Note globale

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C'est un mythe ! Que dis-je, c'est un mythe, c'est un cap... surtout pour les producteurs. Que dire sur ce spectacle, qui a enchanté des milliers de Français (et bassiné des millions d'autres), sinon qu'il est incontournable au niveau "historique" et plus qu'agréable au niveau artistique ?

L'avantage d'une adaptation comme celle-ci, c'est que tout le monde connaît l'histoire de Quasimodo et Esméralda, mais très peu se souviennent des détails. L'accroche au niveau thématique était donc certaine, ne restait plus qu'à créer la musique. Et là, Richard Cocciante s'est acquitté de sa tâche avec plus de subtilité qu'on ne pourrait le penser. Car hormis un ou deux tubes nationaux (dont le trop souvent joué Belle), toute la partition fonctionne sur des intermèdes et des thèmes doux et feutrés qui changent de la charge bourrine accompagnant les musicals actuels. Les chants se complètent sans forcément être en canon, le contre-chant n'est utilisé que rarement pour en décupler la force, les passages d'ordinaire parlés sont ici chantés - celà est parfois ridicule, mais ça évite des catastrophes à la Roméo et Juliette.

Le spectacle étant ce qu'il est (un spectacle !), des décors et des chorégraphies sont également disponibles de série. On est loin des fastes qui sont présentés actuellement, mais on sent que là aussi un effort a été fourni, les décors peuvent paraître pauvres mais ils sont réalisés avec goût, les costumes sont sympathiques sans taper à l'oeil. Le maquillage de Garou est peut-être un peu poussé, mais c'est de théâtre qu'il s'agit ici et non de cinéma. Dans l'ensemble, le spectacle se laisse regarder, ce n'est pas toujours un enchantement mais jamais une corvée (ou presque). Le traitement de l'histoire se permet dans la foulée d'essayer une modernisation sociale de l'histoire; le principe est un peu naïf et le résultat pas toujours à la hauteur, juste assez pour faire parler les critiques (et tiens, d'ailleurs...), mais surtout celà n'entame pas la trame principale.

Les comédiens sont devenus des stars après ce spectacle, et on peut facilement comprendre pourquoi. Ils n'ont rien révolutionné, mais rien retiré non plus. Qu'on aime Hélène Ségara ou pas, elle a une belle voix, une prestance sympathique sans être trop appuyée, et fait une Esméralda convenable. Garou joue le jeu à fond malgré un maquillage et un costume imposants, et le fait qu'il doive "forcer" à la fois sa voix et son jeu. Bien évidemment, le meilleur de tous est Daniel Lavoie, somptueux Frodo qui n'hésite pas à donner dans le macabre grandiloquent ou le sournois impassible. Il est le meilleur à la fois en voix, en présence, en jeu - et, il faut bien l'avouer, en rôle. Reste Patrick Fiori... Mais quelle idée ! Un rôle de ce type méritait un traitement à la "Gaston" dans la Belle et la Bête de Menken/Ashman; au lieu de ça, on a un braillard falôt, dont le seul but sur scène est de prendre la pose, fermer les yeux à demi, tendre la main et pousser sa voix aussi loin, haut et fort que possible, histoire de se la péter un peu. Donc non seulement on n'aime pas son personnage, ce qui est normal, mais on n'aime pas non plus le type qui est sur scène, là, entre Garou et Lavoie ! C'est la grosse faute de goût de ce spectacle.

16 & 17 janvier 1999 - Palais des Congrès (Paris)

01. Ouverture
02. Le temps des cathédrales
03. Les sans-papiers
04. Intervention de Frollo
05. Bohémienne
06. Esméralda tu sais
07. Ces diamants-là
08. La fête des fous
09. Le pape des fous
10. La sorcière
11. L'enfant trouvé
12. Les portes de Paris
13. Tentative d'enlèvement
14. La cour des Miracles
15. Le mot Phoebus
16. Beau comme le soleil
17. Déchiré
18. Anarkia
19. A boire
20. Belle
21. Ma maison c'est ta maison
22. Ave Maria païen
23. Je sens ma vie qui bascule
24. Tu vas me détruire
25. L'ombre
26. Le Val d'Amour
27. La volupté
28. Fatalité
29. Florence
30. Les cloches
31. Où est-elle ?
32. Les oiseaux qu'on met en cage
33. Condamnés
34. Le procès
35. La torture
36. Phoebus
37. Etre prêtre et aimer une femme
38. La monture
39. Je reviens vers toi
40. Visite de Frollo à Esméralda
41. Un matin tu dansais
42. Libérés
43. Lune
44. Je te laisse un sifflet
45. Dieu que le monde est injuste
46. Vivre
47. L'attaque de Notre-Dame
48. Déportés
49. Mon maître, mon sauveur
50. Donnez-la moi
51. Danse mon Esméralda
52. Le temps des cathédrales (rappel)
          Tirés de l'album "Notre-Dame de Paris" de Richard Cocciante et Luc Plamondon (1998)