amateur. Et puissamment emmerdant. Se basant sur le principe de jouer en acoustique (à une reprise près), le groupe de petits jeunes présenté ici ne dépasse pas le niveau du groupe de lycée qui a six mois dans les pattes et joue devant les parents à la fin de l'année. Et ce n'est pas que technique. Emmenés par un chanteur-guitariste qui chante épouvantablement mal et manque cruellement de charisme et de présence (si), ils délivrent un set qui fait illusion lors des 5 premiers titres, très agréables (même si l'accordéon de Krist Novoselic fait pitié), puis se vautrent à jouer sans cesse les mêmes chansons misérabilistes, avec le même tempo, les mêmes changements d'accords qu'au début, et au final donnent un spectateur une bonne envie de roupillon.
En plus de n'être donc pas franchement bon, le groupe se permet d'être paresseux. Il ne joue que ses morceaux les plus pop ou les ballades. "Jouer Smell like Teen Spirit aurait été ridicule" a malencontreusement dit le pourtant excellent Dave Grohl. Rien de plus faux, cependant pour qu'elle sonne, pour qu'elle ait un sens, il aurait fallu la retravailler, se remettre en question, l'adapter, mais c'était peut-être trop demander à Kurt Cobain, puisque Monsieur était un Dieu, et que les Dieux ne travaillent pas (y'a qu'à voir l'état de la planète pour s'en rendre compte). Le même Cobain qui au milieu du set dit qu'il ne voit pas comment il pourrait jouer In Bloom en acoustique. Eh ben faudrait commencer par essayer, mec ! Qui plus est, le reste du groupe l'entame et ça sonne pas mal, ce qui achève de frustrer l'auditeur. Non, on réembraye sur une chanson douce, comme dirait Henri Salvador...
Résultat : qu'est-ce que cet unplugged est pataud ! Où sont passées les influences punk et death metal des débuts ? Elles ont fait pschiiiitttt. Et cette horreur bruitiste de In Utero, au-delà du côté provoc qui est de vendre des millions d'un album presque inécoutable, elle pouvait se racheter une conduite, montrer que derrière le côté menfoutiste se cachaient de vraies belles chansons, comme tant de gens l'ont affirmé. Loupé ! A la place, vous avez une jolie violoncelliste qui a l'air de s'ennuyer, deux musiciens des Meat Puppets jouant trois chansons à eux (trois sur quatorze ! au total, 6 reprises, ce n'est plus un hommage, c'est un jukebox), Dave Grohl qui se retient tout du long, un public qui hurle à la mort à la moindre note (on leur avait jamais fait le coup à un concert, d'habitude les musiciens leur offrent des carottes rapées, ou des roues de tracteur), et au-dessus de tout ça un malsain sentiment de... Allez, je vais lâcher le gros mot : de mode.
Les bonus ne feront qu'enfoncer le clou, pour tout dire. Il faut d'abord noter que le programme est proposé en version totalement intégrale, sans aucune coupure, ce qui est une excellente idée, d'autant que vous trouverez aussi la version originale. Le meilleur des deux mondes, et tenez-vous bien, sous-titré en Français ! De quoi profiter des interventions de Cobain (ou pas). Puis vient le documentaire rétrospectif qui n'est qu'un long et insupportable ramassis de louanges post-mortem complètement disproportionnées. A écouter tous les interviewés, on a atteint avec ce concert le summum absolu du génie musical, et ce n'est pas la peine de chercher mieux. On continuera quand même, vous nous en voudrez pas ? Enfin, nirvana (sic) pour les fans : cinq chansons prises pendant les répétitions. Et là, c'est le drame. Le groupe y joue avec aussi peu de vie, aussi peu d'aisance et de conviction que sur le vrai concert (la voix de Cobain est encore plus mauvaise, contrairement à ce que ment un de ses collaborateurs). Logiquement, on se retient pendant les répets, et on lâche tout devant le public. Eux, même pas. Cela achève l'impression qui est mienne depuis le début : dépassé par les évènements, porté aux nues par des médias qui privilégient l'amateurisme au professionnalisme (parce que ça coûte moins cher), Cobain n'était ni un grand artiste introverti, ni sarcastique, ni insaisissable : sur ce DVD, c'est juste un branleur qui se fout de tout. Vous pouvez y voir un génie qui a souffert et est mort pour sa musique et son intégrité. Vous pouvez en faire un martyr, un héros. Aucun problème.

Heureusement, il y a un élément du DVD qui ne peut relever que de l'objectivité la plus élémentaire, car il va fédérer tout le monde, des fans les plus fiévreux aux gens qui aiment Nirvana encore moins que moi (et je vous jure que ça existe). Le son. Plus précisément, le son en 5.1. Là, on a l'impression que l'éditeur s'est secoué et a décidé de mettre le paquet, pour rendre vraiment justice au génie pur qui hante ce concert, ou pour limiter les horribles dégâts, au choix. Loin du côté groupe de rock ado rebelle bordélique, c'est à l'immense Elliot Scheiner qu'on a confié le remix 5.1, lui déjà responsable des remixs parmi les plus fameux (Toto, Eagles, Porcupine Tree). Comment a-t-il donc fait ? Car tant la spatialisation que la qualité de son sont impressionnantes. Le Dolby 5.1 vous plonge directement au cœur de la scène, et le DTS rajoute à la réverb une présence presque palpable, tangible. La chaleur des guitares est tout simplement merveilleuse, la voix est parfaite (techniquement, hein !), et c'est même dans son genre un disque de démo ! Le gain par rapport au CD original est immense, et rien que pour ça les amateurs de ce unplugged peuvent se jeter sur le DVD sans aucune hésitation. Vous aurez en prime l'image complète, une tranche d'histoire, de l'émotion, un beau testament, tout ce que vous voudrez. Allez-y donc franchement. Maais n'oubliez pas la légende des habits neufs de l'Empereur. Tout ça, vous ne l'aurez que si vous le ressentez au fond de vos tripes, PAS parce que tout le monde vous l'a affirmé.


21-05-2008

PS : Je signale par honnêteté que mon opinion sur Nirvana est largement minoritaire dans notre staff.

18 novembre 1993 - Sony Studios (New York)


01. About a girl
02. Come as you are
03. Jesus doesn't want me for a sunbeam
04. The man who sold the world (NDBaker : Bush ?)
05. Pennyroyal Tea
06. Dumb
07. Polly
08. On a plain
09. Something in the way
10. Plateau
11. Oh, me
12. Lake of fire
13. All apologies
14. Where did you sleep last night ?


Kurt Cobain - Chant, guitare   
   Dave Grohl - Batterie, basse, choeurs
Krist Novoselic - Basse, accordéon, guitare   
   Pat Smear - Guitare, choeurs
Lori Goldston - Violoncelle   
   Curt Kirkwood - Guitare
Chris Kirkwood - Guitare, basse, choeurs